Première "vraie" petite course

Je voulais partager cette première expérience avec vous (éventuellement vous pourriez en profiter pour raconter comment s’est passée votre première course)…

Mon père faisait pas mal de montagne du coté des Ecrins avant d’avoir des enfants et il m’a transmit le virus, petit à petit. Depuis quelques années, on avait pris l’habitude de trainer du coté de Saint Christophe chaque été, voir des amis, retrouver ses habitudes… Je faisais de l’escalade en salle quand j’étais ado, donc une année il m’a proposé de faire une via-ferrata, et ainsi de suite chaque année.
La via-ferrata de l’an dernier, celle de l’aiguillette du Lauzet (que nous avions déjà faite) m’a laissé sur ma faim.
Je lui ai donc demandé de préparer une vraie course, pas trop dure mais intéressante, à mon niveau surtout (je ne suis absolument pas sportive).

Il m’a emmené au col du Replat.
Première montée en refuge, sous la pluie et dans la neige qui plus est (sympa comme approche). Il faut savoir que je déteste marcher, encore plus quand ça monte, ça m’ennuie… et ça essouffle. J’ai mis 1 h de plus que prévu.
Première nuit en refuge (celui de la Selle), il faisait froid, mais froid! En plus il a fallu manger de la viande (et je n’aime pas ça), y’a des gens qui ronflaient, et les chiottes étaient dehors, il faisait 0 ou moins et c’est digne de mes meilleures années de scoutisme.
Premiers doutes et premières envies, il neigeait tellement que le départ n’était pas assuré. J’étais partagée entre « remercions le ciel qu’il neige, on ira pas plus loin, ça va être trop fatiguant » et « oui, mais quand même, j’irais bien voir plus loin… ».
Première marche dans la neige, pour aller jusqu’au glacier, voir si les nuages y sont. Les cairns étaient invisibles à cause de la neige, on a perdu le chemin, fallait se tordre les chevilles dans la caillasse et dans les trous. J’ai maudis tous les éléments les uns après les autres.
Au glacier, point de nuages, nous étions passés au-dessus (et les gens qui nous suivaient étaient passés devant depuis longtemps, tellement je suis lente…).
Premiers crampons donc, j’ai mis le pied dans une crevasse, et je me suis entravée dans mes lanières, forcement.
Première trouille, je pensais être incapable de monter ce truc heu… tout droit et vachement haut. Finalement, en prenant son temps, il suffit de faire des lacets et de mettre un pied devant l’autre, sans tomber.

Première heu… il n’y a pas de mots.

Etre au-dessus des nuages, avec la barre des Ecrins en face, perchée au sommet du monde (pour vous, ce n’est rien, pour moi, c’est le point le plus haut jamais atteint). On m’aurait dit « tu es seule au monde, il t’appartient », je l’aurais cru.
Sauf que ça dure pas longtemps, parce qu’il fallait vite redescendre : on était partis tard.

Première descente… 1800m d’un coup, ça fait mal dans les genoux, c’est long, c’est chiant et cette vallée, j’ai eu l’impression qu’elle n’avait pas de fin.

En conclusion :
J’ai découvert que quand on est au bout de ses forces physiques, le mental prend la suite, et qu’on arrive encore à avancer, parce qu’on sait qu’au bout on pourra s’assoir, et que Marie-Claude à la Cordée a préparé des crozets.
J’ai découvert que le soleil ça fait mal, j’ai la moitié du visage brulé au second degré à cause de la réverbération dans le brouillard.
J’ai découvert des muscles que je ne connaissais pas.
J’ai découvert que c’est sympa de discuter avec les gens qu’on croise en refuge (d’ailleurs si ils passent par là, y’a une photo que j’aimerais leur envoyer).

J’ai surtout découvert que, oh surprise, j’ai adoré ça!

Depuis que je suis rentrée, je n’ai qu’une seule envie… repartir!

(et au fond, je suis assez fière de moi, et de mon petit exploit)

Bienvenu. :stuck_out_tongue:

Et quand est-ce que tu repars ? :lol:
suite sur « Partenaires » ?

Henri

Posté en tant qu’invité par envie:

[quote=Belette]Je voulais partager cette première expérience avec vous (éventuellement vous pourriez en profiter pour raconter comment s’est passée votre première course)…

Mon père faisait pas mal de montagne du coté des Ecrins avant d’avoir des enfants et il m’a transmit le virus, petit à petit. Depuis quelques années, on avait pris l’habitude de trainer du coté de Saint Christophe chaque été, voir des amis, retrouver ses habitudes… Je faisais de l’escalade en salle quand j’étais ado, donc une année il m’a proposé de faire une via-ferrata, et ainsi de suite chaque année.
La via-ferrata de l’an dernier, celle de l’aiguillette du Lauzet (que nous avions déjà faite) m’a laissé sur ma faim.
Je lui ai donc demandé de préparer une vraie course, pas trop dure mais intéressante, à mon niveau surtout (je ne suis absolument pas sportive).

Il m’a emmené au col du Replat.
Première montée en refuge, sous la pluie et dans la neige qui plus est (sympa comme approche). Il faut savoir que je déteste marcher, encore plus quand ça monte, ça m’ennuie… et ça essouffle. J’ai mis 1 h de plus que prévu.
Première nuit en refuge (celui de la Selle), il faisait froid, mais froid! En plus il a fallu manger de la viande (et je n’aime pas ça), y’a des gens qui ronflaient, et les chiottes étaient dehors, il faisait 0 ou moins et c’est digne de mes meilleures années de scoutisme.
Premiers doutes et premières envies, il neigeait tellement que le départ n’était pas assuré. J’étais partagée entre « remercions le ciel qu’il neige, on ira pas plus loin, ça va être trop fatiguant » et « oui, mais quand même, j’irais bien voir plus loin… ».
Première marche dans la neige, pour aller jusqu’au glacier, voir si les nuages y sont. Les cairns étaient invisibles à cause de la neige, on a perdu le chemin, fallait se tordre les chevilles dans la caillasse et dans les trous. J’ai maudis tous les éléments les uns après les autres.
Au glacier, point de nuages, nous étions passés au-dessus (et les gens qui nous suivaient étaient passés devant depuis longtemps, tellement je suis lente…).
Premiers crampons donc, j’ai mis le pied dans une crevasse, et je me suis entravée dans mes lanières, forcement.
Première trouille, je pensais être incapable de monter ce truc heu… tout droit et vachement haut. Finalement, en prenant son temps, il suffit de faire des lacets et de mettre un pied devant l’autre, sans tomber.

Première heu… il n’y a pas de mots.

Etre au-dessus des nuages, avec la barre des Ecrins en face, perchée au sommet du monde (pour vous, ce n’est rien, pour moi, c’est le point le plus haut jamais atteint). On m’aurait dit « tu es seule au monde, il t’appartient », je l’aurais cru.
Sauf que ça dure pas longtemps, parce qu’il fallait vite redescendre : on était partis tard.

Première descente… 1800m d’un coup, ça fait mal dans les genoux, c’est long, c’est chiant et cette vallée, j’ai eu l’impression qu’elle n’avait pas de fin.

En conclusion :
J’ai découvert que quand on est au bout de ses forces physiques, le mental prend la suite, et qu’on arrive encore à avancer, parce qu’on sait qu’au bout on pourra s’assoir, et que Marie-Claude à la Cordée a préparé des crozets.
J’ai découvert que le soleil ça fait mal, j’ai la moitié du visage brulé au second degré à cause de la réverbération dans le brouillard.
J’ai découvert des muscles que je ne connaissais pas.
J’ai découvert que c’est sympa de discuter avec les gens qu’on croise en refuge (d’ailleurs si ils passent par là, y’a une photo que j’aimerais leur envoyer).

J’ai surtout découvert que, oh surprise, j’ai adoré ça!

Depuis que je suis rentrée, je n’ai qu’une seule envie… repartir!

(et au fond, je suis assez fière de moi, et de mon petit exploit)[/quote]
oui, j’ envie de faire tout plein de truc de ce genre, mais quand tu post pour faire une petite rando tu as des réponses du genre 600m dénivellé heure, ou petit dénivelé de 2000 m alors tu reste la à regarder le soleil!

[quote=envie][
oui, j’ envie de faire tout plein de truc de ce genre, mais quand tu post pour faire une petite rando tu as des réponses du genre 600m dénivellé heure, ou petit dénivelé de 2000 m alors tu reste la à regarder le soleil![/quote]
vas sur partenaires alpi/escalade, dis" débutante, tel âge, cherches course faciles pour commencer" et n’ai pas peur, tu en auras des réponses :wink:

Henri