Première sortie alpi

Bonjour à tous,

Je suis un randonneur/trekkeur aguerri… toujours un peu frustré de ne pas pouvoir m’aventurer sur les glaciers. Avec mon fils (14 ans), lui aussi bon randonneur, nous avons décidé de franchir le pas. Pour cela nous avons prévu de suivre une journée en école de glace début juillet. Après quoi, nous aimerions faire une première sortie sans accompagnateur. C’est là que j’ai besoin de vos conseils, je ne veux prendre aucun risque inutile ! Je précise que nous avons une bonne condition physique, prudents mais que je ne suis pas très à l’aise dans les passages aériens. Comme nous serons à Chamonix pour l’école de glace, je cherche qq chose d’assez proche. J’avais pensé au Grand Paradis : évidement un 4000 ça fait envi, mais ce n’est pas non plus essentiel. Dans ce cas je ne sais pas si on se lancera dans l’escalade finale qui me semble assez exposée. Sinon j’avais aussi vu des sommets accessibles depuis le glacier du tour. Soit l’aiguille du tour (là encore j’ai un peu peur sur le final), soit la tête blanche qui me semble plus facile, soit une boucle dans le secteur.
Est-ce que ce que j’envisage vous semble raisonnable ? Avez vous d’autres suggestions pour une première sortie alpi en autonomie dans le secteur MtBlanc/Valais/Val d’aoste ?
Merci d’avance pour vos conseils.
Sylvain

Si vous n’avez qu’une journée d’école de glace faut viser un glacier vraiment tranquillou. J’ai quelques idées mais pas forcément à deux pas de Cham.

L’aiguille du Goleon par le Glacier Lombard. Ça se termine par une arête facile (c’était ma première course d’alpi et c’était pas particulièrement impressionnant et j’étais en solo)

La Tête de Fetoules par la VN nord (celle qui passe par le Glacier) où en boucle en passant par la VN côté sud - il y a un peu de grimpe mais c’est très facile.

Le Pic de l’Etendard par la VN. Longue balade sur un glacier peu crevassé (j’ai quand-même réussi à percer un pont de neige mais c’était pendant la canicule de 2022).

Bonjour,
Avec, comme seule expérience en alpi, une séance d’école de glace, ça me paraît prématuré de partir sur des courses en autonomie…que vous n’avez pas.
Une école de glace/neige, il faut la compléter par éventuellement une école de rocher puis s’inscrire au caf le plus proche pour participer à des sorties dominicales, voire camp d’été pour parfaire les connaissances (ou ucpa). Vous y croiserez des gens avec qui se créeront des affinités qui deviendront des compagnons de cordée hors activités officielles du caf…ou effectuer des courses avec guide que l’on répète en autonomie.
Il faut aussi acquérir toute la théorie : nœuds, encordement, anneaux de buste, etc. avant de se lancer
Attention, un glacier peut être intimidant avec ses caves insondables et ses ponts de neige…savoir faire un mouflage, savoir évoluer sur glacier parfois de nuit, repérer les crevasses couvertes…en cas de problème, votre fiston ne vous sera d’aucun secours, il ne vous sortira pas d’une crevasse, vous serez seul. Voilà mon point de vue qui n’engage que moi.

Concernant l’aiguille du Tour par la VN, lisez le dernier cr en date, des aléas (franchissement de rimaye) peuvent survenir. À prendre en compte.

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Ah ben oui on trouve tout.
Mais bon un peu de sérieux.

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je voulais dire, ça montre pas mal de chose sur ce qu’il faut savoir maitriser.
ça ne remplace pas des cours avec des pros, et à pratiquer et répeter les gestes.

Bonjour,
Qu’entendez-vous par école de glace ? Est-ce qu’il s’agit d’une initiation à la cascade de glace ou une formation à la progression sur glacier ?

« École de glace » c’est aller s’initier à la marche en crampons sur le front d’un glacier👍
Donc très très loin d’être suffisant pour ensuite partir en autonomie, même en terrain très facile…

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Bien d’accord avec tous les messages plus haut, une matinée en école de glace c’est trop peu pour pouvoir évoluer en sécurité sur un glacier. Quand j’ai commencé l’alpi il y a quelques années, c’était à l’époque de feu les stages « Montagne de la terre » via le CAF. Le stage « initiation » durait 5 jours, et je me souviens qu’un stagiaire était un grand père dont la motivation était la même que la tienne : pouvoir emmener ses petits enfants en rando glaciaire en autonomie et en toute autonomie. A l’issu de la semaine, il avait convenu qu’il ne se sentait pas suffisamment rassuré pour mener son projet à bien.

Je pense que le principal soucis c’est qu’apprendre la technique c’est indispensable, mais il faut la pratiquer derrière, et y adjoindre un minimum d’expérience. Donc je te conseillerais de trouver des stages plus « volumineux », ça doit pouvoir se trouver à l’UCPA, ou faire quelques sorties avec guide (en précisant que tu attends bien de faire de l’apprentissage et de la pédagogie, pas du « promène-couillon »).

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Loin de moi l’idée de mésestimer l’avis de contributeurs précédents, ayant beaucoup plus d’expérience que moi, mais je ne peux pas m’empêcher de penser que les projets de @Redshift sont dans le domaine du raisonnable.
L’on connait tous des courses glaciaires, voir simplement des courses de neige qui ne présentent aucun risque, ou un risque extrêmement réduit de tomber dans une crevasse, avec des pentes faibles. Pour certaines, elles présentent même bien moins de risque que bon nombre de randonnées.
Et @Redshift prend bien soin de :
1/ Acquérir un minimum de formation pour progresser sur glacier
2/ Choisir une course en adéquation avec ses capacités (en fait, c’est ce qu’il nous demande).

Sylvain, malheureusement, je connais mal les secteurs ou tu recherches des courses et je ne peux pas te renseigner. Comme @rufus97, je fréquente davantage les Écrins et la Vanoise. Si tu envisageais d’aller dans ces massifs, tu pourrais y trouver des courses correspondant parfaitement à tes impératifs.

Bonjour,

Une question : quel est la gabarit de ton fils ?

Si tu tombes dans une crevasse tu penses qu’il aurait la force de te retenir ?

Une course qui peut être très sympa : le petit Mont Blanc. Très belle vue, un bivouac qui vous laissera des souvenirs de dingue, une bonne bavante et quasiment pas de risque

Sinon, pas trop loin en Italie, sommet très beau et peu risque : Becca Bianca :
https://www.camptocamp.org/waypoints/178251/fr/bec-blanc

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Bonjour Redshift,
la condition physique est un plus, mais elle ne te donne pas l’expérience, attention à cette fausse idée « j’ai une bonne condition physique, je peux m’aventurer en alpi seul ».
Je vous recommande de partir avec des personnes plus expérimentées.
Il y a 30 ans, j’étais dans la même situation, j’avais fait un stage (1 semaine) alpi à l’UCPA d’argentière, pour débuter. Après ce stage j’étais partie avec des amis (plus expérimentés) pour faire :

  • l’aiguille de la bérangère : initialement nous voulions faire le dome des miages, mais la météo en a décidé autrement (attention à la traversée du glacier dont j’ai oublié le nom…)
  • la petite aiguille verte (attention au passage de la rimaye)

Je garde un excellent souvenir de ces courses, mais malgré ma bonne condition physique de l’époque je n’y serai pas allée avec qqun de mon niveau (raz les pâquerettes), bien que ces courses soient accessibles (à l’époque, à vérifier aujourd’hui), il y a des passages qui ne peuvent pas s’improviser, cela même avec une bonne condition physique.

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Bonjour à tous,

Merci pour tous ces conseils. Alors du coup, je vais affiner un peu. Déjà je précise que mon fils est bien plus léger que moi (45 vs 75 kg), donc j’imagine qu’il ne pourra pas me « retenir » (merci Hydra, c’est une question que je voulais poser). Je pense que je vais tirer un trait sur les glaciers crevassés, donc j’abandonne l’idée du glacier du tour. Je vais chercher un glacier bien débonnaire et considérer sérieusement les propositions de Rufus et d’Hydra. Je peux encore changer la destination, alors pourquoi pas les écrins. Je vais me renseigner sur les écoles de glace là-bas. Toujours preneurs de vos idées ! Et merci encore.
Sylvain

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Je ne suis pas certain que les itinéraires dans les Ecrins soient plus accessibles que dans le Mont Blanc, par rapport à ce que tu recherches…bien au contraire.

A mon avis, c’est en Vanoise, qu’il y aura le plus de courses compatibles avec ton besoin

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Glacier de Rhêmes-Golette

Si la sortie que vous voulez faire est prévue dans le même secteur et à la même période que la journée d’école de glace, parles-en avec le professionnel qui vous encadrera. Après vous avoir vu toute la journée, il pourra certainement vous conseiller une sortie adaptée à vos compétences, en prenant en compte les conditions du secteur et de la période.

Vous dites être des randonneurs aguerris, avez-vous l’habitude de randonner hors sentier, ou restez-vous toujours sur des itinéraires balisés? Il faut prendre en compte que les itinéraires d’alpinisme ne sont pas balisés (mise à part quelques cairns) et que même si en général les courses faciles sont régulièrement parcourues, tu ne peux pas être certain que la trace aura été faite pour le sommet que tu vises le jour où vous y serez.

Si vous voulez vous lancer dans l’alpinisme, je vous conseille de rejoindre un club (CAF ou autre) qui vous permettra de vous former et de trouver des partenaires (si vous voulez aller sur glacier, en attendant que ton fils soit en mesure de te retenir, sortir avec un autre adulte vous permettra plus de possibilités).

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Quelques exemples en Vanoise/Écrins :
Mont Gioberney
Pointe Francesetti
Pointe de La Réchasse
L’aiguille du Goléon, déjà citée.
Pointe Tonini

Peut être un cran au dessus : le pic Jocelme.

Rq : Certains ont cité la Petite Verte ou les Dômes de Miage. A mon sens, c’est un cran au dessus, tant en termes de technicité que d’exposition.

Rq 2 : Plutôt qu’une école de glace, si tes moyens te le permettent, pourquoi ne pas embaucher un guide pour 2 à 4 jours ? Vous fixez précisément les objectifs dès le départ et il ne se consacre qu’à toi. Beaucoup plus formateur et concentré qu’une école de glace en groupe.

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Goleon, monetier…

Dôme de Miage oui un bon cran au-dessus je pense.
Bérangère bonne alternative mais quasiment plus de glacier

Une journée d’école de glace, je ne voudrais pas doucher ton enthousiasme, mais ça me parait à tout le moins un peu juste pour partir en autonomie !

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Je ne connais pas l’itinéraire du Monétier, mais c’est clair que la traversée des Dômes pour une première course en autonomie, c’est un programme très ambitieux : glacier très crevassé, itinéraire d’arête assez aérienne où il peut être délicat, selon les conditions, d’enrayer une chute.

Attention, «glacier crevassé», c’est un peu redondant. Si le glacier n’est pas en glace vive, il peut cacher des crevasses

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