Premier Ministre Alpiniste?

Posté en tant qu’invité par claudio:

Cyril a écrit:

Je pense qu’il est tout a fait possible d’être un alpiniste et
un homme politique à la fois.

C’est évident, même si le cumul des mandats, dans le cas de notre premier ministre, élu dès le premier tour dans sa circonscription, ne doit guère lui laisser le loisir d’aller grimper (malheureusement !). Mais là, je persifle un peu facilement.

Plus objectivement, la seule chose que je me permettais de faire remarquer, c’est que tous les hommes politiques alpinistes que nous avons cités appartiennent à la droite. Est-ce une réalité sociologique ? Peut-être. L’homme-de-droite-alpiniste (on est encore plus loin de la parité avec ces caractérisitques là, en effet) est-il plus enclin à communiquer sur cette image que l’homme (ou la femme) de gauche ? Sans doute. La gauche est-elle plus mer que montagne ? Demandez à Jospin, mais aussi à Erri de Luca. La gauche répugne-t-elle à l’effort ? C’est ce qu’a expliqué le candidat Sarkozy. L’alpinisme est-il un sport de droite ? Cette question a déjà fait l’objet d’un débat sur ce forum (http://alpinisme.camptocamp.com/forums/read.php?f=9&i=12411&t=12411#reply_12411). Etc, etc.

j’ai
aussi remarqué qu’être anti-droite était relativement
« tendance » et « people » ces derniers temps…

ah d’accord ! je pensais que tu habitais en France…

bonne journée

claudio

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par Michel:

Cyril a écrit:

Si mes souvenirs sont bons, la question de départ portait sur
les « faits d’armes » de François Fillon, non ?
et non sur la personalité politique…!

Tout à fait, des faits … point. La question était, « avez vous connaissance de ses réalisations ? ». Est il un alpiniste comme Patrick Poivre d’Arvor (1 VN du Mt Blanc), Michel Destot ou comme Pierre Mazeaud ? Qui sur ce forum l’a déjà croisé en montagne ?

Merci Claudio pour tes références,
Quant à savoir si l’alpinisme véhicule plutot des valeurs de droite ou de gauche, on trouvera toutes les réponses. Quelques exemples :

  • la Race des Seigneurs pas franchement à gauche
  • la cordée Paragot Bérardini, pas franchement à droite
  • Michel Destot, alpiniste et pas à droite.
  • les Gary Hemming, Ghirardini, Lafaille, Daudet, … plus anarchistes que politiques
    mais quand même plus orientés vers des valeurs individuelles que collectives.

Posté en tant qu’invité par Charles:

L’ancien ministre de la justice Albin Chalandon faisait également de l’alpinisme:
http://www.ina.fr/archivespourtous/index.php?vue=notice&from=fulltext&full=chalandon&num_notice=6&total_notices=21

Posté en tant qu’invité par marco:

Des faits, en effet,

J’ai emmené mon papa faire la VN du mont auguille + le col de je ne sais plus quoi du côté des rouies. Est ce un alpiniste?
-Si c’est une grande gueule, il dira, je’fais de l’alpinisme…
-Si non, il dira, j’ai été initié à la montagne.

Conclusion:

  1. mon papa n’est pas une grand gueule.
  2. pour Fillon, ben j’en sais toujours rien…

Je sens que ça va relancer le débat de « qu’est ce qu’un alpiniste? »
Le gars qui fait une sortie ou deux par an depuis 15 ans est il alpiniste? pour moi, peu importe le nb de réalisations (attention, j’ai pas dit qu’il ne fallait pas sortir de l’année non plus!), ce qui fait l’alpniste, c’est le gars qui à ce truc qui lui trotte dans la tête toute l’année et qui lui dit: « faut que j’y retourne!! », grosso modo, la passion de la montagne en fait.

Posté en tant qu’invité par claudio:

Michel a écrit:

Quant à savoir si l’alpinisme véhicule plutot des valeurs de
droite ou de gauche, on trouvera toutes les réponses.

Le point de vue que j’avais défendu dans la discussion que j’ai mentionnée
(http://alpinisme.camptocamp.com/forums/read.php?f=9&i=12411&t=12411#reply_12411) était le suivant : la catégorie sociale détermine plus fortement l’orientation vers la pratique des sports de montagne que l’option politique. Raison sans doute pour laquelle on trouve aussi bien des intellectuels de gauche (appartenant donc à la petite bourgeoisie, sociologiquement) que des hommes politiques de droite (grands et moyens bourgeois) pour faire la publicité de leur activité d’alpiniste.

La majorité des alpinistes se recrute dans ces catégories, les marginaux sont minoritaires (même si certains se voient beaucoup, de part leurs exploits). Quant aux « idéaux » de l’alpinisme, là aussi ce serait caricatural de les réduire à la « droite ». Historiquement, je pense quand même que les valeurs de l’effort, du mérite, voire du sacrifice ont nettement l’aval (si je puis dire !) sur celles de liberté, de jeu ou de contemplation. On parle plus souvent de Mazeaud ou de Fillon que d’Erri de Luca ou de Daumal sur ce forum.

Quelques

exemples :

  • la Race des Seigneurs pas franchement à gauche
  • la cordée Paragot Bérardini, pas franchement à droite
  • Michel Destot, alpiniste et pas à droite.
  • les Gary Hemming, Ghirardini, Lafaille, Daudet, … plus
    anarchistes que politiques
    mais quand même plus orientés vers des valeurs individuelles
    que collectives.

Exemples bienvenus. J’ajouterais que l’orientation « vers des valeurs individuelles plus que collectives » ne détermine pas l’inclination à droite ou à gauche, selon moi. L’anarchisme est ancré à gauche, et foncièrement individualiste ; le nationalisme à droite, et naturellement « collectiviste » (même s’il s’en défend). Les valeurs de l’anarchisme et du nationalisme sont peut-être les plus prégnantes dans le monde de l’alpinisme et son histoire, en effet.

bonne journée

claudio

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par Ender:

marco a écrit:

ce qui fait l’alpiniste, c’est le gars qui à ce truc
qui lui trotte dans la tête toute l’année et qui lui dit: « faut
que j’y retourne!! »

J’aime bien ta définition.
C’est exactement ça pour ma part, même si je ne fais pas énormément de sorties dans l’année.

Posté en tant qu’invité par jc:

J’allais faire la même remarque!
mais bon il faut concrétiser sur le terrain de temps en temps ! Vivement l’été!

Posté en tant qu’invité par Hugues:

Historiquement, l’alpinisme a d’abord été pratiqué par des aristocrates (du très select alpine club notamment, ce qui nous vaut ces nombreux noms anglais pour nos sommets alpins). C’était donc plutôt une activité pratiquée par des gens de droite (des aristocrates de gauche, ça existe ?), même les guides (Michel Croz et consorts) auxquels faisaient appel ces aristocrates n’étaient à priori pas de sensibilité de gauche (cette dernière était - et est toujours - plutôt présente dans les milieux ouvriers que dans les milieux paysans).

Ensuite, l’alpinisme a été utilisé comme vecteur du nationalisme (qu’on ne peut guère classer à gauche encore que les russes et les chinois y ont aussi participé) avec les expéditions nationales en himalaya, pour la conquête des 8000 en particulier. Cette phase s’est achevée assez récemment, la dernière expedition nationale française est la tentative de l’arête sud-ouest (la magic line) du K2 en 1979.

La « gauchisation » (si on peut dire les choses comme cela) de l’alpinisme a commencé dans les années 50 avec la démocratisation progressive de l’alpinisme. Mais je pense qu’elle ne s’est vraiment développée qu’à partir des années 80 avec le développement du spit et de l’escalade libre. Auparavant encore assez élitiste, la pratique de l’escalade et par voie de conséquence de l’alpinisme (du moins au dela d’un certain niveau) est vraiment devenue accessible à un grand nombre de personnes.
Et pour moi les voies d’escalade équipées sur spit, c’est assez représentatif des valeurs de gauches: sécurité, visibilité, protection, etc pour tous

Je me rends d’ailleurs avec amusement que j’ai longtemps fait de la montagne avec un camarade qui ne jurait que par les voies bien équipées sur spit (voies cambon par ex., homme de gauche) alors que moi j’aurais préféré faire plus de grande voies de type TA.
C’est sûr que les voies sur spit nous proposaient de plus belles escalades et aussi plus de possibiltés dans la recherche de la difficulté que les grandes voies classiques d’alpinisme, mais il y avait aussi et surtout moins d’engagement et de risques.
Comme par hasard, mon camarade était (et est toujours) de gauche alors que je suis de droite…

Conclusion: pour moi l’alpinisme n’est ni de droite, ni de gauche. C’est plutôt la manière dont on le conçoit qui est de droite ou de gauche. La conception traditionnelle est peut-être plutôt de droite, mais au 21ème siècle, la conception traditionnelle en a pris un coup…

Posté en tant qu’invité par tetof:

Historiquement, l’alpinisme a d’abord été pratiqué par des aristocrates

Je ne pense pas, Historiquement l’alpinisme a d’abord été pratiqué par de gens qui avait le temps. C’était la même chose pour toutes les activités ludiques. Il n’y a pas de secret, pour s’amuser à pratiquer une passion qui ne rapporte rien, il faut avoir le temps et pas besoin de bosser 6jours/7jours toute l’année. Bien évidement les gens qui avaient le temps et l’argent se trouvaient dans l’artistocratie.

La « gauchisation » (si on peut dire les choses comme cela) de l’alpinisme a commencé dans les années 50 avec la démocratisation progressive de l’alpinisme.

Pas certains, l’alpinisme Allemand des sans guides datent d’avant la 2ème guerre mondiale. Il y avait bien évidement beaucoup de Bourgeois mais il y avait également des mecs un peu plus « Prolos ».

Auparavant encore assez élitiste, la pratique de l’escalade et par voie de conséquence de l’alpinisme (du moins au dela d’un certain niveau) est vraiment devenue accessible à un grand nombre de personnes.
Et pour moi les voies d’escalade équipées sur spit, c’est assez représentatif des valeurs de gauches: sécurité, visibilité, protection, etc pour tous

Comment expliquer les voies sur noeud de cordelettes dans les pays de l’Est. Par ailleurs, tes « valeurs de gauches » me laissent septique. Dans ma jeunesse, j’étais plutôt un anar de gauche et mes valeurs n’avaient strictement rien à voir avec « sécurité, visibilité, protection, etc pour tous ». Crois tu que tes « valeurs de gauches » soient des veleurs de la gauche allemande ou de la gauche anglaise?
Par ailleurs, bon nombres de grimpeurs ont démarré dans des trucs « très montagne » et finissent leur carrière en aseptisant progressivement les voies ouvertes avec l’avancé de l’âge. Etaient ils de droite et deviennent ils de gauche? J’en doute car la gauche dans le sens utilisé en France est une espèce en voie de disparition.

Claudio a nettement mieux défini la problématique.
L’alpinisme est avant tout une pratique individuel. Les grimpeurs/alpinismes sont en moyenne des gens beaucoup plus centrés sur eux-mêmes que le reste de la population. On se regarde le nombril car dans l’action tu te retrouves face à toi même. Le mec au relais ne peut pas t’aider. Par ailleurs, l’action est relativement lente et permet de se regarder le nombril en se posant des questions métaphysiques.

Posté en tant qu’invité par Francois:

Ha-ha! (m’écriais-je en espagnol)

Vous me faites marrer, les gars… des questions métaphysiques? Si tu veux mon avis, la seule question métaphysique qu’on se pose, c’est : « P… , est-ce qu’on sera sorti avant la nuit? »

Posté en tant qu’invité par Mont-Blanc:

« des aristocrates de gauche, ça existe ? »

Bien sûr, ne serait-ce que par ressentiment vis-à-vis de la bourgeoisie.

« pour moi les voies d’escalade équipées sur spit, c’est assez représentatif des valeurs de gauches: sécurité, visibilité, protection, etc pour tous ».

« pour tous », oui ; « sécurité, visibilité, protection », marginalement ; l’émancipation reste le moteur idéologique de la gauche (l’égalité comme condition de possibilité de la liberté, « pour tous », justement).

Traduit en langage c2c : tout le monde commencerait par faire de l’escalade libre, sur voies équipées, avant de se lancer dans le TA (tout le monde n’en certes fait pas, mais l’escalade libre rend cette possibilité plus largement accessible). Mais ça ne tient pas : contre-exemples britanniques, où la sociologie politique des grimpeurs doit être aussi contrastée que chez nous, non ?

Décidément le clivage droite/gauche ne me semble pas opérant pour définir les valeurs de l’alpinisme : il vaut résolument mieux regarder la catégorie sociale ou les idéologies anarchisme, nationalisme).

bonne journée,

claudio

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par tetof:

Décidément le clivage droite/gauche ne me semble pas opérant pour définir les valeurs de l’alpinisme : il vaut résolument mieux regarder la catégorie sociale ou les idéologies anarchisme, nationalisme).

Entierement d’accord avec toi.
Les contre-exemples Britannique, Américain, pays de l’Est en sont les parfaites illustrations.
Le clivage droite/gauche me semble décidement un raisonement bien franco-francais.

Posté en tant qu’invité par tetof:

J’ai dû oublier les «  » aux questions métaphysiques. :slight_smile:
Ces questions consistent bien souvent à chercher au fond de soi même les ressources necessaires pour finir.

Posté en tant qu’invité par Francois:

tetof a écrit:

J’ai dû oublier les «  » aux questions métaphysiques. :slight_smile:
Ces questions consistent bien souvent à chercher au fond de soi
même les ressources necessaires pour finir.

Encore des trucs qui me font bien rigoler! Des clichés de la littérature alpine. Le courage, la détermination, les ressources au fond de soi-même…
A mon avis (précaution épistolaire), c’est beaucoup plus simple que ça: quand tu es embarqué dans un truc, ben il faut sortir. Tu n’as pas le choix; tu te démerdes.

Posté en tant qu’invité par tetof:

A mon avis (précaution épistolaire), c’est beaucoup plus simple que ça: quand tu es embarqué dans un truc, ben il faut sortir. Tu n’as pas le choix; tu te démerdes.

Entierement d’accord avec toi. Comme tu n’as pas le choix, c’est relativement facile d’aller au bout de soi même. Il n’y a pas besoin d’être courageux. C’est toute la difference entre le tennis et alpinisme.

Posté en tant qu’invité par bloli:

Il suffit de lire sa notice sur le Who’s Who pour avoir une idée de la réponse.
Fillion indique automobile, ski et montagne.
Pour voir le nombre de personnalités qui en rajoutent, faisant un amalgame entre ski ou rando avec alpinisme, afin de faire plus « aventurier », je pense que la « montagne » de Fillon se résume à son goût pour la marche et la course à pied.
On peut imaginer que s’il avait vraiment été grimpeur, nous ne manquerions pas de photos le montrant en situation.
Or ce n’est pas le cas.De la même façon, nous n’avons acucune photo de Sarko en robe d’avocat : curieux pour celui qui a été associé d’un cabinet d’avocats ? La vérité est qu’on peut être inscrit au barreau sans jamais plaider. De même qu’on peut fréquenter la montagne sans jamais grimper au sens où nous l’entendons.
Fillon n’est absolument pas comparable à un Herzog ou à un Mazeaud. On peut ne pas aimer ces deux gaillards au plan de leurs idées, mais il est difficile de dénier leur vécu alpinistique. En revanche, Fillon doit se contenter de frimer comme amateur de bagnole.

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par jc:

En es-tu si sûr ?

Posté en tant qu’invité par Elie:

Si Fillon était une montagne, il serait … entre la Verte et les Courtes.

Bon OK, je suis fatigué du WE en mntagne…

Posté en tant qu’invité par Stalker:

Si Fillon était une montagne, il serait … entre la
Verte et les Courtes.

Hé hé, pourquoi pas la Grande Casse aussi ?
Bon, on n’a toujours pas trouvé la liste des courses de Fillon…

Posté en tant qu’invité par Canard Enchainé:

En parlant de bagnole, lorsqu’il s’était rendu au 24h du Mans avec Bachelot, il lui a suffi d’un tour pour griller l’embrayage de la voiture gracieusement pretée et finir avec un moteur hurlant son désespoir coincé en deuxième… Sacré François, t’as décidemment tous les talents !!