Posté en tant qu’invité par J.Marc:
A l’orée de l’adolescence, alors que ma pratique de la montagne se limitait à la randonnée pédestre familiale, deux livres m’ont entrouvert les portes de l’alpinisme :
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« Premier de cordée » (j’en ai déjà parlé).
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« Entre Terre et Ciel » de Rébuffat : tiré d’un film (que je n’ai jamais vu), superbes photos noir et blanc de Pierre Tairraz et récits de courses avec clients, dans le massif du Mont-Blanc et au Cervin, par Gaston ; pas d’exploits, mais la haute montagne dans toute sa splendeur, souvent idéalisée, mais toujours humanisée : au travers des courses qu’il relate, Rébuffat nous transmet son amour de la cordée.
Convaincu qu’il fallait que je devienne alpiniste, je me suis fait offrir successivement par mes parents « Glace, Neige et Roc » de Rébuffat, avec lequel j’ai cru pouvoir apprendre toute ma technique sans jamais mettre les pieds en haute montagne ! puis « Les 100 plus belles … des Ecrins », toujours de Rébuffat : c’était mon massif de prédilection, et je crois qu’à 14 ans, je connaissais les détails des 100 courses, sans en avoir fait une seule !
Le rêve n’est devenu réalité que 5 ans plus tard - et il dure toujours - ; mes premières courses, je les ai vraiment vécu sur les traces de Rébuffat ; j’ai vite compris que la réalité était bien plus complexe que sa prose, mais j’ai souvent connu des instants de grâce ou je revivais l’esprit de la cordée selon Gaston.
On a beaucoup critiqué l’image factice qu’il donnait de l’alpinisme ; sûrement à raison ; mais il m’a communiqué sa passion ; je crois ne pas être le seul, et pour moi ça en fait un grand homme.