Poésie nivologique

Posté en tant qu’invité par SDDDRO:

Ceci pour répondre à Bubu sans faire excessivement remonter un marronnier (aussi plaisant soit-il).
J’ai donc eu plus bas des définitions de plusieurs sortes de neige au sol, toutes regroupables sous le nom de « moquette » (terme que j’ignorais jusqu’à hier…), dont la « pénitentifiante » et la « névétifiante ». Moquettes de plus ou moins bonne qualité.
Moi j’avais entre autres comme sortes de neige: la soupe, la croûte (voire « croûtaille » quand c’est vraiment infâme), la poudreuse, la neige lourde, la glace, les « grains de sable », et une spécialité locale d’herbe plus ou moins recouverte de glace avec des fois de la neige dessus mais qui repose sur beaucoup d’air (si quelqu’un a un mot pour ça…).
Je suppose la variété de notre terrain de jeu bien plus importante et en appelle donc à vos contributions pour « enrichir mon vocabulaire »!

Posté en tant qu’invité par Loïc:

La cartonnée : neige compactée en surface par le vent, sur laquelle les skis ne dérapent pas du tout.

Posté en tant qu’invité par Bubu:

Oula, des qualités de neige, yen a des wagons !

Des types de neige qu’il est assez rare de trouver à un endroit donné, car ça ne dure que qq heures (mais comme ça ne se passe pas tout en même temps dans un vallon, il y a une période de plusieurs jours où on peut en trouver) :

  • L’escargotable :
    Neige qui forme des escargots après un virage en pente raide, ou lorsqu’une petite coulée tombe d’une barre.
    Dans ce dernier cas, il peut se déclencher une attaque d’escargots. Si une pente assez longue et raide est escargotable, on peut avoir 30 escargots de 30cm à 150cm qui foncent à 20-50km/h. Ca devient dangereux si on est dessous !
    Il y a plusieurs nuance d’escargotables, selon la proportion d’escargots obtenus par une coulée calibrée (proportion en masse de neige qui a descendu la pente : escargots, boules, boulettes, coulées glissantes)

  • L’escargotée :
    Neige escargotable qui s’est exprimée, donc après le passage des escargots. Se rencontre plus fréquemment, car se maintient jusqu’à la fonte des escargots ou la prochaine chute.

  • L’escargotabilisante :
    Neige en cours d’escargotabilisation, c’est à dire évoluant vers une neige escargotable. Une petite coulée ou un virage ne donne que des boules qui se détruisent rapidement en roulant sans trop grossir.

Les types de neige classiques :

  • la faceplanisante et la faceplanisée
  • la grainfinisante et la grainfinisée
  • la gobelettisante et la gobelettisée

Il y a les sous types des types précédents :

  • La faceplanisantisée grainfinisante :
    Neige qui était en cours de faceplanisation, stoppée dans son élan et qui est repartie en grainfinisation (passage d’un gradient fort ou moyen à un gradient faible). C’est assez particulier, et les spatules aguéries savent faire la différence avec de la fraiche grainfinisante de base. J’en ai trouvé ici cette année (à l’ombre) (d’après le compte rendu, cette neige ne se voit pas : Pierric n’a pas la spatule fine :slight_smile: c’est vrai que j’aurais pu compléter, mais le temps que je le fasse ça avait tout changé)..

  • La faceplanisée grainfinisante :
    Pareil, mais avec une neige bien faceplanisée avant la baisse de gradient. Elle évolue plus lentement, ça se voit beaucoup moins vite sous les spatules (plusieurs jours au lieu de moins de 24h pour la précédente).

Et encore toutes les nuances de carton et croutes, ainsi que les nuances de pourries !

Posté en tant qu’invité par Migloo:

la Chantilly

Posté en tant qu’invité par SDDDRO:

Ma-gni-fique! Mais il y a là comme un idiolecte, non? Ce sont des catégories personnelles, il y a un copyright si on réutilise?
Ah oui, pour les escargots, j’avais plutôt vu ça comme un accident dans la transformation de la neige (une micro avalanche, extrêmement localisée), que comme un type…Une même neige peut escargotiser si les circonstances s’y prêtent (passage de skieur ou rayon de soleil en bord de barre), ou évoluer sans passer par le stade invertébré sur tout autre terrain?En fait il y a neige « potentiellement » escargotable, avec réalisation effective ou non des bestioles selon les conditions. De telles nuances affolent, que dire d’une neige escargotable, mais déposée sur branche de sapin, qui prend donc un certain élan avant de toucher le sol sur lequel elle escargote (dans les conditions nivo-météorologiques idoines, s’entend), donnant ces sortes de « patapoufs », escargots durcis et volumineux sur lesquels butent les skis en traversée, en aval de forêt…Ok je sors, c’est vendredi et c’est le soir.
Si tu en as d’autres, au plaisir, je note, je note…

Posté en tant qu’invité par Loïc:

Bon ben on va vous laisser …

Posté en tant qu’invité par Bubu:

SDDDRO a écrit:

Ce sont des catégories personnelles, il y a un copyright si on réutilise?

Pas de copyright, tu peux les utiliser. Sinon ça sert à quoi de les inventer ?

Ah oui, pour les escargots, j’avais plutôt vu ça comme un
accident dans la transformation de la neige (une micro
avalanche, extrêmement localisée), que comme un type…

C’est vrai, mais si il y a eu une attaque d’escargot sur 50m de large (s’élargissant sur 150m sur le bas) et que l’on est obligé de skier dedans, la qualité du ski n’est pas la même dans une pente escargotée que dans la même pente escargotable (avant l’attaque).
C’est comme une pente ravagée par une coulée de lourde : 5mn avant la coulée, la qualité de neige était homogène sur la pente, alors qu’après la coulée on a de l’humide tassée et lissée en haut, avec des goulottes vers le milieu, et des boules et dépos vers le bas. Si c’est le second skieur qui déclenche la coulée et qu’il est obligé de descendre dans la coulée, il n’aura pas du tout la même qualité de ski que le premier (c’est mieux ou moins bien selon les cas).

Une même neige peut escargotiser

escargoter !
je croute, tu es crouté
j’escargote, tu es escargoté

si les circonstances s’y prêtent (passage de skieur ou rayon de soleil en bord de barre),
ou évoluer sans passer par le stade invertébré sur tout autre terrain?
En fait il y a neige « potentiellement » escargotable,
avec réalisation effective ou non des bestioles selon les
conditions.

Ben, une neige escargotable est potentiellement escargotée.
Une neige potentiellement escargotable est en cours d’escargotabilisation : c’est de l’escargotabilisante (ça dépend jusqu’où remonte le « potentiellement » : toute fraiche qui est prévu de tomber dans les jours à venir est potentiellement escargotable un peu plus tard si la météo s’y prête).

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par marmotte:

si quelqu’un a un dictionnaire français - inuit… il paraît que les inuits ont plus de 60 mots pour « neige »… et encore, chez eux il n’y a pas autant de pentes que chez nous !
notre vocabulaire doit être vraiment bien pauvre, tout skieurs de rando que nous sommes !

Posté en tant qu’invité par davidB:

Traffolée

C’est de la vraie tôle ondulée, lorsque le vent a rendu la neige compacte et faisant des sortes de vagues

Posté en tant qu’invité par davidB:

marmotte a écrit:

si quelqu’un a un dictionnaire français - inuit… il paraît
que les inuits ont plus de 60 mots pour « neige »… et encore,
chez eux il n’y a pas autant de pentes que chez nous !
notre vocabulaire doit être vraiment bien pauvre, tout skieurs
de rando que nous sommes !

Il paraît.

Je me demande si le nombre de termes qu’ils ont pour la neige ne vient pas pour une part du climat : entrées d’air marin

Posté en tant qu’invité par SDDDRO:

j’avais oublié la traffolée, mais c’est que j’avais entendu le terme pour les bords de piste (neige autrefois poudreuse, mais traversée et retraversée par les skieurs et en voie de durcissement, étrange à skier car irrégulière).
Ben oui, les inuit…on en est loin mais certains s’emploient à élargir le lexique… Je note, je note, et toujours appel aux contributions!