Posté en tant qu’invité par Philémon:
Et fermer les yeux, comme pour la dernière fois,
Sombrer lentement, sans foi ni espoir de retour.
Quitter son corps, carcasse inutile,
Pour se dissiper dans les dernières brumes du couchant.
Et partir vers ailleurs, où nous guident les vents,
Survoler la source de tous les sommets, fragile comme une fleur de givre.
Virevolter au-dessus des arêtes, inondées de lumière,
Pour plonger vers les gouffres, avec le vent pour dernier compagnon.
Et se noyer dans le roc antique,
Goûter l’amertume de l’inaction, au cœur du temps immobile.
Laisser le froid couler dans ses veines comme un poison mortel,
Pour éclater finalement sous ses assauts répétés.
Et poussière enfin, ou à nouveau,
S’envoler vers le ciel, plus léger que l’air.
Regarder le soleil et se laisser aveugler,
Pour que danse sous les paupières l’autre réalité.
Et, au seuil de cette vie nouvelle,
Insouciant comme le jour qui se lève,
Ré-ouvrir les yeux,
Pour voir à nouveau les trésors que sont tes yeux et ton visage.