Plan gouvernemental contre la maladie de Lyme

plan de prévention, ici sur site gouvernemental

Extraits : " le ministère des Solidarités et de la Santé et ses partenaires sont mobilisés pour mettre en oeuvre le plan Lyme. L’un des objectifs prioritaires est la mise en place d’une véritable dynamique de prévention :

  • (…) 4 documents de sensibilisation aux recommandations de prévention contre les morsures de tiques en concertation avec les associations. Un dépliant à destination du grand public a déjà été diffusé à plus de 200 000 exemplaires sur l’ensemble du territoire. Dans le même temps, un dépliant et une affiche spécifiquement dédiés aux enfants, « les Conseils de Prudence », ont été distribués à plus de 100 000 exemplaires. Une plaquette spécifiquement destinée aux professionnels de santé a également été élaborée en collaboration avec les experts.

  • Durant tout l’été, des chroniques d’experts en santé publique d’une minute trente seront proposées à la diffusion aux stations de radios de toute la France.

  • Le ministère des Solidarités et de la Santé et l’INRA ont également développé l’application signalement-tique. Disponible dès le 15 juillet, elle aura vocation à délivrer des conseils de prévention sur les piqures de tiques, tout en permettant aux citoyens de signaler, depuis leur Smartphone, leurs piqûres afin de recueillir les données d’exposition nécessaires aux scientifiques.

  • Enfin, parce que c’est sur le terrain que se joue la prévention à destination des randonneurs et des professionnels, la Direction générale de la Santé a organisé, en lien avec l’Office national des Forêts, la répartition de deux milles affiches à l’entrée des forêts domaniales de France. Elles seront posées au cours du mois de juillet.

(…) état des lieux des travaux en cours de réalisation a pu être présenté lors de la rencontre :Les premiers résultats des études sur la performance des tests Western Blot ont ainsi été exposés par le CNR (centre national de référence), trois mois après la publication sur le site de L’ANSM des résultats de son rapport sur le contrôle du marché_.

Qu’on commence à se préoccuper de ce grave problème en France est une bonne chose, bien tardive.
De ce que j’ai pu voir à Fontainebleau aux beaux jours de 2018, les affiches sont discrètes et le public n’a absolument pas conscience du risque : enfants et adultes en tongs et en shorts batifolant dans les sous-bois…

Le printemps a été chaud et humide et en deux mois, je me suis ramassée trois morsures de tiques. Fréquentant Bleau depuis 30 ans, c’était la première fois que je me faisais mordre… Il y a donc un gros problème.

Il faudrait lutter contre le pullulement de ces tiques, accéléré par le réchauffement climatique et la prolifération d’espèces qui en sont vecteurs (les écureuils de Corée en forêt de Sénart, les cervidés, sangliers, mulots, rats, notamment). Que fait-on dans ce sens ? Le Ministère de la Santé, de l’Environnement, les agences multiples concernées par la question seront-elles capables de travailler efficacement et de concert sur ce sujet ?

La vaccination contre la méningo-encéphalite à tiques est devenue obligatoire en Suisse. Que fait la France, pourtant très exposée à l’Est ?

Que fait-on pour autoriser en première intention l’usage de tests prenant en compte une plus grande variété de souches de Borrelia ?

Pourquoi les thérapeutiques de pointe existant en Allemagne ne sont-elles pas développées en France ?

Pourquoi recommande-t-on d’attendre la manifestation de symptômes avant de tester les personnes exposées à une morsure, alors qu’on sait que les symptômes n’apparaissent que dans 50% des cas et que l’infection peut évoluer à bas bruit pendant des années en se logeant dans les articulations, à l’instar de l’Herpès ou du SIDA ?

Pourquoi dit-on avec assurance qu’on ne risque pas grand chose si la tique est restée fixée moins de 72 heures, alors que des personnes ont été contaminées en quelques heures ?

Lyme risque d’être un scandale sanitaire à venir.

Un groupe de médecins et chercheurs américains a fondé une organisation qui conteste les directives officielles, militant pour davantage de prudence et de prophylaxie, avec d’autres conseils :

Pour les randos en forêt, équipez-vous : restez dans les sentiers, les zones dégagées, évitez les fougères, emportez des tire-tiques avec vous et inspectez vous, on fabrique désormais des chaussettes traitées contre les tiques, il existe aussi des répulsifs, portez des manches longues et surtout, des pantalons longs et un couvre-chef, surtout aux inter-saisons.

L’hiver, quand il fait moins de 10 degrés, c’est plus froid, mais on ne risque rien… De même quand les températures sont supérieures à 25 degrés : les tiques fuient la déshydratation et se planquent dans le sol.

La forêt reste belle !

Les frais d’une recherche sont très élevés, m’a t-on répondu.[quote=« Walkyrie, post:2, topic:190294 »]
inspectez vous
[/quote]

OUI ! attentivement.

Bonsoir, sans vouloir contester l’exactitude et la pertinence des faits et arguments développés par « Walkyrie » prônant, et prévention, et dépistage, et éventuelle vaccination (en Suisse, le vaccin n’est pas obligatoire mais est remboursé complètement et ce vaccin ne prévient que l’encéphalite), la France est bien consciente du problème. Une étude, publiée en Juin 2018, réalisée par le Pr Eric Caumes du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital de La Pitié-Salpétrière, avec l’INSERM et Sorbonne Université a monté que sur 301 patients ayant consulté entre janvier 2014 et décembre 2017 pour une suspicion de Lyme, le diagnostic a été confirmé chez 9.6%. Par contre 50.1%, soit 151 avaient reçu des antibiotiques voire d’autres anti infectieux à raison de 1 à 22 traitements par patient! Ils concluaient: " Le surdiagnostic et le traitement excessif de la maladie de Lyme s’aggravent et les autorités sanitaires devraient enquêter sur ce phénomène". Le 21/06/2018, la HAS a publié ses recommandations de "bonne pratique " concernant la borréliose de Lyme. Il faut raison garder pour que la forêt reste belle.

Surdiagnostic sur cet échantillon ? Peut-être, mais il n’en reste pas moins que les questions de coût pour la Sécu prévalent, avec une maladie de diagnostic difficile. Pour autant, Lyme peut être très invalidante et sa prise en charge à long terme coûte cher aussi (incapacité de travail, soins), sans évoquer le drame humain que cela représente.

Aux USA, il est désormais admis que la prévalence a largement été sous-évaluée du fait de l’imperfection du dépistage et que le nombre de nouveaux cas est de 300 000 par an. La France marche sur des oeufs à ce sujet, d’autant que le dépistage est loin d’être systématiquement proposé après morsure et que de plus, sa fiabilité n’est pas totale. Normal, par conséquent, que les gens s’inquiètent et se sur-traitent…

Pour être tout à fait honnête, il faut tout de même dire qu’il existe, depuis une dizaine d’années, une violente polémique entre l’association IDSA, réputée proche des intérêts des compagnies d’assurances américaines et de l’Etat fédéral (certains experts de l’IDSA se sont trouvés en conflit d’intérêts) et les contestataires de l’ILADS. L’IDSA est l’auteur des recommandations officielles américaines, reprises par la France.

Nous retrouvons la même polémique en France, avec le Dr PERRONNE, qui trouve insuffisantes les recommandations de la HAS (inspirées de celles de l’IDSA) :Professeur Perrone - Maladie de Lyme

Dans ce contexte d’incertitude face à une maladie protéiforme qui sait échapper aux « radars », mieux vaut être très, très prudent. Difficile de dire qui a raison, mais il est certain qu’à l’aune de ce qui se fait chez nos voisins, on a un grand retard. Il faudrait toujours piquer les bonnes idées, même si ce ne sont pas les nôtres et qu’elles sont étrangères, lorsqu’il en résulte un bénéfice pour les patients.

Douche dès qu’on rentre. Loupe et frontale, au besoin :slight_smile:

j’ai déjà était mordu plusieurs fois (sans contracté de maladie heureusement) , et j’ai toujours peur de me faire mordre dans des endroit difficile à voir , est-ce possible de ce faire mordre entre les fesses par exemple ?

Oui c’est tout à fait possible de se faire mordre à cet endroit. En cas de doute, se rendre rapidement dans le CIR le plus proche (centre d’inspection de la raie).

Tu me donnera tes adresses :wink::joy:

Pour l’inspection, il vaux mieux être 2 et ça ne suffit pas toujours : après un après-midi en forêt (il faisait plus de 25°C et on avait des pantalons), j’ai retrouvé une tique derrière le bras de mon ami, alors qu’il venait de prendre sa douche et ne l’avait pas remarqué. Donc réinspection sans en trouver d’autres. Le lendemain matin, la médecin en a trouvé une autre (toute petite, voire minuscule) derrière une de ses cuisses.
Pas besoin que ça soit très tordu pour ne pas être facilement détectable. Est-ce que le cuir chevelu, derrière les oreilles (ou la raie des fesses) sont des endroits faciles à inspecter? Seul, c’est pas évident, mais faisable, à deux c’est plus efficace.

Les tiques peuvent effectivement être minuscules… Puisqu’il vaut mieux être deux, cela peut-être une bonne idée pour prolonger agréablement une sortie :blush:

Sans rire, il faut regarder partout (cuir-chevelu compris). Et il n’y a pas que la forêt : j’en ai choppé une dans le jardin de ma mère, en arrachant des mauvaises herbes. Pour les jardins, mettez-y des poules : il paraît que les poules mangent ces « aliens » modèles réduits.

On peut même en choper au dixième étage d’un HLM, m’a t-on dit.

Bref, il faut réorganiser sa vie. :slight_smile: