Posté en tant qu’invité par Alex:
Bon, quant aux clichés sur les Etats-Unis… visiblement, ceux qui y sont allés ont quelque peu appréciés d’être fliqués. Encore une fois, il s’agit du paradoxe : c’est un mal pour un bien.
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Perso j’ai visité Zion, Death Valley et Grand Canyon, en randonnée. Le contrôle des accès était bien suffisant, j’ai payé des droits d’entrée « symboliques » (par rapport au coût de l’avion par ex.), soit 60E, ce qui pour une visite qu’on ne fait que rarement dans sa vie, est effectivement peu. Par contre les locaux avaient un permis « permanent » permettant plus de visites…
Et je n’ai à aucun moment senti une quelconque oppression vis à vis de la surveillance réduite, et de ces contrôles, faits uniquement à l’entrée. Une fois à l’intérieur du parc, il y a des Rangers, mais plutôt discrets, pédagogues, et situés sur les points sensibles (lacs, sites sportifs, etc.).
J’étais a priori dubitatif sur ce genre de parc, mais à la réflexion, les sites naturels exceptionnels méritent peut-être mieux que ce qu’on leur fait subir (moi le premier), surtout dans le massif du Mont-Blanc…
[i]> je trouve choquant que certaines personnes sur ce
forum (je ne parle pas de toi Yoga) se mettent au dessus de la
mêlé c’est à dire se considère « alpinistes » alors que les
autres ne sont que de vulgaires « touristes ». Ces même
« alpinistes » qui feraient figure eux-même de « touristes »
comparés à des Lafaille (snif…), Berhault (re-snif…), etc.
restons modeste et ne soyons pas péjoratifs.[/i]
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Pour le Mont-Blanc, ce n’est pas une question de se mettre au-dessus du lot : une personne qui ne vient ici que pour le mont Blanc n’est pas, à propremment parler, alpiniste. Les 95% des gens qui fréquentent le forum savent que le mont Blanc n’est souvent que l’aboutissement de plusieurs années de pratique, et un objectif très beau et exceptionnel, certes, mais ça reste un sommet parmi d’autres. J’ai fait au moins dix sommes des Alpes qui ne souffrent d’aucune comparaison avec le mont Blanc, à mon avis. Mais c’est mon éducation qui a fait que le mont Blanc n’est pas et ne sera jamais mon objectif n°1 (et après le sommet, j’arrête la montagne ?). Si on répartissait la fréquentation sur d’autres sommets, serait-ce différent ? Mais comment ?
Les Etats-Unis sont aussi la patrie de John Muir (bon, OK, il est né en Ecosse).
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Aménager tout en réglementant les accès, c’est un peu l’esprit des Parcs Nationaux français également, mais il faut bien doser les choses… Et dans les Parcs français, ça va plutôt dans le sens de limiter les accès automobiles et mécaniques, même si tout n’est pas parfait.
- Supprimer toute circulation automobile (sauf à la périphérie) et les réseaux téléphoniques
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Pourquoi pas ? Les systèmes de navettes fonctionnent très bien dans certains Parcs Américains (par ex. Zion), voire en France (navette pour le parking de Bellecombe en Vanoise).
Alors, nous aurions un Parc type USA et chacun serait bien heureux que quelqu’un soit au courant de l’itinéraire choisi…parce que le Frendo avec 2 jours de marche d’approche et sans réseau téléphonique, une descente de 3 jours, ce serait un petit peu plus engagé, tout de même…
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Mais pourquoi pas, si c’est le prix à payer pour préserver le site ?
Il est certainement trop tard, dirait-on ?
Un accès comme celui de Zermatt est intelligent, même s’il n’est pas cohérent avec les multiples remontées mécaniques…
Le problème est que les constructions humaines sont souvent irréversibles, et une fois installées, des remontées mécaniques rentables sont indéboulonnables…
John Muir avait compris ça et dès le début du XXe siècle, les Parcs furent mis en place http://www.cr.nps.gov/, après 1916.
[i]> en fait la question (philisophique?) serait la suivante: peut
on concilier espace de liberté et tourisme de masse?[/i]
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Le tourisme de masse devient intolérable lorsque les masses ne se répartissent pas.
Lorsqu’on a instauré les congés payés, les familles les plus pauvres allaient en Normandie (150km depuis Paris), d’autres plus aisées allaient en Atlantique ou en Méditerranée. La plage était la preuve qu’on était en vacances.
Les plages ont depuis évolué et souffert du monde croissant venant bronzer… mais la fréquentation reste plutôt bien répartie, je trouve, et de plus en plus de gens apprécient autre chose pour leurs vacances, comme les chambres d’hôtes à la campagne, la rando, les sports d’eau vive, etc. Question d’esprit, de découverte de la Nature, etc. Si les enfants sont sensibilisés à la beauté de la campagne dès le plus jeune âge, et pas seulement à vouloir bronzer à la plage, peut-être iront-ils chercher autre chose en vacances lorsqu’ils seront plus vieux ?
[i]> l’antagonisme est de défendre -à juste titre- cet espace de
liberté en refusant tout idée de régulation, mais ce faisant
de détruire de facto ce même espace[/i]
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Je continuerai sur l’idée de Francois.
Pour moi, une éducation pas assez diversifiée est le facteur n°1 de dégradation de la montagne (et des milieux naturels en général). Combien de fois j’ai vu des mégôts aux relais en escalade ? De détritus sur les plages ? Une bonne éducation évite ce genre de travers, ou au moins les limite.
En rando (Vanoise/Ecrins/Queyras le plus souvent), je rencontre beaucoup moins de problèmes de ce type. La population n’est certainement pas la même, elle profite de la montagne pour elle-même, et pas pour l’image qu’elle donne à l’extérieur. Celui qui va au mont Blanc une fois dans sa vie et s’en retourne chez lui est-il préoccupé par la pollution du site ? Non ? Ce qu’il veut, c’est sa photo du sommet, ensuite il peut laisser tout ce qu’il veut derrière, peu importe !
Et ce constat est aussi valable pour beaucoup de problèmes écologiques…
Si ça doit passer par une règlementation, et 5j pour faire le Frendo, ça ne me dérange pas ! Je changerai juste mes habitudes de modeste « consommateur régulier » de la montagne…
Alex