Perdre son crampon dans la voie - et après ?

Bonjour,

Voilà j’ai été (presque) confronté à ce problème y’a deux jours au sein de ma cordée.

Dans une pente à 40/45 degré, le troisième de cordée à le talon de son crampon qui se détache (Petzl FLEXLOCK pour chaussure pas cramponable). Il n’a pas perdu son crampon, il pendouillait. Nous sommes monté 10m plus haut, et le 3eme de cordée a réussi à remettre le crampon en se callant sur un rocher qui heureusement n’était pas loin.

Ma question est la suivante :
Tu perds un crampon dans une (longue) pente de neige, tu fais quoi ?
J’aimerais connaitre vos solutions afin d’améliorer ma pratique, et savoir gérer cette situation.

La seule solution à laquelle je pense, la cordée redescends en marche arrière comme elle est monté.

Avez-vous une expérience similaire ?

Merci à vous

Hello.
Allez je me lance et je ne vais pas répondre à la question.
Je dirais:
1/ Tu fais en sorte de ne pas perdre un crampon…
2/ Toi seul avec tes compagnons, à l’instant T
, et en fonction du terrain, de votre forme, etc… êtes capables de savoir ce qui est le mieux (descendre, monter, autre?)

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Je n’y avais pas pensé :face_with_raised_eyebrow: - merci du conseil qd meme :wink:!

Exactement.
Ne pas avoir de neige sous la semelle lorsqu’on met ses crampons et être sûr à 100% qu’on les met correctement sans qq chose qui gène,
Le plus expérimenté peut checker la bonne attache des crampons des moins expérimentés lorsque le groupe les met,
Il est opportun de regarder de temps en temps ses crampons si rien ne bouge,
Savoir (re)mettre un crampon en équilibre sur un pied,
Si les chaussures sont souples, peu de crampons tiennent correctement, surtout en pointes avant. Privilégier la marche à plat.
Etc

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tu tailles une plateforme pour être à l’aise et le remettre.

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Pareil. Tu fais un ancrage pour t’assurer le temps de remettre les crampons.
Pareil que quand tu dois passer de skis à crampons (et inversement) dans la pente.

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Il faut quand même rappeler que non seulement on peut perdre un crampon, mais on peut aussi le casser (ça m’est arrivé en école de glace) et ça n’a rien à voir avec une erreur de mise en place ou de semelle trop souple.
Rappeler aussi qu’avant l’apparition des pointes avant, c’est à dire après Armand Charlet (:stuck_out_tongue_winking_eye:), la règle universelle dès que c’était trop raide pour tordre les chevilles était de tailler des marches tout le long.
Il me semble que le Linceul aux Jorasses ou le Nant-Blanc à la Verte ont été ouverts comme ça.
Il est vrai qu’avec les piolets modernes, tailler des marches est un beau challenge !

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Moi je peux témoigner d’une variante bien flippante: ta semelle se décolle sur les 60% arrière et tu te retrouve avec un crampon qui tient à la semelle (ou pas). Ça m’est arrivé deux fois (Népal top extrême dans la traversée raide de la kuffner), et trango cube à la pente d’attaque de barre noire. Heureusement en mettant le pied à plat on peut gérer le pbme

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Perdre un crampon, même quand ils sont bien attachés au début, ça arrive

Ça m’est arrivé il y a pas longtemps en premier de cordée, avec des crampons semi-auto. La neige était bien croutée/dur, et à force de taper pour avancer, le serrage s’est desserré et le crampon s’est planté net dans une marche.

J’ai eu du bol qu’on était encordés pas trop long, j’ai tenu sur une jambe pour finir de faire une petite plateforme pour remettre le crampon le temps que le pote me rejoigne pour me refiler celui laissé sur place. Et second coup de chance, qu’il ne tombe pas …

Moralité : une fois que je l’ai remis, j’ai refait des noeuds sur le serrage de sangle et je les vérifiais toutes les 15 minutes.
Si il était vraiment tombé, je sais pas exactement comment on aurait fait … Sans doute que le demi-tour qu’on a effectué ce jour là parce qu’il était tard pour démarrer la voie n’aurait pas eu lieu et qu’on aurait fait la voie en rocher avec beaucoup moins de glacier/névé à descendre une fois finie

Je crois qu’il y a pas de vraie réponse facile à apporter à ta question :confused:

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Tu descends en rappels (toujours très drôle quand on n’a pas le matos qu’il faut (cordelette ?)).
Tu montes en taillant des marches (tu verras, c’est sympa, ça évite d’avoir froid …).

Et sinon tu checkes régulièrement le serrage des crampons, à chaque longueur ou tous les 200 m.

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Je me souviens d’un épisode du style dans le Naso du Liskamm mais je ne sais plus si c’était moi ou un collegue. Toujours est-il que je suis monté à sa hauteur pour l’aider à le remettre (ou l’inverse du coup). On avait fini par y arriver mais ça m’avait quand même foutu un coup de stress. Bon pas une pente extrême non plus et pas glace vive mais la glace n’était pas loin.
Edit : oui je devais être en dernier de cordée car je me souviens avoir eu un mal fou à récupérer la seule broche qu’on avait mise.
Ré édit : c’est le même jour où un autre collègue (le même ?) était tombé dans une crevasse non encordé car à skis. :slight_smile:

Effectivement. Et le bricolage peut être impossible, même avec des lanières. Ça m’est arrivé en revenant du Requin en descendant par le glacier de l’envers des aiguilles qui était dans un sale état, très crevassé et en glace vive. Que fait-on alors ? La palissade, on fait comme on peut. Un pied en cramponnage à plat, et pour l’autre, méthode d’antan on taille. C’est long, c’est crevant, c’est fastidieux, c’est flippant quand tu vois de belles crevasses qui t’attendent la gueule ouverte, mais ça passe. Et quand tu retrouvés le sentier, le Bonheur !!

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Pour le bricolage d’un crampon, du fil de fer peut bien dépanner mais on n’en n’a pas toujours dans le sac. Sinon de la cordelette fine permet de faire un beau saucisonnage avec la chaussure et qui tient bien, mais en faisant attention à ne pas trop faire travailler en porte à faux

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Vu la taille et la forme des piolets actuels, bon courage !

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Ça c’est sûr. Moi j’avais un simple piolet droit, simple mais efficace, et bien suffisant dans la plupart des courses classiques, de la Küffner au Coup de sabre :slight_smile: Enfin tu vois ce que je veux dire :wink:

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Merci à tous/tes pour vos commentaires et témoignages.
Je vois que des situations semblables vous sont arrivés.

Deux fois de suite, c’est vraiment pas de bol !

Du coup cela peut paraitre intéressant d’avoir une cordelette fine, dans son fonds de sac, ou un lacet, pour solidariser le tout !

Antan on taillait les marches
Maintenant Tu appelles Uberpeaks
https://www.chamonix.net/francais/actualite/chamonix-pghm-livre-un-nouveau-crampon-a-un-alpiniste
:grinning:

Treve de blague : les régler nikel a la maison… cest mieux que dans le froid.

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Sur cette même page, d’ailleurs, une photo de c2c, avec citation.

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ça peut choquer de prime abord qu’ils apportent un crampon mais s’ils ne le font pas et que le type a un accident car il continue, bonjour la responsabilité (au moins morale)
et forcer à évacuer toute la cordée n’est pas non plus une chose aisée ni sans risque pour l’équipage de l’hélico.

Donc ça me semble une décision raisonnable de livrer le crampon par hélico.

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