Pente "raide" dans le bulletin

Posté en tant qu’invité par math:

Juste une petite question:quand ils parelent de pentes raides ou de pentes très raides dans le bulletin d’avalanches, ça correspond à quoi exactement? 30°? plus? Ou ça dépend du risque et des régions?
Merci pour vos réponses!!!

Posté en tant qu’invité par Francois:

Dans les bulletins d’avalanche, une pente raide est
une pente > 30°.

Posté en tant qu’invité par Oncle Bill:

Très bonne question. Il n’y a rien de bien défini, ça reste un peu flou, mais c’est peut-être mieux comme ça car si on te dis que ça craint dans les pentes raides et que le raide, c’est à partir de 40°, tu pourrais croire qu’à 39°, ça ne craint pas. On peut déclencher des avalanches à partir de 20/25° d’inclinaison. 30°, pour moi, c’est suffisamment raide mais pas raide. Les pentes raides, en tous cas, ce n’est pas encore des pentes de ski extrême (… et c’est à partir de combien, le ski extrême?), je dirais personnellement aux alentours de 40°.

Tu aurais aussi pu demander comment on définit la grosseur des avalanches (petites, moyennes, grosses), ce qui conditionne en partie l’indice de risque (voir le texte du guide d’utilisation de l’échelle). Là aussi un flou, d’un nivologue à l’autre et aussi d’un pays à l’autre (c’est peut-être le cas aussi pour la raideur comme tu le suggères). Mais des discussions européennes existent afin de définir des ordres de grandeur.

Posté en tant qu’invité par olivier84:

Salut Oncle Bill,

Voici un extrait du bulletin d’aujourd’hui pour la Hiote.

" . Au-delà de 2000 m environ, et jusque vers 3000 à 3500 m, le manteau neigeux reste mal stabilisé dans de nombreuses pentes. En effet, dans de nombreuses pentes, il est composé en moyenne d’environ 60 cm de neige peu résistante, reposant sur une couche de neige sans cohésion (gobelets). A ces altitudes, dans les pentes suffisamment raides, il sera donc possible de déclencher des avalanches de plaque au passage d’un seul skieur et surtout au passage d’un groupe. ATTENTION car on pourra déclencher des plaques de forte épaisseur et de grande largeur (plusieurs dizaines voire plusieurs centaines de mètres). "

Le risque est de 3 au dessus de 2000m. Ok, est-ce que 3 c’est pas un peu faible quand le passage d’un seul skieur peut déclencher de pareilles plaques ?

olivier

Posté en tant qu’invité par Oncle Bill:

Le texte n’est peut-être pas suffisamment clair, ou il a des sous-entendus : « Le manteau neigeux reste mal stabilisé dans de nombreuses pentes » mais ce n’est par pour autant qu’un skieur va déclencher dans chacune de ces nombreuses pentes. « il est possible qu’un seul skieur » déclenche des plaques, mais dans des pentes moins nombreuses que les nombreuses pentes (c’est très clair, n’est-ce pas?). C’est peut-être un peut fort pour du 3, normal vu qu’on passe progressivement du 4 au 3 (4 puis 4- puis 3+ en quelque sorte). Mais le texte du 3 dit quand même « Déclenchements d’avalanches possibles parfois même par faible surcharge et dans de nombreuses pentes,… ». Pour le 4, c’est « …probables même par faible surcharge… », des nuances importantes.

Il faut garder en mémoire, que le 3, c’est quand même très dangereux pour des skieurs. On est actuellement dans une situation à risque accidentel où l’échelle de risque va plutôt de 1 à 4 (le risque 5 étant réservé aux situations à de nombreuses et grosses avalanches spontanées qu’on observe les jours où le temps est exécrable et où l’on reste à la maison).

Oncle Bill

Posté en tant qu’invité par Francois:

Il ressort de tout ceci que ces textes sacrés doivent être soumis à une herméneutique impitoyable.
Et comme le dit si prudemment la petite note: le but du BRA n’est ni d’interdire ni d’autoriser mais de renseigner.
Les indications du BRA sont un élément de décision mais la décision ne doit pas être fondée SEULEMENT sur le BRA. Mais il est bien évident que le BRA doit s’intégrer de façon importante dans toute une chaine d’éléments de réflexion dont le moindre n’est pas l’expérience du vieux renard.

Posté en tant qu’invité par Francois:

D’autre part, concernant les pentes raides, on lit dans l’Echelle Européenne de Risque d’Avalanches:
« Les pentes raides sont les pentes d’inclinaison supérieure à environ 30° ».

Posté en tant qu’invité par Oncle Bill:

En effet, c’est marqué dans le site suisse de Davos, mais pas sur meteo.fr … on en déduit que les français n’ont pas froid aux yeux!

Posté en tant qu’invité par Francois:

Si l’interprétation de la raideur des pentes diffère d’un pays à l’autre, on peut aussi en déduire que l’échelle européenne n’est pas si européenne que ça…

Posté en tant qu’invité par Oncle Bill:

Tu n’as pas entièrement tort : Jusqu’à l’hiver 1998/99, l’indice de risque était presque systématiquement un degré plus en Suisse qu’en France voisine. Mais cela a bien changé, il y a désormais une très bonne concordance entre Valais et Haute-Savoie, avec bien sûr des différences car la situation n’est pas toujours la même. Des progrès restent certainement à faire, notamment pour homogénéiser entre pays éloignés.

Posté en tant qu’invité par yo:

Lu dans Neige et securite du CAF /

…les pentes raides menttionnees dans le descriptif de l’indice (1)designent des pentes particulierement propices aux avalanches en raison de leur declivité, de la configuration et de la nature du terrain, de la proximité des crêtes…

Des pentes « suffisamment raides » sont celles sur lesquelles des avalanches peuvent se produire (la plupart des plaques se produisent dans des pentes entre 30 et 45°)

les termes « quelques pentes » (2) "nombreuses pentes (3) et « la plupart des pentes » (4) traduisent l’extension de l’instabilité, d’abord localisée puis s’étendant à la majorité des pentes.
Les caracteristiques de ces pentes sont generalement decrites. Chaque fois que c’est possible, expositions, tranches d’altitude, creneaux horaires sont précisés…

ça fait un peu flou artistique, mais les skieurs sont des artistes, pas vrai ?)

Sinon, cette echelle existe depuis 1993, retenir aussi que le terme « surcharge » (on parle parfois de forte surcharge ou de declenchement au passage de 1 ou plusieurs skieurs) doit être interpreté en termes statistiques…

Bref, pas de verité absolue, on parlerait presque comme Lapalisse…

Yo

Posté en tant qu’invité par medviet:

tres juste et pour hier si la meteo donnait risque 3 les stations du beaufortin donnaient 4.

Posté en tant qu’invité par medviet:

on parle d’europe et la suisse n’est europeene que geographiquement.

Posté en tant qu’invité par Oncle Bill:

Elle l’est aussi « échellederisquement » (l’échelle de risque européenne a été adoptée par l’ensemble des pays de l’arc alpin ainsi que par les pays scandinaves)

Posté en tant qu’invité par Michel:

craint pas. On peut déclencher des avalanches à partir de
20/25° d’inclinaison.

Ah bon? Eske quelqu’un pourrait confirmer ça? Because ça m’étonne franchement. Je n’ai que quelques annés d’experience en ce qui concerne la montagne hivernale mais je n’ai jamais vu d’avalanches sur des pentes si faibles! Je pensais que 30 degrés était une valeur minimale acceptée pour les pentes avalancheuses. Eske quelqu’un a déjà vu (de ses yeux vu) des départs de coulées sur 25°?

Posté en tant qu’invité par loulou:

20/25° : bien sûr… mais pas spontannée (de mes yeux, s’entend, mais je ne sais pas s’ils ont une valeur universelle).
Pente raide, c’est plutôt à partit de 30°. Au dessus de 40-45°, la neige instable ne tiend pas.
Mais attention également aux pentes surplombant ton itinéraire… aussi en pente raide où tu as souvent une corniche ou un passage convexe dans le haut… très mauvais! pauvre skieur perdu dans la puissance de l’infini.
Voilà.

Posté en tant qu’invité par Francois:

Si on veut pinailler, on peut dire que du point de vue strictement mécanique et théorique, dès que la pente dépasse 0° on peut avoir des coulées!
Ceci dit, je n’ai jamais vu, de mes yeux vu, et pourtant ça fait plus de 30 ans que je pratique, d’avalanche dans des pentes de moins de 25-30°. Ce qui ne veut pas dire que le fait n’est pas possible. Cependant, si on envisage ce cas dans la préparation d’une course, je pense qu’il faut également envisager de restreindre la pratique de façon drastique et que le mieux est de rester chez soi et de jouer aux dominos.

Posté en tant qu’invité par Francois:

Pour répondre à Yo, tout ce baratin sur la définition des termes utilisés dans le BRA figurait dans l’ancien site de Météo France sous le titre « Guide d’Utilisation du BRA ». Ce guide a disparu du nouveau site, du moins sous cette forme que je trouvais très claire, et a été remplacé par un texte beaucoup moins intéressant (sur fond orange, en plus). Qu’en pense Tonton Bill?
Pour le reste, il faut bien voir que la prévision des avalanches n’est pas une sciences exacte et donc qu’un certain flou est tout à fait normal.

Posté en tant qu’invité par Oncle Bill:

Des départs d’avalanches à moins de 25/30°, ce n’est certes pas très courant, mais ça arrive. Personnellement, j’ai déjà vu au moins un ou deux départs (petits, une plaque de fond et une petite plaque partie sous mes pieds) avec des inclinaisons inférieures à 30° mais je ne me souviens pas de la pente exacte. Alain Duclos qui a fait des études sur les avalanches avec des valeurs précises parle de 22° pour la pente la plus faible où il a observé un départ d’avalanche.

Posté en tant qu’invité par Oncle Bill:

Je pense que tu es gravement dans l’erreur : je trouve que le fond est plutôt marron clair qu’orange.

Pour le texte, je ne sais pas ce qu’il y avait avant, mais il y a une réflexion pour quelque chose de plus détaillé.