Pente minimum pour le départ d'une plaque

Posté en tant qu’invité par bazé:

Oui, mais ceci est une donnée statistique où ne sont prises en compte que les avalanches signalées, généralement lorsqu’elles ont fait l’objet d’une intervention de secours.
En réalité, plus une pente est raide, plus l’avalanche part facilement. Donc il y a de nombreux départs spontanés pendant et immédiatement après les grosses chutes de neige et toutes ces avalanches ne sont pas comptabilisées.
Lorsque la pente est plus faible, les déclenchements n’ont lieu que lorsque le manteau neigeux est particulièrement fragile. Donc de plus en plus rares que l’on se rapproche de 30°.
A propos, le titre mentionne les plaques à vent, mais cela concerne évidement toutes les avalanches de plaques et pas seulement les « plaques à vent ».

Posté en tant qu’invité par Alex:

pour moi c’était 20° environ
début de saison, sous-couche archi-gelée des neiges d’été (en 2002 ça a neigé à 2800m pendant l’été) au glacier de l’Arselle Neuve (Pointe de Ronce en Haute-Maurienne)

deux plaques dures superposées de 20cm chacune ont glissé sur environ 200m, la pente était lisse (ni convexe, ni concave), à la fin ça terminait dans un chaos de blocs

les plaques faisaient 100m * 100m environ, la vitesse était faible (je dirais 20km/h) pour une plaque mais suffisante pour brasser et terminer avec des accu de + de 80cm d’épaisseur

ça c’est la pratique, alors ce que les formateurs t’apprenent n’est pas à prendre pour paroles d’Evangile…bonne réflexion ;o)

Alex

Posté en tant qu’invité par JJB:

de quel raisonnement sort la notion d’angle minimum, qui est enseigné par les grands esprits ??
d’un « calcul » ( angle de frottement de certains types de neige, etc ) qui donnerait un aspect de réalité physique
ou de la pratique et de l’expérience du terrain, particulièrement en cas d’accident
il est clair que les pentes de 40 ° ou plus , se purgent rapidement seules, ou sont peu fréquentées >> génèrent peu d’accidents
les pentes de 30 à 35 ° concentrent donc le maximuim d’évènements potentiellement dangereux et du fait de lmeur fréquentation
il est un fait que l’on rencontre parfois des avalanches de plaque significatives sur des pentes de moins de 30 °
le calcul d’une pente à 1 ou 2 degrès près étant par ailleurs un peu une vue de l’esprit

Posté en tant qu’invité par J2LH:

Ce que tu dis n’es pas faux dans le principe si ce n’est sur les angles des pentes. Il est plus juste de dire qu’au delà de 50° (et non 40°) ça se purge naturellement.

Posté en tant qu’invité par Hugues:

Pour vous mettre d’accord on a qu’à dire qu’au delà de 45° ça purge, ok ?

Posté en tant qu’invité par Alex:

Tardivel disait 45° environ je crois
dans mon cas, j’ai mesuré 22/25° environ, comme quoi une faible pente peut cacher un plan de glissement dangereux…
comme dit JJB, il faudrait une étude statistique complète pour affirmer une telle prédominance des accidents à 35°…

A+
Alex

Posté en tant qu’invité par luc:

étude menée par l’ANENA page 66 du bouquin de F.SIVARDIERE statistiqemement 38 ° il y a le plus de départ, après 45/50° ça purge avant 20/25° pente en général trop faible
sa reste statistique bien sure et localisé aux Alpes(certainement différent dans les Andes)

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Posté en tant qu’invité par J2LH:

Alex a écrit:

Tardivel disait 45° environ je crois
dans mon cas, j’ai mesuré 22/25° environ

On parlait des purges naturelles. Ca ne part pas tout seul sur une pente à 25°.

Posté en tant qu’invité par Alex:

anéfé !

J2LH a écrit:

On parlait des purges naturelles. Ca ne part pas tout seul sur
une pente à 25°.

@matsaya En fait, je m’induisais moi même en erreur car j’étais persuadé que le glissement était impossible en dessous de 30° (ce qui m’arrangerait bien je dois avouer).
Merci de la précision dans l’autre fil. Ca rend le sujet d’autant plus intéressant à étudier !

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C’est ce que je pensais aussi (sans doute après l’avoir entendu quelque part) jusqu’à ce qu’une sortie sur CtC parle d’un glissement dans une pente de 20-25° autour de Grenoble, photos à l’appuie. À mon petit niveau, j’essaye de généraliser la connaissance de ce fait.

De ce que j’ai vu, le phénomème est rare, déplace généralement peu de neige ou pas très rapidement et demande des conditions particulières(*), ce qui limite les risques mais ne les élimines pas totalement. Du coup, maintenant quand je pars seul j’essaye de faire gaffe un minimum, sans pour autant psychoter.

Toutafé.

(*) Par exemple : au-dessus d’une cassure de pente (la pente d’en dessous part emportant une partie de la pente faible), beaucoup (mais beaucoup) de neige sur herbe/fond gelé, très rare plaques à vents.

Au lieu de parler de « plaque à vent » ce qui est un terme un peu réducteur et peut enduire d’erreur (i.e… pas de vent -> pas de plaque) il vaut mieux parler de « plaque » ou de « plaque friable «.

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Les 30° concernent le niveau des conséquences « graves ». De plus, ce degré n’est pas forcément sur la totalité de l’avalanche. Dans une avalanche il y a globalement deux parties : le départ (la fracture) puis la coulée (le cône inversé). Les 30° peuvent se situer sur seulement quelques mètres alors que la coulée, elle, sera peut être sur une pente moins inclinée. De plus, au delà de l’angle il y a aussi la qualité de la neige (poudre, croûte, mouillée) qui influe sur le départ ou non, ainsi que la configuration topographique dans laquelle l’avalanche va se déverser.

Selon la neige et la pente (forte à très forte) les départs auront tendance à se faire naturellement sous le poids de la neige et le pente. Mais ce n’est pas systématique.

Quant au pétards utilisés par certains je n’ai aucune info sur la validité et fiabilité de cette technique. Peut être que ça peut fonctionner dans certains contextes, mais je ne sais pas…

Le site de l’ANENA apporte pas mal d’infos sur les phénomènes des avalanches.

Concernant les plaques à vent, attention, car il peut très bien ne pas y avoir de vent depuis plusieurs jours, mais, que une semaine avant ou plus, du vent ait soufflé et ait formé des plaques « anciennes ». Il faut donc toujours connaitre l’historique du spot sur lequel on souhaite aller, et cela ne se limite pas à regarder la météo de hier ou avant hier !

Les connaissances, le matériel, l’information et observation, et surtout la méfiance, restent les meilleurs « armes » face aux avalanches. Dans le doute, ou la sur-confiance, alors il vaut mieux renoncer.

Attention à ne pas induire les gens en erreur !
Une avalanche est tout à fait possible en dessous de 30 degrés. Peut-être pas une grosse avalanche qui dévale une longue distance, mais un glissement de plaque suffisant pour ensevelir quelqu’un et le tuer partiellement et le blesser (au moins légèrement), oui. C’est très rare, demande des circonstances particulières, mais pas impossible.
Bon à savoir, même s’il ne faut pas psychoter là-dessus.

Tu en es peut-être conscient et a fait un raccourci linguistique, mais c’est bien de le rappeler pour les autres.

[Edit :] En fouillant, on trouve ici Pente minimum pour le départ d'une plaque

Dans son ouvrage sur les avalanches de plaque alain duclos cite une référence situant à 25 ° l’inclinaison minimum nécessaire dans 99% des cas de départ d’avalanche. Il signale aussi que l’angle minimum à partir duquel il a constaté une avalanche est de 22°.

On trouve d’autre part ici la valeur de 1% des avalanches dans des pentes de moins de 30°

Ceci dit, si des personnes souhaitent ergoter sur ce sujet, je les encourage vivement à le faire sur le fil sus-mentionné et non ici.

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Sauf que ce n’est jamais arrivé qu’une telle avalanche ensevelisse quelqu’un et le tue.
C’est bien pour ça qu’on met le seuil à 30° : en dessous, le risque de départ de plaque n’est pas nul (mais quand même rare), par contre le risque d’accident grave est nul.
Bien sûr, quand on parle de pente à 30°, ça concerne la zone de départ de la plaque. La zone d’écoulement, où peut se trouver une victime, peut être à 10°, on compte ça dans les accidents avec plaques à 30° et plus. Idem si seulement 5% de la zone de départ est à 30°, ça compte aussi.

Tu sembles bien sûr de toi… surtout quand tu affirmes que c’est nul et pas extrêmement faible et qu’il n’y a jamais eu de morts dans des avalanches qui se seraient déclenchées dans des pentes à moinds de 30°. Qu’est-ce que tu en sais ?

J’ai constaté une fois une avalanche dans une pente de moins de 20°, il s’agissait du glissement assez lent d’une couche de neige gorgée d’eau. Cette avalanche pouvait-elle provoquer un accident grave ? Compte tenu de la masse en mouvement et de la force que ça représentait il n’y a aucun doute, c’était dangereux. La pente s’accroissait plus bas ainsi donc que la vitesse de la coulée et quelqu’un qui se serait trouvé dans ces pentes pourtant déneigées pouvait se prendre ce qui venait de plus haut sur le coin du nez.

Tous les rapports de ceux qui ont étudié cela depuis 50 ans.

Et donc, est-ce que qqun s’est pris cette avalanche ?
Non.
Car les gens ne sont pas cons, quand ils voient de la neige qui avance, ils ne restent pas planté sur la trajectoire.
Tu parles au conditionnel.
Je parle de fait.
Depuis 150 ans, il y a eu des retours concernant des dizaines de milliers d’avalanches mortelles.
Aucune ne concerne une avalanche partie depuis une zone à moins de 30°.
Tu peux continuer à croire que toute pente > 0° est dangereuse, c’est très bien, ça permet de laisser de la place pour les autres sur les pentes. Mais ça reste irrationnel.

C’est insuffisant pour l’affirmer de manière absolue.

Cela aurait été possible.

Justement, compte tenu de la rupture de pente il n’était pas possible de voir la neige qui arrivait d’en haut.
Nous étions à raquettes, c’est même nous qui avons fait partir la coulée, sur les pentes douces où nous étions elle n’avançait pas beaucoup plus vite que nous mais accélérait ensuite pour se précipiter et se fracasser avec un bruit de tonnerre dans des abimes insondables (bon là j’exagère un peu, je suis en train de relire un Jules Verne, le style m’inspire)

J’ai effectivement peut-être exagéré. De mémoire, j’avais lu un compte rendu avec un ensevelissement partiel d’une personne qui c’était vite résolu car ses compagnons l’avait aidé à s’en sortir.
C’est possible que par pente <30° le glissement se produise trop lentement, sur des distances trop courtes et mobilise trop peu de neige pour qu’il y aie vraiment un risque mortel.

Il me semble que justement dans ce cas, le seuil de 30° n’est pas applicable.

De plus dans l’exemple fourni par @matsaya, l’amorce se fait bien dans une pente > à 30°.

Bref, ce genre de pente ne présente pas nécessairement de cheminement safe.
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