Pente minimum pour le départ d'une plaque

Posté en tant qu’invité par Paul G:

Lors de stages de formation (CAF, UV niveau 2 nivologie, et orientation), j’ai posé à plusieurs personnes (formateurs, guides…) la question de la pente minimum pour qu’une avalanche de plaque puisse se déclancher.
A chaque fois, la réponse était la même : 30 degrés minimum. En dessous de cette valeur, l’avalanche va ralentir, au dessus, elle va accélérer.
Bien-sûr, ca ne veut pas dire qu’on est en sécurité sur une pente inférieure (fonction de ce qu’il y a au dessus, en particulier).

Pourtant, sur C2C, certains annoncent qu’ils ont vu des avalanches sur des pentes plus faibles.
Quid ?

Posté en tant qu’invité par davidof:

http://www.skirando.com/images/avalanche/avoidance/avoidance6.jpg

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par J2LH:

Paul G a écrit:

Pourtant, sur C2C, certains annoncent qu’ils ont vu des
avalanches sur des pentes plus faibles.

Et des organisateurs d’UV2 du CAF en plus :wink: Qui croire ?

Il me semble normal de penser que sur une pente de 30° tu as plus de chance d’avoir un départ que sur une pente de 20° mais de là à dire que ça ne peut pas partir sur une pente inférieure à 30° il y a une marge. il faut sans doute des conditions un peu particulières pour que ça parte sur une pente de 20° mais je cite Bolognesi : « La plupart des avalanches se déclenchent sur des pentes supérieure à 30° … Attention ! Cela ne signifie pas que l’on soit hors de danger sur des pentes faibles. Il arrive parfois que des ruptures se produisent sur des terrains peu inclinés… » Par pente faible Bolognesi parle de toute évidence de pentes inférieures à 30° ce qui est en contradiction avec ce que tu as retenu de ta formation.

Posté en tant qu’invité par XR:

Dans son ouvrage sur les avalanches de plaque alain duclos cite une référence situant à 25 ° l’inclinaison minimum nécessaire dans 99% des cas de départ d’avalanche. Il signale aussi que l’angle minimum à partir duquel il a constaté une avalanche est de 22°.

Posté en tant qu’invité par Nicolas:

XR a écrit:

Dans son ouvrage sur les avalanches de plaque alain duclos cite
une référence situant à 25 ° l’inclinaison minimum nécessaire
dans 99% des cas de départ d’avalanche.

Le 99% le dit bien : c’est quand même rare, en dessous… mais ça existe.
On peut sans doute le considérer comme du risque résiduel acceptable dans la plupart des cas courants, mais le jour du risque 5 ça sera peut-être moins marginal…

Posté en tant qu’invité par bazé:

La seule fois où j’ai assité à une rupture de plaque sur une pente de moins de 30° (environ 25 ° ) c’était lors d’un cours pour les patrouilleurs de pistes. La plaque s’est brisée en gros blocs, sur une profondeur d’un mètre 50, mais est restée sur place. C’était une situation à ne pas mettre un randonneur dehors.

Une fois, j’ai assisté à un départ d’avalanche de fond après rupture en gueule de baleine, sur une pente de 23° couverte de hautes herbes. La neige a glissé une dizaine de mètres avant de s’arrêter. Or, en 25 ans de pratique dans le déclenchement artificiel des avalanches, et pas mal de randonnées) j’ai vu de nombreuses avalanches.
Il s’agit donc d’un évènement rare qui ne devrait guère inquiéter les skieurs de rando.

Il faut toutefois faire attention lorsqu’on se trouve sur une pente faible (<30°) immédiatement en amont d’une rupture de pente. Il arrive que quelques mètres au-dessus de la rupture de pente la neige soit également mobilisée.

Posté en tant qu’invité par Pedro:

J’approuve totalement les observations de Bazé.
Il m’est arrivé 2 ou 3 fois de déclencher une plaque dure sur pente faible: à chaque fois la plaque s’est morcelée et a avancé doucement de quelques mètres avant de s’arrêter. Ceci provoque des sensations intéressantes à celui qui est dessus, mais pas de danger.
Une fois j’ai déclenché une plaque meuble sur pente faible à 5m environ en amont d’une rupture de pente: c’est un piège dangereux dont il est difficile de se sortir, car il faut réagir en 1 ou 2 secondes. Il faut donc absolument éviter ce genre de passage par conditions craignos.

Posté en tant qu’invité par Yves:

Pour ma part, je pense que l’ inclinaison de la pente n’est qu’une partie de l’ensemble des questions que l’on doit se poser au cours de la progression.
Si tu pars sur le principe qu’il peut y avoir des plaques et des couches de neige fragile un peu partout, tu pourras construire une trace avec un maximum de sécurité. Observer et rester vigilant, celà n’empêche pas de profiter un max de la montagne!!

Bonne saison à toi.

Posté en tant qu’invité par bazé:

Tu as absolument raison. Cette disucssion un plutôt théorique et peut améliorer la connaissance. Dans la situation de départ d’avalanche en faible pente, le risque est important dans les pentes plus raides, c’est-à-dire entre 30 et 45°. On se trouve donc dans une situation où la plus grande prudence est de mise.

Posté en tant qu’invité par isa:

le plus grand nombre d’avalanche à lieu vers 38° je crois

Posté en tant qu’invité par Paul G:

Merci pour les réponses.
Davidof, ton graphe est super.

Je pense que les 30° sont annoncés parce que facile à mesurer sur le terrain (principe du triangle équilatéral avec le bâton).
Les 25°sont relativement facile à estimer sur une carte 1/25000 : 1 mm entre chaque courbe de niveau (pour une différence d’altitude de 10m)

Bon ski à tous.

Posté en tant qu’invité par bazé:

Oui, mais ceci est une donnée statistique où ne sont prises en compte que les avalanches signalées, généralement lorsqu’elles ont fait l’objet d’une intervention de secours.
En réalité, plus une pente est raide, plus l’avalanche part facilement. Donc il y a de nombreux départs spontanés pendant et immédiatement après les grosses chutes de neige et toutes ces avalanches ne sont pas comptabilisées.
Lorsque la pente est plus faible, les déclenchements n’ont lieu que lorsque le manteau neigeux est particulièrement fragile. Donc de plus en plus rares que l’on se rapproche de 30°.
A propos, le titre mentionne les plaques à vent, mais cela concerne évidement toutes les avalanches de plaques et pas seulement les « plaques à vent ».

Posté en tant qu’invité par Alex:

pour moi c’était 20° environ
début de saison, sous-couche archi-gelée des neiges d’été (en 2002 ça a neigé à 2800m pendant l’été) au glacier de l’Arselle Neuve (Pointe de Ronce en Haute-Maurienne)

deux plaques dures superposées de 20cm chacune ont glissé sur environ 200m, la pente était lisse (ni convexe, ni concave), à la fin ça terminait dans un chaos de blocs

les plaques faisaient 100m * 100m environ, la vitesse était faible (je dirais 20km/h) pour une plaque mais suffisante pour brasser et terminer avec des accu de + de 80cm d’épaisseur

ça c’est la pratique, alors ce que les formateurs t’apprenent n’est pas à prendre pour paroles d’Evangile…bonne réflexion ;o)

Alex

Posté en tant qu’invité par JJB:

de quel raisonnement sort la notion d’angle minimum, qui est enseigné par les grands esprits ??
d’un « calcul » ( angle de frottement de certains types de neige, etc ) qui donnerait un aspect de réalité physique
ou de la pratique et de l’expérience du terrain, particulièrement en cas d’accident
il est clair que les pentes de 40 ° ou plus , se purgent rapidement seules, ou sont peu fréquentées >> génèrent peu d’accidents
les pentes de 30 à 35 ° concentrent donc le maximuim d’évènements potentiellement dangereux et du fait de lmeur fréquentation
il est un fait que l’on rencontre parfois des avalanches de plaque significatives sur des pentes de moins de 30 °
le calcul d’une pente à 1 ou 2 degrès près étant par ailleurs un peu une vue de l’esprit

Posté en tant qu’invité par J2LH:

Ce que tu dis n’es pas faux dans le principe si ce n’est sur les angles des pentes. Il est plus juste de dire qu’au delà de 50° (et non 40°) ça se purge naturellement.

Posté en tant qu’invité par Hugues:

Pour vous mettre d’accord on a qu’à dire qu’au delà de 45° ça purge, ok ?

Posté en tant qu’invité par Alex:

Tardivel disait 45° environ je crois
dans mon cas, j’ai mesuré 22/25° environ, comme quoi une faible pente peut cacher un plan de glissement dangereux…
comme dit JJB, il faudrait une étude statistique complète pour affirmer une telle prédominance des accidents à 35°…

A+
Alex

Posté en tant qu’invité par luc:

étude menée par l’ANENA page 66 du bouquin de F.SIVARDIERE statistiqemement 38 ° il y a le plus de départ, après 45/50° ça purge avant 20/25° pente en général trop faible
sa reste statistique bien sure et localisé aux Alpes(certainement différent dans les Andes)

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Posté en tant qu’invité par J2LH:

Alex a écrit:

Tardivel disait 45° environ je crois
dans mon cas, j’ai mesuré 22/25° environ

On parlait des purges naturelles. Ca ne part pas tout seul sur une pente à 25°.

Posté en tant qu’invité par Alex:

anéfé !

J2LH a écrit:

On parlait des purges naturelles. Ca ne part pas tout seul sur
une pente à 25°.