Passer une nuit au sommet de la Grande Sassière en été

Bonjour,

Premier message donc présentation sommaire: Kévin Bernardot, 27 ans, je pratique l'astronomie et plus particulièrement l'astrophotographie depuis qques années maintenant. A force de fuir la pollution lumineuse et de rechercher des cieux les plus transparents possibles, et à force de nuits passées sur les hauteurs de l'Ardèche et de la Drôme, j'ai commencé à m'émerveiller devant ces paysages sublimes que nous offrent nos montagnes. 

Les sites choisis sont souvent des cols accessibles en voiture en raison de l’équipement conséquent que nécessite la pratique de la photo astro (ma galerie: http://www.flickr.com/photos/astrophoto_en_ardeche/ ).

Depuis quelques temps, je m’amuse dans une autre branche de la photo, le time lapse, et là, plus besoin de la grosse artillerie, un simple trépied, un reflex et qques objectifs suffisent, ce qui ouvre de nouveaux horizons!

C’est ainsi que l’été dernier, j’ai passé de superbes vacances dans la région du Briançonnais, avec comme programme entre autre l’ascension du Pic Blanc du Galibier, mais surtout une fabuleuse nuit au sommet du Grand Galibier! Les conditions étaient parfaites avec 3°C au plus bas au matin, sans vent.
Voici la video réalisée durant cette période: Ciel des Alpes: Massif des Ecrins et des Cerces on Vimeo

Voilà, tout ça pour en venir à mes interrogations sur le nouveau projet de cet été: passer une dizaine de jours à proximité du col de l’Iseran afin de gravir les sommets de 3000m environnants. Au programme, des videos depuis:

-Col de l’Iseran
-Signal de l’Iseran
-Pointe et Aiguille Pers
-Pointe des Lessières avec probablement la traversée Pélaou Blanc et Col de Bézin/ Roches ( à voir selon forme / météo).
-Grande Sassière pour finir en beauté

Je compte passer une nuit sur un des « petits » 3000 cités, et surtout une nuit au sommet de la Grande Sassière. La période visée est fin Juillet/début Aout.

Qu’en pensez vous? Le sommet est il suffisamment spacieux pour y dormir? Le matériel se limiterait à un matelas auto-gonflant, un duvet, combi de ski et sous couches, matos photo, de quoi manger un morceau et surtout de quoi boire suffisamment, et probablement pas de crampons. Ce qui fait un sac déjà un peu lourd (en tout cas pour moi).
Je sais qu’il y a une possibilité de bivouac vers 3100m, mais cela m’intéresse beaucoup moins. Je suis parfaitement conscient que les 500m de plus que le Gd Galibier vont se faire sentir, d’autant plus que les conditions que j’ai eu en 2012 me semblent exceptionnelles, et même si je suis habitué à passer des nuits froides.

Autre chose, il est probable que je parte seul pour cette dernière nuit, car les personnes qui m’accompagnent ne seront pas motivées pour le faire, ça avait déjà été le cas pour le Galibier, donc créneau météo au top exigé.

Dernière chose, sur la video, on voit la lumière des frontales d’une cordée qui descend de nuit du Dôme de Neige des Ecrins, c’était le vendredi 17 aout 2012, peut être se « reconnaitront » ils?

Je ne peux pas trop répondre à tes questions mais ta vidéo est superbe !

Posté en tant qu’invité par Bikette74:

Bonjour,

A la grande Sassière:
y a de quoi se poser au sommet. mais c’est bien caillouteux, à mon avis, prend un karimat pour mettre sous ton matelas autogonflant pour éviter de le percer.
Pour la dernière pente, gaffe à ce que ça gèle pas car le terrain est « mouvant » et ça peut faire bizarre je pense d’avoir la glace sous les cailloux.

Par combi de ski, tu penses à ça ? http://www.google.fr/imgres?um=1&hl=en&sa=N&authuser=0&biw=1440&bih=786&tbm=isch&tbnid=YXAp7PpnV_7kBM:&imgrefurl=http://www.cimalp.fr/combinaison-de-ski-illico-homme-rouge-p-500.html&docid=i0H0MobOWqaiGM&imgurl=http://www.cimalp.fr/images/products/illico-rouge.jpg&w=680&h=1200&ei=aNgwUc_5JMap4ASI9IGoAQ&zoom=1&iact=hc&vpx=900&vpy=74&dur=5650&hovh=298&hovw=169&tx=90&ty=143&sig=115554798303800657110&page=1&tbnh=137&tbnw=78&start=0&ndsp=43&ved=1t:429,r:7,s:0,i:101

Pas sûre que ce soit bien adapté… Vaut mieux un ensemble pantalon / doudoune (après tout dépend des fringues dont tu disposes )

Salut c’est aussi dans mon projet pour cet été mi août du 15 au 18. Si vous êtes partant à ce qu’on le fasse et sous tente au sommet. Faites moi signe.

Cette proposition est sous réserve de savoir si oui ou non mon ami vient. Dans ce cas peut être que l’on se croisera.

Stéphane de Strabourg

[quote=« kevin07, id: 1488416, post:1, topic:131327 »]Je compte passer une nuit sur un des « petits » 3000 cités, et surtout une nuit au sommet de la Grande Sassière. La période visée est fin Juillet/début Aout.

Qu’en pensez vous? Le sommet est il suffisamment spacieux pour y dormir? Le matériel se limiterait à un matelas auto-gonflant, un duvet, combi de ski et sous couches, matos photo, de quoi manger un morceau et surtout de quoi boire suffisamment, et probablement pas de crampons. Ce qui fait un sac déjà un peu lourd (en tout cas pour moi).
Je sais qu’il y a une possibilité de bivouac vers 3100m, mais cela m’intéresse beaucoup moins. .[/quote]

Apparemment, l’auteur de cette sortie a dormi à la belle étoile une fois, et avec une petite tente une seconde fois : /outings/154600/fr/grande-sassiere-voie-normale-depuis-le-barrage-du-saut

Avec un matelas et sac de couchage, çà passe. A moins que d’autres personnes aient la même idée que toi, car les places risquent d’être très convoitées.

Posté en tant qu’invité par Pn:

Vraiment cf de belles images!!!

Tout d’abord, merci pour vos réponses!

Alex et Pn, ravi que les liens vous plaisent.

Bikette74, bien vu pour le karimat, d’autant plus que pour ce que ça pèse, je prends pas un gros risque à en prendre un, et niveau confort c’est encore mieux.
Pourquoi la combi de ski n’est pas trop adaptée?
Je pense essayer de limiter au max le poids, comme je l’avais fait pour le Galibier, donc je monterais en long (jogging assez chaud), et avec un pull enroulé autour de la tête en guise de protection contre le soleil, c’est toujours ça de gagné dans le sac.

Steph28, merci pour la proposition , cependant je pense privilégier la période autour du 6 pour bénéficier du ciel le plus noir possible (absence de lune), ce qui est important dans le cas d’observation astronomique, voire autour du 12, avec les fameuses Perséides (nuit des étoiles), très sympa de choper le plein d’étoiles filantes, dans le genre de celle ci prise depuis le col du Galibier l’année dernière: http://img3.imageshack.us/img3/1061/zdpp5585.jpg

Stephfb, je n’avais pas vu tout ça! Effectivement, cela a déjà été fait, avec matos assez sommaire on dirait, ça a du être assez frais quand même le coup de la cuvette creusée dans la neige!

Salut Kevin07,

Alors, je commence à comprendre que les étoiles filantes, on les voit qu’en absence de lune c’est bien celà? Autrement dit comment as tu pris un ciel aussi beau, je demande si tu as mis un filtre avec des étoiles ;-)? Jamais vu de ciel étoilé partout! C’est magnifique votre vidéo.
Dites moi aussi quand vous faites ce genre sortie avec nuit au sommet, vous emmenez la popote et réchaud aussi+ lyophilisé? Comment faites vous pour manger?
Je me projète de faire des sorties sommet 2-3j mais uniquement petite tente et couchage c’est tout est ce faisable???

Merci pour vos conseils

Posté en tant qu’invité par bivouac67:

[quote=« steph28, id: 1488872, post:8, topic:131327 »]Salut Kevin07,

Alors, je commence à comprendre que les étoiles filantes, on les voit qu’en absence de lune c’est bien celà? Autrement dit comment as tu pris un ciel aussi beau, je demande si tu as mis un filtre avec des étoiles ;-)? Jamais vu de ciel étoilé partout! C’est magnifique votre vidéo.
Dites moi aussi quand vous faites ce genre sortie avec nuit au sommet, vous emmenez la popote et réchaud aussi+ lyophilisé? Comment faites vous pour manger?
Je me projète de faire des sorties sommet 2-3j mais uniquement petite tente et couchage c’est tout est ce faisable???

Une tente 2 sec qetchua fait l affaire. Avec une marmite et 4-6 litred d’eau pour un poulet vapeur (à manger avec la bouche), t’es le roi là haut. Pneus neige surtout pour le col, même en août!

Merci pour vos conseils[/quote]

Steph 28, dsl pour la réponse tardive.

Pour ce qui est des étoiles filantes, plus le ciel est noir, plus on est susceptible de les voir et/ou de les capturer (photos). Cela nécessite d’avoir le ciel le plus noir et le plus transparent possible. On peux tout à fait en voir à basse altitude, voire même en ville pour les plus brillantes, mais les conditions d’observation sont bien meilleures en altitude (transparence), et loin des villes (pollution lumineuse). La lune est elle aussi un énorme lampadaire céleste, que l’on soit en ville ou en montagne d’ailleurs. Donc à éviter si l’on veut bénéficier des meilleures conditions d’observations (nécessaires en astrophotographie). Donc pour répondre simplement, le lune gêne les observations, et on voit moins d’étoiles filantes (et moins d’étoiles également).

Pour ce qui est de la vidéo (pour les vidéos de nuit), il s’agît en réalité de centaines d’images que l’on fait défiler entre 15 et 25 images/secondes (time lapse). Chaque image est le résultat, ici, de 40 secondes de pose à pleine ouverture (Reflex Canon 450D défiltré et Samyang 14mm F2.8). La séquence d’image est traitée sous photoshop grâce à un script que l’on réalise à partir d’une image de la série. C’est pas mal de boulot, disons que c’est très chronophage! J’ai du passer une vingtaine d’heures de traitement sur cette vidéo, mais quand on aime…

Habituellement, je fais des sorties astro à des altitudes bien moindres, en Drôme ou en Ardèche (1400-1500m), donc tente Queschua, matelas auto-gonflant et duvet l’hiver sont très appréciés. Sinon, petit sandwich et bouteille d’eau suffisent la plupart du temps.

Pour les sorties time-lapse, le matériel de prise de vue étant beaucoup plus limité, je peux me permettre d’accéder à des sites inaccessibles en voiture, et de tout prendre dans un sac. La sortie au Grand Galibier est la plus « sauvage » que j’ai fait jusqu’à présent. J’avais avec moi un sac de couchage, un matelas auto-gonflant, pas de tente, pas de réchaud, simplement sandwich et biscuits. Je n’avais pas trop faim là haut, et je n’y suis resté qu’une nuit, donc ça passe tout seul. La vidéo, je l’ai faites sur une semaine, avec des amis nous avions loué un chalet à Le Monetier-les-Bains.

Pour passer deux ou trois jours là haut, il faut être bien sur de son coup niveau météo, prévoir obligatoirement des vêtements chauds, et à ce moment là pas de soucis je pense!

salut,
si tu le souhaite, je serais très intéressé par un bivouac sur la Gde Sassière,
j’habite Bourg st Maurice et je serais sûrement en vacances a cette période, de plus, il est probable que je fasse le sommet courant juillet (si la neige a bien fondue) , donc je peut te tenir au jus des conditions la haut.

a+

P.S superbes clichés et un beau travail de montage

C’est bien vu de prévoir rester plusieurs nuits là haut, car je me suis aperçu que les conditions au sommet sont assez différentes de celles en bas, notamment au sujet du vent, même avec des prévisions météo optimales.
La 1ere fois, j’y suis allé la fleur au fusil, avec un orage qui s’était déclaré à quelques km de là, au moment où je suis arrivé au sommet.
Il est presque plat, un peu bombé.
J’ai trouvé une petite plateforme plane et horizontale où poser la tente, mais un des coins pendait dans le vide. Le sol est couvert de petits cailloux (schiste) souvent pointus.
La 2eme fois, le sommet était encore enneigé. J’ai dû creuser une petite cuvette pour ne pas glisser dans le fond. La présence de neige n’est donc pas forcément une mauvaise chose. Elle permet de multiplier les places de couchage, surtout s’il s’avère que d’autres gens y passent la nuit.
Quelques minutes après le coucher du soleil, un blizzard glacial s’est levé et a vite couvert mes affaires de givre, mais le ciel restait dégagé.

La plus grande partie de l’ascension se fait sur un sentier plus ou moins bien marqué, sauf sur la montée finale, bien raide. Le sol était boueux et gorgé d’eau au point de devoir finir par le névé (neige bien dure). J’étais bien content d’avoir des chaussures rigides.
Vérifie avant de partir que le névé sommital est bien en place, sinon galère.
Ce qui serait cool, c’est de monter le matos à plusieurs, tes potes redescendant en fin d’après midi. Peut etre peut on redescendre seul avec les affaires sur le dos et le ventre en glissant la pente sur les fesses (prévoir alors un sac poubelle 150L pour mieux glisser). Mais ça peut etre chaud …

Pinaise, bravo pour ce joli film !
Pour dormir à la grande Sassière, pas de souci, y’a de la place :

C’est de la rando, ça passe même à vélo !
En revanche, c’est mieux d’attendre une bonne période de chaleur histoire d’avoir les schistes de le pente sommitale un peu mous sinon c’est un poil tendu. Prévoir un bon gros duvet et une bonne doudoune.
Tu vas te régaler !

Merci pour votre passage.

Traven, effectivement tu n’es pas loin du tout! Merci pour ta proposition, je n’ai pas de date particulière excepté la période indiquée (ça va beaucoup dépendre de la météo que j’espère bonne bien sur). Et je serais intéressé aussi pour avoir un état des lieux en juillet :wink:

Michmuch, merci pour ces précisions, on dirait bien que la dernière partie vaut son pesant de cacahuètes niveau effort à fournir, en plus c’est à la fin quand j’aurais bien pris cher… Je prévois de prendre au moins une résistance chauffante, pour éviter la buée (le givre surement) sur l’objectif, ou au minimum des chauffe mains à disposer autour de la lentille frontale.

Sril, merci pour la photo, c’est la meilleure que je vois à ce jour pour ce qui est de se rendre compte de la place qu’il y là haut!

Théoriquement, tu n’auras besoin de rien contre la buée : à 3750m, l’air est très sec et à moins que tu ne souffles sur les lentilles, aucune chance d’avoir de la buée sur les objectifs.

spectaculaires tes photos, Kevin ! Je pensais que pour faire ce genre de photos il faillait des télescopes hyper-puissants !
Je colle ici un exemple de tes images pour illustrer mes propos et inviter les gens à visiter ta galerie.

et la vidéo est magnifique !

Super images.

J’habite dans le coin et j’ai déjà bivouaqué à 3400 au pied de la pente sommitale.
Si tu veux des infos ou un coup de main pour monter ton projet tu peux me contacter en mp
Eric

Merci Sril, c’est vrai qu’à cette altitude par beau temps, à priori il ne devrait pas y avoir de soucis.

Bacchus, merci beaucoup, et en effet il est possible d’imager le ciel à travers de nombreux instruments amateurs.
L’exemple en question est un peu une exception, car cette galaxie est très proche de la notre et donc d’une grande taille apparente. Elle est d’ailleurs visible à l’oeil nu.

Eric, c’est sympa, le bivouac juste en dessous de la dernière pente peut être intéressant d’un point de vue des images. Quelles ont été les conditions du bivouac (période, météo)?

Posté en tant qu’invité par Elie W:

Magnifique tes photos!
Tu utilises quoi comme objectifs et appareils?

Merci Elie!

Pour les photos de montagne et les les larges portions de ciel de nuit (premier lien du post), j’utilise un matériel assez basique: j’ai deux 450D, un normal et un modifié pour l’astronomie (défiltré et refiltré avec un filtre qui laisse passer plus de signal proche de l’infrarouge, nécessaire pour mieux voir les nébuleuses), et un objectif Samyang 14mm F2.8. Je vais aussi bientôt avoir un 5D et un Sigma 8mm F3.5 fisheye pour couvrir toute la voute céleste.

Autrement pour les photos purement d’astronomie, j’utilise un tout autre matériel adapté aux très longues poses nécessaires (plusieurs heures au total apr image). Il faut suivre l’objet dans le ciel (car la Terre tourne) pour pouvoir poser longtemps sur un même objet sans avoir de filé d’étoiles, donc j’ai une monture dîtes équatoriale, qui compense la rotation de la Terre. Ma lunette astronomique est une Takahashi FS60 que j’utilise soit avec un réducteur de focale, soit simplement avec un correcteur de champ, j’ai donc deux focales au choix: 255mm et 377mm. Le moyen d’acquisition est le 450D modifié pour l’astro. Voici une image de l’ensemble (elle date un peu j’ai modifié quelques trucs):

Imgur

On peut voir l’instrument imageur à gauche, et une autre lunette qui est une lunette guide. Celle ci sert à améliorer le suivi: elle pointe une étoile et analyse ses dérives pour corriger en temps réel et avoir des étoiles bien rondes dans l’instrument imageur. Bien sur il faut un PC, des batteries pour alimenter tout ça lors de nuits parfois longues et froides.
Voilà, bon c’est difficile de tout résumer en quelques lignes car il s’agît véritablement d’imagerie plus que de photographie.