Parution de l'ouvrage "faut-il croire au développement durable"

Bonjour à tous,

Je transmets l’information sur la parution de cet ouvrage qui m’a l’air fort intéressant et qui, je suppose, suscitera votre intérêt tant le sujet nous pose à tous question.

Voici le résumé de l’ouvrage :

« Si le développement durable envahit les discours, les dégradations environnementales s’accentuent et les inégalités s’accroissent. Malgré ce constat largement partagé, il n’y a pas de forces sociales suffisantes pour le promouvoir réellement. Ce livre dresse la carte du terrain où elles peuvent prendre naissance et décrit les obstacles qu’elles risquent d’y rencontrer. Il montre que les solutions qu’on nous propose sont loin d’être suffisantes. C’est que le changement de nos modes de production et de consommation ne sera ni facile, ni gratuit. Et comme il ne peut se faire sous la contrainte, il réclame l’adhésion de la population. La thèse qui est défendue ici est que ce sont les Etats des pays développés qui sont seuls capables de mettre en oeuvre les politiques indispensables pour déclancher le processus qui ferait du développement durable une réalité et non un simple voeu pieux. »

L’auteur : Gilles Rotillon est professeur des universités. Spécialiste d’économie de l’environnement, il enseigne à Paris 10 et est responsable de deux masters (EDDEE et EPEE). Il est membre du laboratoire EconomiX, du conseil scientifique du département d’économie (SAE2) de l’INRA et du conseil d’orientation de l’IFEN.

Bonne lecture à tous

Annapurna

[quote=« Annapurna, id: 815650, post:1, topic:81889 »]Bonjour à tous,

Je transmets l’information sur la parution de cet ouvrage qui m’a l’air fort intéressant et qui, je suppose, suscitera votre intérêt tant le sujet nous pose à tous question.[/quote]
Tiens, je pars demain à Lille à l’AG des Verts, lieu où le vocable « développement durable » est de plus en plus contesté au profit de celui de « décroissance », ou « décroissance équitable » :wink:
Mais je crois que Gilles se situera plus facilement de ce coté là que de l’autre :wink:

Développement et décroissance, voilà deux termes qui m’ont l’air opposés.

ça parle de démographie, ce bouquin?

ça cause de démographie, l’AG des Verts?

:smiley: :lol: Équitable, ce n’est que la conjonction du social et de l’économique, donc une seule partie du DD, celle qui ne prend pas en compte l’environnement ; alors je rigole, surtout venant des verts…! Oui, moi j’avais entendu à un séminaire le directeur du journal « la décroissance » parler de « décroissance soutenable », ça semble déjà un poil plus convenable du point de vue de la terminologie. Enfin il y a un brin de broderie autour de l’idée de Nicholas Georgescu-Rogen pour la faire apparaître comme plus « politiquement correcte » disons… Quant aux Verts Henri, essayez au moins de vous mettre d’accord sur une ligne politique avec des mots correctement utilisés, ce sera un bon début… :wink:

Mic’hel, je t’ai envoyé la table des matières. Je pense que cette lecture doit être précédée de celle de « Géopolitique du développement durable » (sous la direction de P. Gauchon et C. Tellenne, PUF) car on y trouve la pluridisciplinarité nécessaire à toute réflexion sur le DD (philosophie, sociologie, géographie et économie, sciences naturelles). Ici, c’est le volet économique qui est exploré, et il y a une tentative d’éclairage intéressante sur la notion de décroissance.

Annapurna

Tout comme développement et durable…

merci pour cette seconde référence et pour la table des matières!

^ voilà une bonne idée de cadeau de Noël.

Et l’écologie de marché, vous en dites quoi vous les Verts ?

Annapurna

bah, c’est un paradoxe comme un autre…le monde est fait de paradoxes. Un individu est bourré de paradoxes, de contradictions, ça commence déjà comme ça… :smiley:

et en vérité : tout dépend ce que l’on entend par « développement » et ce que l’on entend par « durable » !!

c’est comme pour les parcs nationaux la mission « protection » et la notion de « liberté de circulation » = c’est un paradoxe en pratique

tout comme l’idée de « préserver une nature qui est en perpétuelle évolution » : comment mettre sous cloche pour figer une chose qui va évoluer par elle-même ? ex. de nombreuses zones humides à forte biodiversité sont entretenues par les hommes pour éviter qu’elles ne se comblent et disparaissent par simple évolution naturelle. On patrimonialise un espace naturel en l’empêchant d’évoluer alors que la nature dirait autrement et le banaliserait.

ce que je veux dire c’est que s’il fallait s’arrêter à ce genre de paradoxes, on en finirait pas, et on ne ferait plus rien de concrets…parce que malheureusement on ne pourra jamais échapper aux paradoxes, aux contradictions quelque soit le mode de comportement et d’évolution que les sociétés voudront bien adopter

Les paradoxes sont faits pour être dépassés.

Si on reprend l’exemple du paradoxe des parcs nationaux : « protection » et « liberté de circulation » s’oppose à forte fréquentation. Protection signifie quoi dans l’absolu ? > transmettre l’espace naturel en l’état, pour le milieu naturel en lui-même pour qu’il perdure et pour la société qui veut le voir perdurer

Pour dépasser le paradoxe, le Parc (disons l’Etat garant de la protection) demande à ce que l’espace naturel continue de faire l’objet d’un usage mais un usage qui soit compatible avec l’exigence de transmission. :wink:

Et c’est là que les débats, les polémiques commencent, car bien entendu les gens ne fixent pas l’exigence de transmission au même niveau, ni avec les mêmes préoccupations…ça devient alors compliqué :smiley:

EDIT paradigmes > paradoxes

ben c’est pas nouveau
ça fait quelques années qu’ils en causent
d’ailleurs tu passeras le bonjour aux Khmers Verts

ben dès le début de ton post ça m’avait l’air compliqué ton histoire!!!

ce qui m’intéresse dans la présentation du bouquin cité par Annapurna, c’est l’idée selon laquelle il n’y a pas vraiment de groupe social pour porter l’idée de développement durable
chacun a sa petite idée sur la question, mais il n’y a pas de fédérateur
pourtant c’était bien parti avec Nicolas Hulot, puis le grenelle de l’environnement
et comme on est rattrapés par la crise financière et ses conséquences, j’ai bien peur que le mot développement revienne au grand galop

oui en effet, et j’ai changé le mot « paradigme » (modèle de vision de monde à différencier du monde lui-même) par « paradoxe » car beaucoup plus compréhensible et c’est plutôt dans ce sens que je voulais le dire…mais dans le cas présent « paradigme » et « paradoxe » vont souvent de pair !! Disons que l’un entraine l’autre…

eux-mêmes assument leurs propres paradoxes, ce qui ne les empêche pas d’agir et de les dépasser, à leur manière, quoiqu’on en dise ensuite, qu’on soit d’accord ou non

certes
mais ce que j’ai compris du résumé de ce bouquin c’est que l’enjeu est tel qu’on ne peut pas se reposer sur des individualités

un ensemble fédérateur c’est une somme d’individualité à la base…

c’est comme dans une association, c’est ceux qui prennent l’initiative qui entrainent l’initiative des autres…On ne peut pas demander à un groupe quelque chose si on ne l’a pas formulé soi-même. Si on attend que le groupe agisse, personne ne lève le petit doigt, et c’est bien normal qu’il en soit ainsi, on peut toujours attendre!

un ensemble fédérateur c’est une somme d’individualité à la base…

c’est comme dans une association, c’est ceux qui prennent l’initiative qui entrainent l’initiative des autres…On ne peut pas demander à un groupe quelque chose si on ne l’a pas formulé soi-même.[/quote]
mouais bof…
on va pas en discuter 107 ans; mieux vaut lire le bouquin en question…

comme tu veux, mais il y a quand même le bon sens :un groupe social ne pouvant formuler une idée (au sens de propositions) si personne des membres de son groupe n’en formule, ça part donc toujours de l’individu, lui-même membre du groupe.

Mais là c’est déjà un autre débat : bien sur que l’enjeu est tel qu’il ne peut pas se reposer que sur les individualités, mais c’est un préalable au groupe! :wink:

Annapurna, il faut peut être également rappeler que Gilles Rotillon est membre de l’OPMA
http://www.cafgo.org/spip.php?rubrique80

Ca vaut le coup de jeter un coup d’oeil à la lettre de l’OPMA pour tous les pratiquants se posant des questions sur nos pratiques.

ben pas si simple justement
qu’est ce que tu fais de la dynamique de groupe, de l’émulation etc???

ben là j’en sais quelque chose, professionnellement : la dynamique de groupe, elle ne vient pas du groupe en lui-même à la base, mais du fait qu’il y a des individualités dans ce groupe qui prennent une initiative, lance un débat qui entraine ensuite les autres dans une dynamique de groupe…le tout devient force de proposition…

Mais c’est pas l’inverse…Le groupe en lui-meme, il est abstrait et relatif à ses membres…

simple illustration finale : le vote. Il y a une proposition née au sein du groupe mais c’est bien le vote des membres qui va la valider au nom du groupe…Or suivant les membres gare aux surprises !!

Je peux en témoigner des conseils muncipaux avec les délibérations… et surtout des commissions d’élus dont j’ai participé à l’organisation… c’est en général dans les commissions que sont discutés les projets qui feront le développement (durable ou pas) des communes de demain…C’est donc très concret.

Une commission mal organisée, sans ordre du jour défini par les deux, trois personnes (ou plus selon la taille, l’enjeu) qui en sont à l’initiative (ex le maire, un adjoint, le technicien) ne peut pas entrainer une dynamique de groupe. La mayonnaise ne prendra pas, ce sera pas constructif.

Une dynamique de groupe ne peut pas se faire comme ça parce que c’est un groupe…ça marche que parce qu’il y a des initiatives qui fédèrent et donnent une forme d’organisation.

conclusion : attendre du groupe qu’il lance des initiatives parce que c’est un groupe c’est le meilleur moyen de se planquer et de ne rien faire. Et si tout le monde attend, ben c’est simple, il ne se passe rien.