Parler patou pour les nuls

… par un nul, je n’y connais pas grand chose en chien. Ce week-end, j’ai lu (d’une traite) le « Les signaux d’apaisement » de Turid Rugaas. Je me suis dit : bon, travaux pratiques. Il y a 3 ans que tu n’oses plus passer devant la ferme Caudet (sur le GR 101) parce qu’il y a Fanny, voyons si tu as appris quelquechose.
Départ joyeux habituel.

Comme prévu, Fanny nous attend devant chez elle. Regardons-la un peu : elle est tournée vers sa maison, elle aboie avec régularité. Prévenir, c’est son boulot. Regardons-la mieux : aucun des signes d’aggressivité que nous connaissons tous. Pas d’oreilles couchées en arrière. Pas de queue raide à l’horizontale. Pas de babines retroussées. Pas de poils hérissées au garot. Elle est cool.

Pendant ce temps, j’effectue les manoeuvres d’apaisement apprises en lisant : je ne regarde vers elle qu’à la dérobéee, je me positionne de côté … mais je dois avoir un fort accent humain, et elle semble ne pas comprendre. Décidé à réviser, je repars. Fanny quitte alors la route. Je comprends qu’elle entame une manoeuvre de contournement, et en plissant les yeux, deux autres signes canins d’apaisement qui montrent un début d’intérêt autre que professionnel.

« Oserai-je ? » dit-elle.

Bien sûr qu’elle ose. Elle revient sur la route et dessine un « S » le nez au sol, autre signe d’apaisement. J’ai toujours eu peur des chiens approchant par l’arrière, croyant que c’était pour introduire un rapport chasseur-proie. C’est faux.

Cette fois, je m’accroupis dos presque tourné, et tends un bras vers l’avant, vraiment Fanny, je fais un max d’efforts.

Mais je suis mal récompensé : elle n’a d’yeux que pour le plus beau de nous deux. Voyou se tient raide (en signe d’apaisement) et regarde de côté (en signe d’apaisement) alors qe Fanny accepte déjà le contact.

Bon là, c’était pas au programme.

Mais si là, vous ne comprenez pas, donnez votre langue au chat.

Voyou, lui, est toujours inquiet. Il ne joue pas non plus avec Bora et Dora, qui sont pourtant ses copines. Trop grosses pour lui.

Alors je rappelle mon chien d’un sifflement de marmotte (il ne sait pas qu’elles hibernent)

Et je fais un signe d’au revoir à Fanny, en promettant de revenir.

Tu as là un patou fermier - donc un peu civilisé. Un chien normal.

Les autres, c’est les patous bergers, ceux qui ne connaissent que le troupeau de moutons, qui ont reçu zéro éducation. Qui sont parfois tarés, mais tout le monde s’en fout. Souvent à plusieurs aussi.

Avec eux, je ne joue pas à l’interprête!

Autre remarque : comment cela ce serait passé sans ton chien?

Ce coup là j’attends le reportage avec la GoPro sur la tête, va y avoir de l’action !! :stuck_out_tongue:

pour bis47, début du chapitre 1 : dans les livres consacrés aux loups, il est fait référence au langage corporel de ces animaux comme signaux « stoppant », car ceux qui les ont observés ont constaté qu’ils mettaient fin aux agressions entre loups. Ces signaux ont été décrits pendant des années et sont très connus.

Ce sont des comportements innés, rien à voir avec l’éducation.

Sans mon chien, je ne sais pas. Je ne sors jamais sans lui.

montagne.a.vaches, je m’attends au pire, mais je suis blindé :slight_smile: .

Sympa la démarche. J’aurais du mal à en faire autant.

Et tu crois qu’il est où en plein été ce patou fermier ?

Et les patous bergers, ils sont où en plein hiver ? :rolleyes:

On devrait faire des lasagnes de patou

Démarche positive.

Etapes suivantes, beaucoup plus difficiles:

  • Affronter un patou défendant le troupeau qui te barre le chemin avec la topographie du lieu ne te permettant aucun contournement.
  • En affronter trois ou quatre te barrant la route.

Mais a priori les patous sont élevés pour t’éloigner du troupeau et te chiquer si tu fais trop chier donc je suis pas sûr qu’il puisse y avoir un language patou… Si tu passe à côté du troupeau tu ne risque rien normalement. C’est le "normalement qui te fait peur ?

Posté en tant qu’invité par Larrangus:

Salut myoppy,

Toujours un plaisir de te lire ou de voir tes photos.
Pour revenir dans le sujet, tu pourrais nous refaire la même chose aux cabanes d’Ansabére l’été prochain ?

Posté en tant qu’invité par CH:

Jolies photos !

Je n’ai jamais vu un Patou en vrai : ça a l’air vraiment grand. Quand on voit la tête qu’elle a, on a de la peine à se rendre compte que ça peut être méchant. Mais j’imagine que la même crocs menaçant au-dehors doit faire un tout autre effet…

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:lol: :lol: :wink:

défi accepté.

T’emmèneras tes gosses avec, hein, et tu les laisseras gambader un peu …

Fin septembre, j’ai rencontré sur une variante du GR54 mon premier patou câlin. Si si vous lisez bien.

La bergère m’a expliqué que les éleveurs avaient choisi le plus cordial pour habituer les brebis à la présence de ce chien. En fait, il semblerait que cette race canine, à l’instar d’autres, se dresse et aime le contact humain. Son agressivité habituelle proviendraient du fait d’absence contact humain chaleureux, voulu par leurs propriétaires qui les souhaitent dangereux pour une efficacité optimale (?!). Est-ce contradictoire d’apprécier les caresses, les gourmandises et de défendre un troupeau de brebis contre des quadrupèdes voraces (loups, lynx et chiens errants ?). J’en doute : j’ai entendu cet adorable patou aboyer de longues minutes la nuit.

Quoiqu’il en soit, je me suis surprise à lui caresser le haut du crâne derrière les oreilles en guise d’adieu le matin et ce sans souci (et pourtant je crains ses congénères).

Conclusion : la meilleure arme contre les patous serait donc notre comportement cordial à leur égard (leur parler avec gentillesse, les caresser - ?- voire leur donner des friandises) pour les corrompre dans leur rôle de gardien agressif.

Finalement, les enfants c’est peut-être le meilleur laisser passer:

[quote=« criss19, id: 1560173, post:17, topic:131174 »][/quote]
Ouais, hélas ils ne sont pas tous comme ça et puis, vas-tu t’approcher, misant qu’il est sympa, au risque de te faire mordre?
Je ne sais pas pour toi mais si à 200 m, deux patous aboient et que les aboiements se font plus menaçants à mesure
que j’approche, ben, je ne vais pas être téméraire et risquer l’affrontement. Toi si?
S’ils me laissent approcher sans s’énerver, dac, mais ça n’est pas souvent arrivé.

Quant à parier que mes gosses puissent les amadouer, pari risqué: être mordu en tant qu’adulte, ce n’est pas agréable, mais pour un gosse, c’est traumatisant.

J’ai rien contre les patous sympas, et j’en ai aussi croisé de bien disposés. Mais ça ne s’est pas toujours aussi bien passé.

[quote=« oli974, id: 1560241, post:19, topic:131174 »]

[quote=« criss19, id: 1560173, post:17, topic:131174 »][/quote]

Je ne sais pas pour toi mais si à 200 m, deux patous aboient et que les aboiements se font plus menaçants à mesure
que j’approche, ben, je ne vais pas être téméraire et risquer l’affrontement. Toi si?
S’ils me laissent approcher sans s’énerver, dac, mais ça n’est pas souvent arrivé.[/quote]

J’ai écris « mon premier patou câlin » ce qui signifie que les autres rencontres depuis plus de 10 ans ont été plus rock’roll que celle-ci : patous agressifs se transformant en boule hérisson en te regardant de travers, barrant le passage même éloigné du troupeau (leur champ d’action va jusqu’à 800 mètres du troupeau), surgissant soudainement pour se plaquer contre ma jambe (oup j’uis pas cardiaque), etc.

En outre, j’ai appris par une responsable d’un groupement pastoral des Hautes Alpes que la présence d’un berger était obligatoire et qu’il fallait que les « touristes/randonneurs » signalent tout comportement belliqueux de ces bêtes, voire de leur maître/berger, à la gendarmerie, au Parc, à l’office du tourisme, aux communes, etc. J’ai aussi découvert lors de ma dernière escapade que les locaux en ont aussi ras le bol des incidents avec ces chiens et qu’ils tiennent à la courtoisie des bergers et de leurs chiens vis à vis de chacun(e), à savoir locaux en promenade familiale et randonneurs.

En conclusion, contre les patous hargneux deux armes : corrompre leur comportement agressif vis-à vis des humains en les habituant à des mots/ton cordiaux, voire plus si possible (là je ne me risquerai pas avec les aboyeurs, renifleurs collants :stuck_out_tongue: ) et dénoncer le comportement limite de certains bergers/éleveurs (cas rencontré mi-septembre à 100 mètres du col de Péas à 2600 alt sur le GR58 vers 16h30).