Parle-leur de fissures, de blocs et d’entailles
Murmure à leurs oreilles le bruit du sérac
Parle-leur du poing, de la main et de la faille
Crie la victoire sur la goutte et le bac
Parle-leur des surplombs, des abîmes et de leurs entrailles
Berce-les de la couleur de la glace qui vibre dans la face
Dans tes yeux miroitent la lumière du matin
Les sommets sont là, à portées de la main.
Ton souffle court te surprend
La journée sera longue qui te trouvera sur la crête, accroupi
Croassement du chocard qui d’un trait de plume te poursuit
Bonheur du vide…
Le pied sur l’arête tu domines l’Univers.
Pied droit, pied gauche, main droite, main gauche
Corde au-dessus du becquet, corde par-delà les sommets.
Parle-leur des peurs, des cimes et de la pierre
Parle-leur des batailles qui font rage sur la Terre
Dis leur l’amour du ciel des hauts de ce Monde
Apaise le souffle de leurs pensées immondes.
Et dans l’odeur du matin,
Vole du désir de n’être qu’un.