Où va l'alpinisme ?

L’ alpiniste va où il peut! Y’a plus de neige, les rochers se cassent la gueule! La faute à une génération nantie ayant cramé tout le pétrole, plombé toutes les ressources, pourri le monde avec le tourisme, et niqué tout les biens et acquis sociaux. Mais trouvant que c’était mieux avant. C’est vrai que les 100 plus belles ne le sont plus!

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A part les moyens de partager l’information, je ne suis pas sur que ça ait tant changé. Les grimpeurs et alpinistes ont toujours tenu des carnets de croix, d’ascensions, tenu des chronos, visé des enchaînements, essayé de « rentabiliser » (le terme est moche…) le temps du WE, des vacances. Nos prédécesseurs aspiraient de la même manière à faire de belles voies, parcourir de beaux itinéraires. Le faire en bonne compagnie est la cerise sur le gâteau. Mais je ne pense pas que les affinités au sein d’une cordée aient moins de valeur aujourd’hui.

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L’agence est fermée (et le site le sera bientôt) donc c’est pas de la pub, et je ne vais pas détailler les raisons du pourquoi du comment de ces voyages, mais il n’y avait pas de quoi fouetter un chat, mais je vois ce que tu veux dire.
En fait je parle d’une réflexion perso, en la faisant partager sur un site, d’où confusion, mais on peut faire du non-classique tout en le faisant partager, ça je critique pas

Salut, débat intéressant et texte bien écrit. Il y a pas mal de choses avec lesquelles je ne suis pas d’accord.

Par exemple tu décris que les gens veulent faire le sommet que les autres font, comme si ils appréciaient le monde en montagne. Je ne pense pas que ça soit vrai pour une majorité d’alpiniste. Ils préfèrent, comme toi, que la fréquentation soit faible, ou même être seuls (pour être les premiers ? pour être tranquilles ? pour être plus en sécurité ?).

Les sorties des autres donnent envie, je ne vois rien de nouveau avec ça, pas besoin des réseaux sociaux pour qu’il y ait des modes. C’était la même chose au bistrot avant.

Au niveau de la prise de risque, c’est difficile à juger sans chiffres. Ça me parait clair qu’il y a plus d’alpinistes « plaisir » qu’avant. Mais y a t-il moins d’alpinistes « hardcore » ? Est-ce que le développement de l’alpinisme plaisir voire une démocratisation de l’alpinisme est un frein au développement d’une élite de l’alpinisme ?

D’ailleurs, c’est quand, avant ? On peut parler de « l’age d’or de l’alpinisme », avec les derniers problèmes des alpes et les expéditions lourdes en Himalaya : était-ce vraiment une éthique supérieure ?

Bref, objectivement, dans les alpes, d’une façon générale, je trouve que le développement de l’alpinisme reste raisonnable.
Un bémol serait peut-être la distension des liens entre l’escalade sportive et l’alpinisme en France, mais c’est beaucoup moins flagrant dans beaucoup d’autres pays.

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L’alpinisme va … En montagne ^^ !

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Meilleure réponse de ce fil jusque là :wink:

Bonjour,
Je ne me reconnais pas du tout dans la pratique dénoncée et pourtant je suis jeune (enfin, tout est relatif).
J’ai un partenaire de cordée habituel, un ami maintenant, avec qui on prépare des projets, on discute de nos envies. Parfois, c’est « je veux faire ça », parfois c’est « qu’est ce qu’on fait? ».
La montagne, nous l’aimons tranquille, donc nous sommes ravis de faire des itinéraires peu ou pas courus, en 2 jours avec bivouac.
C’est encore plus vrai en rando avec ma compagne qui souhaite pas voir d’autres humains. :stuck_out_tongue:
Cela dit, cela augmente l’engagement, parce que par exemple, il ne vaut mieux pas se péter une cheville au fin fond de l’Ariège sans réseau ni personne autour…

J’ai fait une « expé » dans ma vie, tentative du Lénine, très couru effectivement. Et là, nous étions en autonomie totale, pas de porteur, pas de cheval, pas de tente pré-montée, pas de plat mijoté, pas de guide. Nous avons échoués, nous n’avons pas coché le sommet. Je ne regrette nullement cette approche et pourtant, j’en ai jamais autant chié. Mais nous avons fait notre préparation, notre étude, nos recherches, nos décisions, nos erreurs.

En tous cas, je ne vais pas parcourir la planète tous les 4 matins pour ce genre de fantaisies, effectivement pour des raisons financières et environnementales.

Quand je pars quelque part, j’ai énormément étudié la carte auparavant, les conditions météo, les risques potentiels, etc… Parfois, je connais par cœur la carte IGN du secteur étudié alors que l’on ne peut finalement pas y aller pour X ou Y raisons.

Et pour conclure, je dirais: chacun sa pratique.
Si les gens « consomment » la montagne rapidement le weekend, c’est que ça leur va.
Si les gens font du foot le weekend, c’est que ça leur va.
Si les gens regardent des gens faire du foot le weekend, c’est que ça leur va.

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Parfaitement d’accord avec toi, FrenchToast.
Grace aux routes, à Internet, aux portables, à l’allégement du matos j’en passe et des meilleurs, c’est devenu plus facile d’aller en montagne, surtout proche de chez soi. Alors il y a plus de monde, on y est plus souvent (quand on vient de la ville).
Le contre coup (je suis en plein dedans), c’est que les nouveaux de la pratique n’ont pas grandi dans une groupe social alpin. Il manque donc les coéquipiers, dispo au même moment (parce qu’impératif professionnel ou familial)…
Ces mêmes nouveaux n’ont pas connaissance des autres itinéraires, d’où le fait qu’on se retrouve tous au même endroit.

Il y a bien de plus en plus de consommateurs de sensations fortes qui ne devraient pas se trouver la (en tout cas, pas si tôt dans leur pratique) parce que l’offre est là. (Mt Blanc etc). Mais c’est marginal.

Ca se trouve encore, des alpinistes qui travaillent nouvelles voies et peaufinent leurs projets. Leur communication est juste noyé dans le flot des sorties classiques « qui-marchent-à-tous-les-coups ».

Un peu étrange d’autant parler « d’avant », puis finalement d’écrire « Je n’ai pas connu cette époque. ».

Tout ça pour ça. La montagne est vide hormis quelques points de fixations.

Le soi disant « esprit de cordée », qui aurait été mieux avant, est juste de la foutaise. On a toujours cherché des partenaires au pied levé. Dans les années 90, on se posait l’été à Chamonix et cherchait/trouvait des partenaires en laissant des petites annonces à l’OHM et dans les campings. On a toujours cherché ses partenaires en fonction de ses objectifs personnels. C’est tout de même évident qu’on n’a pas les mêmes critères « partenaires » pour cocher la face N d’Ailefroide que pour la voie normale d’Ailefroide ou même une bouse cloutée à la Tête de la Maye.
C’est tout aussi normal que 80% des personnes aillent dans 20% des voies, à fortiori en suivant les autres, ou plutôt en suivant les infos internet. Mais en quoi cela empêcherait 20% des personnes restantes d’aller dans les 80% des voies restantes ? En quoi cela empêche d’utiliser les infos internets pour faire autre chose ?

Internet apporte surtout une fluidification du partage d’informations. L’information circule beaucoup mieux. Quasiment tous le monde peut avoir accès à l’information. C’est tout, ni plus, ni moins. Le reste n’a rien à voir avec Internet. Ensuite comme partout, il y a 80% voire 95% de suiveurs, et quelques % de personnes faisant différemment en utilisant notamment les informations internets.

Par ailleurs, on peut très bien être à la fois un suiveur d’informations internet (quand on n’a pas le temps et l’appétence pour faire mieux) et parfois/souvent prendre plus de temps pour analyser plus d’informations afin d’aller ailleurs que dans le dernier CR de c2c ou FB.

Fustiger des itinéraires donnant sur les piste de ski de Chamrousse illustre avant tout une méconnaissance de notre terrain de jeu. Bien évidement qu’il y a du monde sur les pistes de ski de Casserousse, à fortiori le WE. Mais, c’est quoi le problème ? Casserousse est une station de ski, ayant donc vocation à être blindé de monde. La quasi totalité du restant du massif est vide d’alpiniste et permet donc à chacun de s’y faire plaisir en toute tranquillité. Sans même parler de massif type Armet avec des itinéraires d’ampleurs significatives sans personne.

Pour la Meije, il est possible d’y aller par la l’arête W du Grand Pic pour s’affranchir d’une part significative des risques de la voie normale. Il faut tout de même un Glacier Carré en conditions. Mais, on ne grimpe pas en-dessous du Glacier Carré. Le niveau de difficulté est grosso-modo similaire à la voie normale en plus soutenu, moins équipé, moins fléché et plus sauvage.

Pour ma part, j’apprécie que des pratiquants privilégient quelques points de fixations. Ca permet d’être tranquille partout ailleurs. Il ne faut surtout rien changer.

Dans les années 90, on appelait le répondeur téléphonique de Paulo Grobel pour l’Oisans et Gérard Pailleret pour le Briançonnais afin d’avoir les informations cascades. Aujourd’hui, ces informations sont simplement directement accessible sur le net. Ca ne change pas grande chose sur le fond, hormis que les informations sont accessibles à tous et que tous le monde peut partagé des informations au delà de son cercle restreint.

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Salut Schnockeloch

Vous êtes combien là-haut ? Parce que y a l’air d’avoir du monde, quand même (non?)

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