Ou sont les neiges d'antan?

Posté en tant qu’invité par Olaf Grosbaf:

Si vous voulez en apprendre un peu plus sur l’évolution des glaciers dans les Alpes durant le dernier siècle, allez faire un petit tour sur:
http://www.unifr.ch/geosciences/geographie/glaciers/
Le dry tooling a de l’avenir!
Olaf

Posté en tant qu’invité par Mic’hel:

Moi je regarde plus ce genre de document, ça me deprime… :o(

Posté en tant qu’invité par Eric34:

L’observatoire de l’Aigoual, dans les Cevennes a 1500 m, est l’un des plus anciens observatoire meteo de France.
Ils ont des releves objectifs depuis plus d’un siecle, c’est pas juste les recits du papy qui se souvient des hivers d’antan qui ne sont plus ce qu’ils etaient, ma pov dame…

Eh bien l’hiver le plus enneigé du siècle fut 1995-1996 avec 10,50 m en cumulé et 2m30 au sol fin mars ! Et dans les années 20-30 il y eu par contre des hivers avec moins d’un metre de neige dans l’année, ce qui n’est presque pas arrivé ces dernières années…

A méditer …

Posté en tant qu’invité par Mic’hel:

ouais mais pour se faire une idéee précise, il ne faut pas regarder seulement une ou deux dates particulières. L’enneigement ou le recul des glaciers, c’est un peu comme la bourse, y’a des hauts et y’a des bas a court terme. maintentant si tu traces une tendance à long teerme, disons un siecle, j’avais vu, dans un montagnes ou un alpirando, que par exemple l’enneigement du col de porte en chartreuse est à la baisse…

Posté en tant qu’invité par théodule:

vous saviez pas que qd il fait trop froid, il neige pas! ainsi, il paraît qu’il ne neige jamais au sommet de l’Everest! c’est le vent qui apporte la neige.

c’est un truc physique: plus l’air est froid, plus il se saturera rapidement en humidité. la neige se forme par un processus physique appelé , je crois, « effet bergeron ». si vous voulez en savoir plus consultez le site de météo france ou un petit livre édité au PUF, collection que-sais-je? sur la neige.

donc s’il fait plus chaud, l’air pourra contenir plus d’humidité et il neigera plus. c’est ainsi que c’est pdt le printemps/début de l’été qu’il neige le plus en haute-montagne…

mais c’est vrai aussi quand attendant les glaciers ont pltôt tendance à reculer.

Posté en tant qu’invité par Jeff:

Mais le recul des glaciers n’est pas dépendant des chutes de neige actuelles ! Il faut, selon les glaciers, entre 50 et 120 ans pour transformer de la peuf’ en belle glace bleue qui fond dans la vallée… C’est nos arrières petits-fils qui, si il y a vraiment un déficit des cumuls de chutes, feront de l’école de glace vers la Jonction !!!
Non, en ce moment, c’est le réchauffement de la planète qui fout le bordel. Et je pense vraiment que nous n’en avons pas assez conscience… J’ai vu des images de glaciers dans l’Antarctique, c’est dramatique de voir à quelle vitesse ça va…
Jeff, déjà en maillot de bain…

Posté en tant qu’invité par Bubu:

vous saviez pas que qd il fait trop froid, il neige pas!
ainsi, il paraît qu’il ne neige jamais au sommet de
l’Everest! c’est le vent qui apporte la neige.

Oncle Bill me corrigera, mais en théorie, la neige peut se former a toute température négative.

Ce qui forme les flocons (ou les gouttes de pluie en température positive), ce n’est pas la quantité absolue de vapeur d’eau dans l’air, c’est la proportion de vapeur d’eau par rapport à la quantité maximale possible : quand c’est le maximum (100% d’humidité), le surplus se condense en pluie ou en neige.
Mais cette quantité maximale possible varie en fonction de la température et de la pression de l’air : plus la température est elevée et plus la pression est basse, plus l’air peut contenir de vapeur d’eau (pour regarder cela en détail, il faut considérer 1kg d’air et non 1m³ d’air).
Donc en théorie il peut neiger par -40°C au sommet de l’Everest.

Mais il ne suffit pas de faire des flocons ou des gouttes pour qu’il neige ou pleuve !
Dans les cumulus de beau temps, et dans tout nuage non précipitant, l’air est saturé en humidité et des gouttes sont formées, ce sont elles qui permettent de voir le nuage.
Il faut en plus que ces gouttes soient assez grosses pour tomber, et pour tomber assez rapidement pour arriver au sol sans être évaporées. Or par -40°C et 0,5 bar, la quantité maximale de vapeur d’eau, meme si elle était toute condensée (ce qui n’est pas vrai, seul le surplus condense), ne permet pas de faire grand glaçon.

De plus, il faut savoir comment les nuages se forment et se déforment.
La source de l’humidité de l’air est l’évaporation de l’eau des océans et un peu du sol. L’air humide se forme donc à une altitude de 0m principalement. À ce stade, l’air contient de l’humidité, mais n’en est pas saturé, il n’y a pas de brouillard.
Ensuite, soit il se déplace à l’horizontal, et il ne se passera pas grand chose, soit il monte. Et il a des raisons de monter : l’air humide est plus léger que l’air sec. D’autant plus que si cette évaporation s’est faite sous l’action du soleil, il a des chances d’être plus chaud que l’air qui est plus loin du sol ou de l’océan. Il monte aussi s’il est poussé par des vents l’obligeant à gravir une montagne.
Dans les 2 cas, en montant, la pression ambiante baisse, et la sienne aussi, ce qui correspond à une détente : ceci est obligatoirement accompagné d’un refroidissement (je n’ai jamais trouvé d’explication satisfaisante à cela, si quelqu’un à quelque chose d’autre que « le 2nd principe m’a dit l’autre jour… »). En se refroidissant, la quantité maximale de vapeur d’eau admissible diminue. La diminution de pression l’augmente un peu, mais de manière beaucoup plus faible, c’est la température qui contrôle principalement cette grandeur. Lorsque la quantité maximale de vapeur d’eau admissible atteint la quantité réelle de vapeur d’eau, on atteint le point de rosée. Les premières goutelettes ou les premiers cristaux de glace se forment. Quand elle baisse encore, tout le surplus se condense, on a formation d’un nuage. Et comme il se forme par élévation d’air humide, on obtient un plafond nuageux.

Et où s’arrête-il de monter ? Il faut distinguer 3 causes d’élévation :

  • Élévation par convection (air humide plus léger qu'air sec) : L'air ambiant possède un gradient de température avec l'altitude : en gros, plus on monte, plus c'est froid, sauf certaines exceptions près du sol (l'exception pouvant faire 1000m d'épaisseur parfois). Donc lorsque notre air humide s'est refroidit au point d'être en équilibre avec l'air sec autour (au dessus lorsque l'air humide occupe une couche entière), il arrête de monter. C'est comme ça que par temps nuageux mais stable (sans précipitation), on a une couverture nuageuse, de part est d'autre de laquelle la visibilité est bonne. Si le gradient est trop fort, l'air humide continuera à monter, se condensera de plus en plus et il finira par pleuvoir. En fait, la situation où le gradient est plus fort que la baisse de température par détente de l'air humide non condensé (sans nuage) n'existe pas, car sinon l'atmosphère entière serait instable, et ça ne durerait pas longtemps ! Pour dépasser le stade de couche nuageuse, il faut que le gradient soit plus fort que la baisse de température par détente de l'air humide condensé. En effet, en se condensant, la vapeur d'eau restitue la chaleur qui lui a été fournie pour s'évaporer. Cela se traduit par une baisse de température par détente plus faible (mais la température baisse quand même). Ainsi, l'air humide condensé continuera à monter, et s'arrêtera seulement si le gradient change. C'est le phénomène d'orage, dont les colonnes d'air ascendant s'arrêtent à haute altitude par changement de gradient. Plus couramment, les cumulus s'arrêtent par mélange avec l'air ambiant.
  • Élévation mécanique (vent sur une montagne) : L'air est forcé de monter, que le gradient soit favorable ou non. Il y a donc des nuages chapeautant la montagne, alors que la vallée est dégagée. Si la montagne est assez haute pour entrainer une condensation suffisante, il pleut ou il neige. C'est pour ça que les montagnes reçoivent plus de précipitations que la plaine à 20km de là. Mais si l'air est trop froid et/ou la montagne trop haute, toute l'humidité sera précipité avant d'atteindre le sommet, où il ne subsistera qu'un brouillard trop sec. Par contre aux étages inférieurs, ça tombera dru. Et derrière la montagne ? Et bien l'air redescend, se compresse, donc se réchauffe, et à une certaine altitude, il n'y a plus de nuage. Les nuages lenticulaires au dessus de certains sommets ne sont que la signature d'un vent jouant à saute-montagne (ce phénomène arrive bien plus souvent qu'on ne le voit, mais généralement il y a des nuages partout, et il faut être en avion ou dans une trouée). Mais si l'air a été essoré à la montée, le plafond peut être bien plus haut. Et dans certains cas, il y a une couverture nuageuse au dessus de la plaine d'un côté d'une montagne, avec des précipitations sur la montagne, et grand beau de l'autre côté. C'est le phénomène de foëhn, correspondant à un vent du sud dans les Alpes françaises, mais au régime dépressionnaire nord-ouest classique du côté italien. C'est pour ça qu'il fait souvent nuageux en Italie quand il fait beau chez nous (mais on sait peu que le contraire est vrai).
  • Et les journée pluvieuses en plaine, d'où viennent-elle donc ? Hé hé, et bien en plaine les masses d'air ne s'ennuient pas malgré le manque de relief. Les précipitations sont toujours dues à une élévation mécanique, mais l'air humide ne grimpe pas sur une montagne, mais sur une autre masse d'air, au niveau d'un front : - Front chaud : de l'air humide et chaud se déplace et monte sur une masse d'air froid stable qui n'a rien demandé. L'air froid fini par être dégagé, mais ce faisant l'air humide en a foutu partout. Le front peut avoir une largeur de plusieurs centaines de km et une longueur de plusieurs milliers de km. On tape dans le gros. - Front froid : une masse d'air froid de 2000m d'épaisseur environ se déplace en rase mote et tête baissé, éjectant tout ce qui se trouve devant lui aux étages supérieurs. Si c'est de l'air chaud et humide, ca donne des orages, même en plein hiver. C'est plus violent, les gros cartons du sud-est sont de leur ressort.

Ben voilà. Ensuite, ça fond et ça coule, puis retour au point de départ au bout d’un certain temps.
Finalement, ce n’est rien d’autre qu’un cours de maternel des plus classiques…

La prochaine fois, je vous expliquerai comment les flocons, une fois tombés, ce qui se fait de plus en plus rare, s’amuse à nous faire des pièges de toute sorte en se transformant dans tous les sens.

Bubu, qui après avoir expliqué aux nuages comment faire des flocons, va bientôt leur (or)donner des travaux pratiques…

PS: Y a pas de raison que seul François ponde des messages de 100 lignes, na :wink:

Posté en tant qu’invité par Jeff:

Surtout 100 lignes de cette clarté… Je gueulerai toujours quand il pleuvra, mais au moins je saurai pourquoi !
Quand à la question que tu te posais sur les causes du refroidissement inhérent au phénomène de détente, je tente ma chance : quand tu comprime de l’air dans une pompe à vélo, tu provoque un échauffement. Il doit être dû au rapprochement des molécules du gaz, qui n’ont plus assez de place pour leurs ébats habituels. A contrario, l’opération inverse doit provoquer les conséquences inverses, non ?
Jeff, qui pourrait pour cette brillante démonstration être un
con primé !

Posté en tant qu’invité par Olivier:

D’après ce que j’ai pu comprendre, le rapport entre le réchauffement planétaire et l’évolution actuelle des glaciers n’est pas si simple. Le premier semble faire de plus en plus consensus dans le monde scientifique. En revanche, il semble que le recul des glaciers que l’on constate ces années-ci ne puisse pas (encore ?) être rigoureusement imputé aux évolutions climatiques. Voir par exemple cet article de Robert Vivian « ne faisons pas dire aux glaciers ce qu’ils ne disent pas » :

virtedit.free.fr/article.html

S’il faut trouver une relation entre le réchauffement planétaire et nos activités favorites, on peut chercher du côté de notre consommation de déplacements motorisés : pour des raisons bien compréhensibles, il semblerait que les adultes sans enfants adeptes de sports de plein-air comptent parmi les individus qui utilisent le plus intensément la voiture particulière.

Evidemment, il y a ceux qui habitent Jolidonne et ne fréquentent que la pente derrière chez eux, ceux qui vont à Grenoble, Annecy ou Chamonix en train avec leur vélo pour terminer l’approche. Cela dit, si l’on regarde la rubrique « accès routier/transport public » de nos topos, on constate vite quel est le moyen de transport privilégié (évidemment, le bus de 4h30 du dimanche matin pour le Rivier d’Allemont, il faut l’attendre longtemps).

Je ne dis pas cela pour culpabiliser quiconque. Moi aussi, je fais plus que ma part de km.

Olivier

Posté en tant qu’invité par julien:

mais c’est bien sur! il ne neige jamais au sommet du mont blanc…seulement 40m en cumule par an! allons allons, par -20, j’ai deja vu neigé pas mal. bref dans le Jura, faut etre realiste, l’enneigement permanent a bien remonte de 200-300m par rapport aux années 70.

Posté en tant qu’invité par Bubu:

mais c’est bien sur! il ne neige jamais au sommet du mont
blanc…seulement 40m en cumule par an! allons allons, par
-20, j’ai deja vu neigé pas mal.

Ouais, mais c’est parce que les flocons n’ont pas eu le temps de se former et de tomber avant que le nuage ne soit entraines plus haut par le vent. C’est le cas des perturbations rapides. Avec des perturbations plus lentes, en hiver, c’est couvert a 1500m sans neiger, il neige a 2500m et il fait beau a 3500m. Evidemment, pour voir ca en ete, il faudrait rajouter 2000m.

Oncle bill, au secours !.. :wink:

Posté en tant qu’invité par Oncle Bill:

Bien sûr qu’il neige au sommet du Mont-Blanc, mais là haut, c’est tellement venté que la neige ne s’y accumule pas, d’autant plus qu’elle y tombe à basse température et qu’elle a donc plus de mal à « coller » au sol (elle est plus légère).

Avec des perturbations plus lentes, en
hiver, c’est couvert a 1500m sans neiger, il neige a 2500m et
il fait beau a 3500m. Evidemment, pour voir ca en ete, il
faudrait rajouter 2000m.

Les cas comme ça sont peu nombreux (dans ce cas d’ailleurs, à 1500 m, il pleut). S’il fait beau à 3500 m, c’est que le nuage est peu épais, donc en cas de précipitation, celle-ci est peu intense. Lors de précipitations (pluie ou neige) digne de ce nom, la masse nuageuse culmine le plus souvent bien au-dessus du sommet du Mont-Blanc.

Posté en tant qu’invité par Oncle Bill:

Pas mal, je vais peut-être pouvoir t’embaucher! Je vais juste corriger quelques points (je n’ai pas tout lu en détail) :

Les flocons de neige se forment à des altitudes où dans le nuage on trouve un mélange de cristaux de glace et de goutelettes d’eau : On est à température négative, entre 0 et -40°C, l’eau est en état de surfusion (liquide à température négative). Par l’effet Bergeron, les goutelettes ont tendance à s’évaporer, la vapeur d’eau en surplus (l’air est saturé en vapeur d’eau) se condensant en glace sur les cristaux qui grossissent puis tombent lorsqu’ils sont trop lourds. Donc a priori pas de chute de neige à moins de -40°C, du moins pas par ce processus qui est le plus courant. En général, les flocons se forment d’ailleurs entre -5°C et -20°C. Souvent la pluie est due à la fonte des flocons de neige lorqu’ils arrivent dans de l’air à température posisitive (sous l’isotherme 0°C donc).

On écrit foehn en français, föhn en allemand, mais pas foëhn.