Posté en tant qu’invité par J2LH:
bazé a écrit:
Il me semble délicat de demander au randonneur qui rentre sa
course sur C2C d’estimer et de chiffrer la dangerosité de la
course pour indiquer à partir de quel niveau de BRA cette
course serait à éviter. Un tel, téméraire, estimera qu’en 3,
pas de problème, alors qu’un autre, plus timoré ou prudent
trouvera qu’en 2 c’est déjà douteux.
Si il y a des avis différent rien n’interdit de les indiquer dans le topo. Celui qui prépare une course doit être en mesure d’utiliser correctement cette première info.
Même si il peut y avoir des avis différents je suis de plus persuadé que pour un itinéraire donné une nette majorité de personnes va donner le même risque max.
Si on exclu les risques bien particuliers que sont 1 et 5 il ne s’agit que de classer les itinéraires en 3 catégories : les « sûrs », que l’on peut même envisager par risque 4, ceux qui sont douteux par risque 3 et ceux pour lesquels il faut absolument attendre un risque 2. Ce premier classement est grossier, il permet une première sélection.
L’appréciation de la
dangerosité d’une pente ne peut être faite que par quelqu’un de
très expérimenté.
Je dirais que non, sinon seules des personnes très expérimentées oseraient sortir. Je ne suis pas en train de dire que l’appréciation précise de la dangerosité d’une pente est une chose facile mais que les randonneurs du dimanche qui constituent la majorité des pratiquants peuvent prendre une marge de sécurité par rapport à cette estimation du risque.
De plus, dans une même pente, le
risque dépend autant du choix du tracé que de la situation
nivologique.
Effectivement, pour donner un risque max il faut que l’itinéraire soit bien défini, d’un point A à un point B il ne s’agit pas de passer dans la combe quand le risque max est donné pour l’itinéraire qui passe la croupe.
Pour ce qui est de l’estimation du risque max en fonction des conditions rencontrées un jour donné ce serait une erreur de dire « Je suis passé par risque 4 donc c’est raisonnable par risque 4 », d’où l’importance d’avoir de nombreux avis pour corriger une estimation donnée par quelqu’un de trop optimiste (ou de trop pessimiste)
Je me pose aussi quelques questions à propos de ton tableau
ci-dessus :
Pentes dangereuses signalées dans le BRA : Ce sont précisément
celles-là qui sont prises en compte pour l’établissement du
BRA. Il n’y a donc pas lieu d’en augmenter le niveau.
Il peut effectivement y avoir certaines redondances entre le BRA et ce qu’on observe sur le terrain, un facteur pouvant être pris 2 fois en compte on passe vite dans le rouge. Je vais y réfléchir, une simple mise en garde suffirait peut-être.
Ce sont
plutôt pour les autres pentes qu’il pourrait être baissé.
Fissures fines et Whoumf : La situation est délicate dans ton
secteur et tu t’éloignes rapidement de toutes pentes critiques.
Donner plus d’importance aux fissures et whoumfs, ça me semble effectivement important. Ceci dit en regardant le Nivotest on constate que Bolognesi ne leurs donnent pas tant d’importance que ça. (+1 seulement pour les fissures, rien sur les whoumfs) Peut-être considère-t-il que c’est redondant avec d’autres observations.
Neige humide : c’est trop vague. Neige fraîche ou vieille neige
réagissent différemment à une hausse de température.
A mon avis (qui n’engage que moi), ton tableau ne joue pas.
S’il est simple il est incomplet et s’il est complet, il
devient trop compliqué.
Il est incomplet pour quoi ? Parce qu’il ne détecte pas certaines situations à risque ou parce qu’il considère comme étant à risque des situations qui ne le sont pas ?
Pour ce qui est de la neige humide, effectivement une neige fraîche et une neige ancienne ne réagissent pas de la même façon mais dans la méthode il ne s’agit que d’estimer la dangerosité de la pente au moment de s’y engager.
Dans ton cours, sur ton site, tu devrais développer mieux la
problématique des températures. C’est un des éléments parmi les
moins bien cernés dans l’appréciation du risque d’avalanche.
Il y a sans doute quelque chose à rajouter la dessus.
En
ce qui concerne le sondage, tu devrais plutôt expliquer le
profil simplifié (ou manuel) avec les tests comme le bloc
glissant ou le teste à la pelle. Ce serait bien plus utile pour
comprendre un peu la nivologie.
L’objectif n’est pas de comprendre la nivologie mais d’avoir une méthode utilisable sur le terrain. Tests de la pelle et autres bloc glissant sont sûrement très instructifs mais beaucoup trop longs à mettre en oeuvre pour être réellement appliqués sur le terrain au cours des randonnées. J’ai bricolé une midi-sonde (1m) fixé le long d’un des bâtons, en 30s je fais un sondage donc je peux le faire de nombreuses fois au cours de la rando c’est à mon avis meilleur que de faire un test de la pelle une fois toutes les 10 randos.
Désolé d’avoir été un peu négatif. Comme tu demandes des avis,
je me suis permis de t’exposer le mien.
Tu as tout à fait raison de donner ton avis, j’ai besoin de ce genre de critiques pour affiner la méthode, corriger les erreurs. D’autant plus que je raisonne en raquettiste et qu’un raquettiste ne va pas en montagne avec le même état d’esprit qu’un skieur, un skieur est naturellement plus intéressé par les pentes et peut être par une estimation plus précise du risque histoire de ne pas rater une belle pente.
Je vais essayer d’ajouter un paragraphe simple sur le facteur humain, non pas le niveau technique mais l’appréciation du risque en fonction de sa motivation, de ses ambitions, de son état de fatigue, du groupe, etc…