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Népal: l’ONU met en garde contre le risque d’une crise humanitaire AFP - 18.03.2005, 08:25
KATMANDOU (AFP) - Une crise humanitaire couve au Népal, ont averti vendredi les Nations unies et une dizaine d’organisations non gouvernementales, exhortant les rebelles maoïstes et les forces de sécurité à ne pas bloquer la distribution de l’aide vitale pour les civils.
« Les Nations unies et les agences bilatérales de collecte de fonds au Népal appellent toutes les parties à ne pas restreindre le mouvement des marchandises et des véhicules destiné à apaiser la souffrance des populations civiles », selon un communiqué conjoint diffusé vendredi.
« Tous les efforts devraient être faits pour faire en sorte que les civils aient accès à l’aide humanitaire essentielle et qu’un accès libre soit donné en tout temps aux secours médicaux d’urgence. L’insécurité, l’activité armée et les blocus maoïstes poussent le Népal vers l’abysse d’une crise humanitaire », poursuit le texte signé par onze missions étrangères et ONG, dont le bureau des Nations unies au Népal.
Les maoïstes, dont la lutte pour l’abolition de la monarchie a fait plus de 11.000 morts depuis 1996, ont décrété dimanche un nouveau blocus des transports dans le royaume qui serait cependant beaucoup moins suivi, selon la police, qu’une précédente grève semblable le mois dernier. Les rebelles protestent contre la prise des pouvois absolus par le roi Gyanendra le 1er février qui a limogé le gouvernement multipartite l’accusant de n’avoir pas réussi à mater l’insurrection. Le nouveau gouvernement que le roi a par la suite nommé a refusé jeudi toutes négociations avec les maoïstes « à moins qu’ils ne déposent leurs armes », selon le vice-président du Conseil des ministres, Tulsi Giri.
« Les enfants sont en particulier menacés : la fourniture de vaccins, de capsules de vitamine A, de tablettes vermifuges et de médicaments de base doivent atteindre les zones rurales dans les mois à venir afin d’empêcher des morts qui auraient pu être évitées », poursuivent les organisations.
« Nous avons reçu ces dernières semaines des informations crédibles sur des femmes mourant lors d’accouchement parce qu’elles n’avaient pas accès à un traitement médical. Il y a des incidents à travers le Népal concernant des restrictions, des empêchements ou des menaces de la part de parties prenantes au conflit, contre des activités humanitaires et de développement », souligne le communiqué signé par onze agences et missions étrangères. Le texte évoque une « inquiétude particulière » pour les 100.000 Bouthanais réfugiés depuis les années 90 dans le sud-est du Népal et qui dépendent grandement de l’aide.
Par ailleurs, une vingtaine d’étudiants ont été interpellés jeudi à l’issue de manifestations interdites à Katmandou. A New Delhi, la Commission internationale des juristes a évalué à plus de 500 le nombre d’opposants détenus depuis l’instauration de l’état d’urgence le 1er février. « Nous avons découvert un climat de peur », a déclaré à New Delhi le secrétaire général de la Commission, Nicholas Howen, évoquant de graves violations des droits de l’homme.