Posté en tant qu’invité par Julien R:
Une des plus grandes références en matière de médecine et de physiologie en haute montagne, Paolo Cerretelli, a découvert que les muscles des européens (populations caucasiennes) apparaissent endommagés après un séjour moyennement long à des altitudes élevées. Les muscles, en effet, ne développent pas les systèmes protecteurs et enzymatiques nécessaires, comme le font les muscles des populations du Tibet.
Cerretelli a récemment découvert, qu’à 5000 mètres, la puissance musculaire des tibétains diminue de 8% maximum tandis que la nôtre chute de 35-40%. De plus, les muscles des tibétains sont protégés par des systèmes enzymatiques qui purifient l’organisme de l’overdose de radicaux libres à laquelle il est soumis à des altitudes élevées.
Les modifications produites dans les muscles, par le séjour de deux-trois mois en altitude, ont été examinées. Les différences apparues entre les muscles tibétains et caucasiens sont évidentes, a référé Cerretelli : chez les Tibétains, même à 5000 mètres d’altitude, le niveau de lipofuscine, molécule indicatrice du dommage causé par les radicaux libres, est faible alors que, chez les autres, cette molécule reste en excès après l’expédition.
De plus, les caucasiens présentent des dégâts cellulaires tandis que les fibres musculaires et l’appareil d’approvisionnement énergétique des tibétains restent indemnes.
Le secret des Tibétains ne réside pas dans un tissu musculaire différent mais dans la concentration quatre fois plus élevée d’une enzyme protectrice qui répare les dégâts causés par les radicaux libres et de considérables réserves (absentes chez les guides alpins) de myoglobine, la protéine qui transporte et conserve l’oxygène.
Ainsi, quelques mois à des altitudes élevées ne suffisent pas à induire des modifications compensatoires d’adaptation. Il est possible que des facteurs génétiques protecteurs favorisent les Tibétains ou alors, qu’il soit nécessaire de rester plus longtemps dans de telles conditions.
Ces informations sont utiles, non seulement pour la santé des amateurs de haute montagne, mais également pour comprendre la chimie du vieillissement humain. La montagne laisse, en effet, les mêmes signes que ceux du passage du temps : accumulation de substances déchets et de radicaux libres, défaillance des systèmes de ravitaillement énergétique, dommages cellulaires. Cerretelli a conclu que deux-trois mois en haute altitude équivalent à vieillir de manière accélérée et réversible et constituent un modèle parfait d’étude du déclin physiologique dû aux années qui passent.
Source : http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/28475.htm