Niveaux relatifs (cotations)

Posté en tant qu’invité par charlo:

Je voulais savoir par quel niveau je pourrais commencé la montagne, en fait je passe du 6a/b en école (je me suis mis a la grimpe il y a 3 mois) et j’aimerais faire de la montagne (longue voie,…) mais je suppose que meme si je passe du 6a/b en école je ne vais pas commencé par des courses TD. En fait je me demandais meme si c trés vague quel niveau il faut en escalade (couenne) pour aller dans des courses TD voir ED.

Posté en tant qu’invité par Philippe:

Répondre à ta question me semble complexe.

En effet, si la cotation technique en alpinisme (i.e. hors engagement) n’est pas
complètement décorrélée du niveau d’escalade du pas le plus difficile, il ne me
semble pas que ce soit le seul critère. Si la course est une course de neige pure,
il n’y aura pas de pas d’escalade, et pourtant, selon la pente, la longueur, etc, la
voie sera plus ou moins côtée.

Ensuite, pour comparer à un niveau d’escalade, il faut voir un peu le « mix » de ta
course, la proportion de rocher et de neige. Si la partie « rocher » fait quelques
pas, ce ne sera pas pareil que si tu as une, voire plusieurs, longueurs.

En escalade, je dois faire aussi du 6a/b en tête à vue. Pour l’alpinisme, je te
conseillerais d’attaquer par des courses essentiellement neige avec quelques pas de
rocher, ou du rocher très facile, ce qui te permettra de découvrir l’escalade avec
chaussures d’alpinisme (tu verras, ça change un peu des chaussons) pour te tester,
puis ensuite, passer à des courses mixtes plus longues en rocher plus difficile.

Dans les Ecrins, tu pourrais commencer par la course Neige Cordier au départ du
refuge du Glacier Blanc, qui a un pas de 4 (sauf erreur) pour sortir le col, puis une
partie finale en rocher qui doit être dans du 2c/3a de mémoire. Une autre belle course
de débutant est la Grande Ruine, au départ du refuge Adèle Planchard, avec deux pas
en 4 pour passer la rimaye et monter sur l’arête.

Enfin, je ne saurais que te conseiller un guide pour débuter en alpinisme (PS : je ne
suis pas guide). Tous les bureaux des guides que je connais offrent des stages
d’une semaine d’initiation ou tu feras généralement des courses neige avec un peu
de rocher, ce qui répondra à tes questions. Je sais que ça vaut un peu cher. Une
alternative sont les sorties débutants organisés par la plupart des clubs CAF ou FFME.

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par J2LH:

charlo a écrit:

Je voulais savoir par quel niveau je pourrais commencé la
montagne,

Par le début.

en fait je passe du 6a/b en école (je me suis mis a
la grimpe il y a 3 mois) et j’aimerais faire de la montagne
(longue voie,…)

Je ne sais pas ce que tu appelles « longue voie » mais si c’est pour faire de la grande voie sportive (sous entendu bien équipée) tu peux te lancer dans ton niveau réel en couenne, c’est à dire le niveau que tu enchaînes en tête à vue, pas le niveau que tu passes en second après travail. Ces voies utilisent les cotations des couennes (5, 6, etc…) et plus rarement des cotation d’alpinisme (F, PD, etc…)

mais je suppose que meme si je passe du 6a/b
en école je ne vais pas commencé par des courses TD.

Le milieu est différent : glace, neige, rocher. Commence par du F ou du PD et ensuite tu verras avec ton premier de cordée si tu peux aller plus loin.

En fait je
me demandais meme si c trés vague quel niveau il faut en
escalade (couenne) pour aller dans des courses TD voir ED.

En général ce n’est pas très élevé mais le contexte est différent.

Posté en tant qu’invité par Christophe:

pour aller dans des courses TD voir ED.

Qu’elle niveau faut il ? Tout simplement un niveau montagne TD-ED.

Posté en tant qu’invité par Alex:

salut,

entre autres choses à apprendre :

  • grimper « sûr », c’est-à-dire bannir la chute et avoir une connaissance de ton niveau et une marge physique/technique/émotionnelle

  • grimper sur la durée (il faut faire des grandes voies modernes type Presles pour te connaître)

  • poser tes protections toi-même (pitons, friends, coinceurs, sangles, etc.)

  • savoir chercher un itinéraire avec un topo parfois vague ou faux

  • apprendre à grimper sur du granite (ou gneiss ou ?), ça n’a pas grand’chose à voir avec le calcaire qu’on trouve dans 70% des écoles françaises…

  • te poser la question de ton engagement et savoir quel type de voies te conviennent : sportives, engagées, très engagées

  • apprendre progressivement, faire des arêtes PD, AD, D en variant l’encordement (corde tendue, tirer des longueurs parfois, etc.)

  • bref, il faut prendre de l’expérience progressivement et ne pas te lancer même si tu rêves de faire des grandes courses…

A+
Alex

charlo a écrit:

En fait je
me demandais meme si c trés vague quel niveau il faut en
escalade (couenne) pour aller dans des courses TD voir ED.

Posté en tant qu’invité par charlo:

merci;)
Donc quelle expérience faut il (meme si ca depend du client) pour faire des belles courses difficiles, combien d’année ?:smiley:
Moi je pense que si tu as deja un bon niveau d’esalade l’alpinisme s’aquiere relativement rapidement.

Posté en tant qu’invité par Alex:

ça n’a rien à voir, tu te trompes
je connais des gens très à l’aise en escalade (bloc et falaise) et incapable de mener une course d’alpinisme … et aussi l’inverse, des gens qui sont taquet dans le 5c et qui font des courses D en montagne…
je pense que c’est surtout l’engagement des courses qui requiert de l’expérience (terrain délicat, itinéraire sans échappatoire, etc.) et il faut commencer par des courses d’arêtes, moins paumatoires forcément…

A+

Moi je pense que si tu as deja un bon niveau d’esalade
l’alpinisme s’aquiere relativement rapidement.

Posté en tant qu’invité par Claude H.:

charlo a écrit:

merci;)
Donc quelle expérience faut il (meme si ca depend du client)
pour faire des belles courses difficiles, combien d’année ?:smiley:

Ca ne se compte pas en années, ni meme en sorties, eventuellement en nombre de nimperies.

Moi je pense que si tu as deja un bon niveau d’esalade
l’alpinisme s’aquiere relativement rapidement.

Tout dépend du sens que tu donnes aux mots.
Si par alpinisme tu penses à des voies comme le Diable au Corps, ça s’acquiert rapidement. Si tu penses à la Davaille aux Droites, ça prend plus de temps.

Posté en tant qu’invité par Alex:

pour résumer, ce qui est bien difficile c’est d’apprendre en faisant plein de petites nimperies, et c’est un très bon moyen d’apprendre je pense… mais sans en faire de grosses…

eventuellement en nombre de nimperies.

Posté en tant qu’invité par yahi:

Salut Charlo,

J’ai l’impression que tu es motivé en tout cas!
C’est par ça que ça commence;
Après il y a tous les discours : « commence par le F ou un stage », « je connais un mec nul en grimpe pur qui passe du V en montagne et en grosses… », des grands profs ou des grands alpinistes pourront te dire « il faut savoir transgresser certaines étapes »…
Que choisir?
Le premier truc c’est voir si en lisant un topo d’une voie en montagne t’as les dessous de bras qui transpirent ou pas (ne jamais se voiler la face).
Ensuite avec qui tu y vas. Au début c’est bien de partir avec un gars qui en sait un peu.
Peut-être n’as tu encore peur de rien et là tu aurais donc le moral pour te lancer déjà dans des grandes courses… au risque de faire une « nimperie », comme Claude H dit, et donc de se faire mal ou de devenir traumatisé. Ce serait dommage. A ce jeu là je ne connais personne qui n’a jamais pris une bonne claque. On met parfois un peu de temps à s’en remettre.
Perso j’ai fait ma première escalade en montagne dans le 6a j’avais deux voies à presles derrière et j’étais 6a à vue. J’étais tellement motivé que la course s’est passée nickel, j’avais quand même la gerbe à la rimaye! :wink:
Prends ton temps, et surtout réfléchi, demande toi si tu as déjà été dans le terrain que tu vas rencontrer. Le granit le gneiss, c’est pas trop le calcaire.
Pour toi, 6a/b à vue en école, est-ce que ça veut dire je passe 9 fois sur dix un 6a+ qu’il soit mur, dévers, dalle à phoque, dièdre, fissure… bon, mauvais rocher…?
Effectivement en montagne, un IV peut te mettre dans tout tes états même si tu fais du 7b+ sur des bons spits et un rocher indestructible.
Il faut aussi être capable de planter un piton, poser correctement un coinceur ou un friend, faire un relais, savoir faire une réchappe…
Une course TD en montagne, il y en a ou le max en libre est 5+… C’est que la difficultée est ailleurs, dans l’engagement entre des pitons peu visible dans du mauvais rocher par exemple.

Bonne Course!

Posté en tant qu’invité par Djay:

Avant de passer direct de l’école à la « vraie » montagne (là où c’est haut et où il y a de la neige, des crevasses et tout et tout) tu peux commencer par des courses faciles. Les Aiguilles Rouges sont typiquement un excellent terrain pour te faire la main. Du as du tout équipé, du peu équipé, bref un peu de tout. Je te conseille la Chapelle de la Glière. C’est coté Dinf, ça fait 350m en V maxi, c’est équipé à l’ancienne (pitons aux pas dur). C’est un très bon test pour voir si tu as le niveau pour passer à des courses plus engagées. Compare le temps que tu mets au temps qui est indiqué sur le topo pour voir si tu es dans la moyenne.
En plus facile et plus court (mais dans le même style), tu as la face Est des Crochues (AD), l’arête SE de l’Index (ADinf), les Arêtes de la Bruyeres dans les Cerces (AD)…

Bonnes courses et prend soin de toi.

Posté en tant qu’invité par Djay:

J’oubliais, je passe aussi du 6a/b en falaise, je grimpouille en montagne depuis 3 ans, et le D montagne pas trop engagé me suffit très largement pour le moment en tant que 1er de cordée…

Posté en tant qu’invité par charlo:

thx les gas :wink:

Posté en tant qu’invité par charlo:

Au fait c quoi: « nimperie »

Posté en tant qu’invité par Alex:

nimperie = faire n’imp = faire n’importe quoi
cf. http://nimp.crew.free.fr

Alex

charlo a écrit:

Au fait c quoi: « nimperie »

Posté en tant qu’invité par Francois:

L’escalade est une condition nécessaire mais pas suffisante pour faire de la haute montagne et de l’alpinisme. L’escalade ne représente qu’une technique parmi d’autres pour la haute montagne.
Si tu veux débuter l’alpinisme, il te faudra apprendre en plus et en vrac: les techniques neige et glace, la recherche d’un itinéraire (à la montée et à la descente), les techniques de sauvetage en crevasses, réchappe en paroi etc., les techniques de progression simultanée (corde tendue et tout ça), gérer la course (horaire…).
Il y a aussi des qualités plus intellectuelles: gérer le stress, supporter l’incertitude (est-ce que je suis bien dans la voie? est-ce qu’on va sortir avant la nuit? comment se présentera la descente? …), prévoir l’imprévu (les tuiles qui ne manqueront pas de te tomber dessus au moment où tu t’y attends le moins).
Etc…
Un niveau en escalade est insuffisant seul.
Le mieux est donc de commencer par le commencement, en faisant des voies faciles en stage ou avec des copains qui savent. Puis tu fais progressivement de plus en plus difficile.
Bref, ça s’appelle « apprendre ».
Bon vent!

Posté en tant qu’invité par charlo:

comencer par le comencement, normal.
thx a tous

Posté en tant qu’invité par Phil:

Tout a été écrit. Reste le rêve…
Après les faces nord des Courtes et des Droites, je rêve au Triolet…
C’est ça aussi l’alpinisme !
Bienvenu en haute montagne !

Posté en tant qu’invité par Michel:

Bonjour « charlo », bonjour aux autres,

la question est très intéressante. Je la reformulerais toutefois un petit peu, en m’interrogeant : « comment passer d’un niveau 6a/b en salle à des compétences permettant d’aborder des courses TD/ED en montagne ». La réponse ne doit pas être si évidente, parce qu’on rencontre quand même plus de monde dans les niveaux 6a/b ou plus dans les sites de grimpe, que d’alpinistes dans les courses TD/ED.
Beaucoup d’éléments ont été cités dans les posts précédents et je suis d’accord avec l’essentiel de ce qui a été dit. Reste à s’interroger sur ce qu’est une TD/ED Montagne (la Davaille, le couloir Chaud, la Walker, le pilier S des Ecrins, le Gervasutti, le Supercouloir, le Freney, Visite Obligatoire, la face S du Fou…) : les compétences pour aborder ces courses sont très différentes. Si tu rêves de Glace, de goulottes, de séracs… il faut s’orienter vers le ski et la cascade.
Si tu es réellement passionné (et je ne vois pas comment on peut faire de l’alpinisme sans l’être), il faut absolument prendre connaissance de la littérature qui existe sur ces sujets : au-delà des beaux livres, je pense aux excellents topos qui vont de l’escalade à l’alpinisme comme les deux tomes de « Oisans nouveau Oisans sauvage » de JM Cambon. Au-delà d’une description technique d’une grande précision, ces livres sont bourrés d’anecdotes et de références historiques : une vraie bible. On y trouve d’ailleurs une réponse à ta question initiale : « rappelons une évidence : une longueur de 5+ où il faudra placer (ou compléter) les protections vaut plus qu’un 6b bien protégé, de par le temps passé en mauvaise posture pour s’assurer, et la dépense nerveuse nécessaire… ».
Selon ton niveau de base et en connaissant bien les manoeuvres de corde (relais, rappels), je te conseille d’aborder des voies (selon saison et orientation) équipées (* JMCambon) de ton niveau et de monter petit à petit en altitude.
entre 2000 et 3000
Paravalanche, Tête de la maye, Inoxydable (bof)
entre 3000 et 3500
Pic N des cavales, Dibona, contrefort des Bans, Un septentrion
entre 3500 et 4000
Ivresse
Ensuite, tu pourras aborder les itinéraires ** et *** en maitrisant un minimum de techniques de TA (ces catégories sont trés hétérogènes).

Concernant les « nimperies », la seule question est « comment les éviter » : je connais peu d’alpinistes qui vont en montagne à la recherche de « c…nneries ». Il est vrai que quand on débute (mais quand arrête-t-on réellement de débuter ?), on repousse toujours ses limites vers des frontières mal connues. Se souvenir alors du mot de Whymper « Grimpez, si vous le voulez, mais souvenez-vous que le courage et la force ne sont rien sans la prudence, et qu’un moment de négligence peut détruire le bonheur de toute une vie. »

Il ne me semble pas indispensable de commencer par des courses F/PD comme un débutant qui aborderait l’alpinisme par la randonnée : il s’agit là de deux approches assez différentes, à partir de compétences complémentaires. Le randonneur devra apprivoiser la verticale, alors que le grimpeur a plutôt tendance à la rechercher. Le randonneur abordera les névés et glaciers, alors que le grimpeur ira chercher des falaises verticales de plus en plus en altitude. Selon son vécu en neige, ski… etc, l’abord de la haute montagne sera différent : je connais pas mal de personnes qui vont sans problème au Mt Blanc au printemps à ski et qui ne voient pas l’intérêt d’aller en haute montagne l’été, pleine saison de l’alpinisme.

Bonnes courses,

Michel,

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par charlo:

En tout cas merci beaucoup je vois qu’il y a une bien meilleur ambiance et les gens sont bcp plus simpas dans le monde de l’alpinisme que dans le ski de compet que je fais depuis 10 ans. Ceci m’incite a perseverer dans ce domaine c cool :slight_smile: et peut etre un vieux réve enfuit d’etre guide.
@+