Neige soufflée et accumulations

Posté en tant qu’invité par TDM:

[quote=« Plaque, id: 1310574, post:19, topic:118752 »]

Ok merci, je me demandais si en apparence…
Et pareil pour le « sentir », vu qu’en théorie c’est de la neige avec une meilleure cohésion que la fraiche tombée au calme, me demandais si ça se ressentait physiquement.

Bien sur il s’agit pas de partir n’importe quand n’importe où, mais par risque 2-3 estimer si tel bout de pente qui a l’air bien fourni craint ou pas, très localement.
Vu que dans une descente type vallons pleins de reliefs, c’est pas évident de se dire en permanence « là je suis plutôt sud, là plutôt est, etc. » ou « ici c’est 30° sur 50m donc j’évite à droite… »
Enfin en tout cas vu ma faible expérience. Vu que pas de mentor expert avec qui pratiquer souvent, je pose ces questions qui peuvent vous paraître bizarres.
Et oui, j’aurais pu activer le mode recherche, mea culpa…

Merci pour vos réponses ![/quote]

rassure toi, on en est tous au même point. Si on savoit detecter les plaques, aucun mec expérimenté ne se ferait attraper par les avalanches.

Un truc auquel il faut fait faire attention : les rupture de pentes, c’est souvent là que part la plaque.

Neige soufflée + relief bombé : risque

La cohésion n’est pas forcément meilleure, la fraîche a un peu de cohésion (feutrage) du fait de l’enchevêtrement des dendrites (les branches des étoiles).
La neige soufflée perd ses dendrites mais la cohésion entre les grains fins (frittage) qui la compose n’est pas forcément immédiate, suivant comment ça se dépose la cohésion peut rester faible.

Mais il est vrai que d’une manière générale la neige soufflée a plus de cohésion que de la neige fraîche, physiquement ça se ressent quand on est dessus mais pas visuellement. Tu as l’impression d’avoir une surface uniforme mais par endroit il s’agit en fait d’une surcouche apportée par le vent et tu ne fais pas la différence avant d’être dessus.

C’est clair, ce qu’il ne faut pas croire c’est que l’on sait voir les plaques ou, au contraire, penser que comme on ne peut pas les voir il n’est pas utile de les rechercher. Deux comportements opposés mais dangereux. On ne peut pas les voir mais on peut les soupçonner.

Le tableau des accidents d’avalanche de l’ANENA cette saison fait plaisir à voir, 1 seule intervention et pas de décédés. la saison ne fait que commencer, les conditions de neige expliquent sans doute en partie ce bon résultat, restons bien vigilants.

Pis une couche fragile en dessous, non?

Ben non…

http://www.skitour.fr/actu/2533-1ere-victime-d-avalanche-en-france-cette-saison

Il suffisait que j’évoque ce bon départ de saison… :frowning:

oui, tu asraisn
Je l’avais mis là:

Je répondais juste par rapport à cohésion/pas cohésion mais en plus, il y a nécessité d’une couche fragile sous-jacente (c’est toujours bon de le redire

Bref, ce que je te conseille, c’est de faire des formations: caf, anena etc…
On t’y apprendra qu’on ne sait pas grand chose mais au moins tu le sauras.

Il me semble que c’est le cas de la plupart des situations à plaques à vent.

Qui dit neige transportée par le vent dit neige sans grande cohésion en surface (sinon elle ne pourrait pas être transportée).
Schématiquement la neige est soulevée dans les zones où le vent souffle et se dépose là où il se calme et donc où elle n’a pas été soufflée. Les cristaux de cette neige transportée sont modifiés, c’était de la neige fraîche constitués de cristaux dentritiques et de particules reconnaissables quand ce n’est pas pire encore des grains résultants d’une métamorphose de fort gradient (en clair : des gobelets, givre de surface ou faces planes). Elle se dépose sous forme de grains fins qui ont une meilleure cohésion. On a donc une neige avec une certaine cohésion reposant sur de la neige de faible cohésion, c’est à dire une couche fragile.

La couche fragile doit donc toujours être supposée existante. On peut toujours faire un sondage rapide mais a prendre à charge de la prise de décision, jamais à décharge. C’est à dire que si tu doutes et que tu détectes la couche fragile tu n’y vas pas, si tu ne la détecte pas tu restes avec ton doute.

Ce n’est pas exact, on sait beaucoup de choses mais sans même parler des difficultés psychologiques de la prise de décision la difficulté est de pouvoir recueillir les informations sur le terrain et de les interpréter correctement. La marge d’erreur sur le terrain est importante.