Mouflage et remontée sur corde

Sachant que tu es sensé évoluer à corde tendue, et donc éviter de prendre des chutes monstrueuses, la probabilité d’être blessé me semble assez faible…
Et dans tous les cas, en cas de blessure, le premier reflexe sera plutôt d’appeler les secours, du moins dans les Alpes :wink: Car moufler un blessé, c’est aussi une immense galère… Celle du mouflage en soit, plus celle du passage de la lèvre…
Pour avoir déjà vu à l’œuvre le PGHM avec un matériel conséquent (corde déportée à 1m au dessus de la lèvre, treuil électrique), le mouflage était déjà long…

Pour ce qui est de la RAD, le message de Florence c’était plutôt sur le soucis au cas où ta corde n’est plus accessible sur les deux brins : tu dois alors remonter en tête sur de la statique : manip mortelle…

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Avec un mouflage bien maitrisé et modulable en fonction des besoins, on tire un éléphant, cm par cm, certes.

J’aurai dû préciser dans mon message précédent que je me plaçais dans la situation d’une cordée peu ou jamais confrontée in-situ à cette situation pour le moins compliquée et stressante. Un débutant bien valide qui se retrouve dans le trou ne vaut pas mieux qu’un blessé ou qu’une tortue sur le dos, d’où ma conclusion du mouflage. Mais dans la plupart des situations, sauf incapacité, je partage les conclusions de @Rob.Bonnet.guide : un alpiniste « averti » se sortira lui-même avec efficacité.

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Attention quand même avec les nœuds, le soucis n’est pas tant de ne pas avoir la force de les tirer… Que de faire exploser l’amarrage en tirant dessus !

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Accessoirement, mes excuses à @Drack dont le message initial a été bien détourné, avec la digression, certes intéressante, sur la progression glaciaire.
@Compte.Moderation.Forum pourra peut-être scinder la discussion.

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Proposition acceptée ! :slight_smile:

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Je ne pense pas pareil, et pourtant je parle aussi d’expérience…
De ce que j’ai constaté, les prussiks / machards expulsent l’eau qu’ils contiennent en se serrant, et gèlent instantanément. Après essais, j’ai toujours des bloqueurs sur glacier.
Par ailleurs, le glacier est en altitude, il fait parfois plus froid ds la crevasse qu’en surface, et il y a une lèvre à franchir : j’ai trouvé ça épuisant, voir impossible si personne n’aménage la sortie.

Le mouflage, si on dispose du matériel, se fait toujours de la même façon, c’est un automatisme si on l’a répété. Et très gros avantage : il ne nécessite pas d’effort physique démesuré.
Perso, je révise le mouflage avant chaque sortie sur glacier (elles sont rares pour moi)

Je suggère à tout le monde de trouver une grosse congère dans un endroit pas trop expo, et de faire des essais dans le froid pour voir. L’école dont j’avais bénéficié était au Lautaret, il y a de très belles congères proches de la route pour se tester…

Est-ce que tu as vécu des situations qui ont prouvé la pertinence des nœuds? Dans quelle mesure ceux-ci ralentissent-ils et/ou bloquent-ils une chute?

Les nœuds ne sont-ils pas autant d’obstacles lors d’une remonté sur corde à l’aide d’autobloquants (quels qu’ils soient)?

Si le noeud te permet de diminuer de moitié la hauteur de « chute », c’est autant de temps gagné lors des manips, et normalement le noeud est sensé rester sur le glacier, donc c’est plutôt une gêne pour le mouflage que pour la remontée sur corde.

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Je fais confiance aux nombreux essais effectués par les profs de l’ENSA, et l’expérience également des guides italiens :wink: L’idée des nœuds, c’est qu’ils viennent se bloquer dans la gorge que crée la corde en glissant dans la lèvre.

Pour une remontée sur corde, le passage des noeuds est très simple, pas de soucis (je l’apprends à des clients débutants qui savent le réaliser au bout d’une demie-journée, incluant l’apprentissage de la remontée sur corde et encordement glaciaire…)

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Donc le nœud bloque la chute au dessus de la lèvre?

Le bon matériel pour la sécurité glacier, autant pour un mouflage qu’une remontée sur corde, c’est poulie/bloqueur + autobloquant (cordelette ou tiblock) + 5-10m de cordelette (pour faire un « valdotain ») :slight_smile: Avec ça la remontée sur corde se fait à toute allure, et le passage de la lèvre avec l’aide des personnes en surface, sans plus de difficulté que le mouflage :slight_smile:

@fredoche le nœud vient se bloquer au dessus ou dans la lèvre. Le premier idéalement, ou le second…

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Comment gérer le mouflage avec tibloc et microtrax Petzl sur une corde <8mm? Je crois avoir lu que Petzl certifie le fonctionnement avec une Radline mais quid d’autres cordes?

Et par ailleurs sur l’histoire du mouflage et d’extraire une personne tombée en crevasse, il me semble surtout TRES important de pouvoir se sécuriser soit même d’abord, de pouvoir checker la personne puis d’appeler les secours avant même de tenter de remonter la personne (cas où on est 2 bien sûr), non?

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Ce n’est pas un conseil, c’est une possibilité. A toi de choisir ce que tu préfères.

Si tu as une corde « en dehors des clous », deux solutions :
-> La nano traxion est pour du 7-11mm, donc toutes les cordes d’alpinisme. Le cas particulier de l’hyper-statique est vraiment très particulier, car s’encorder en glacier là-dessus est sujet à caution et demande beaucoup d’expérience/entrainement…
-> Tu peux fonctionner hors des recommandations, à condition d’avoir testé avant si ça marche, et surtout d’utiliser un back-up (machard sous la poulie coté crevasse, attachée à l’amarrage et gardée quasi tendue)

Si je résume :

alpiniste A
|
| 4 m
|
+ noeud
|
| 6 m
|
+ noeud
|
| ? m (>= 6 m ?)
|
+ noeud
|
| 6 m
|
+ noeud
|
| 4 m
|
alpiniste B

Ce qui nous fait entre A et B : 20 m + au moins 5 m, donc >25 m, et non 15-20 m.
Ca commence à faire long !
J’ai loupé un truc ?

Ça n’était peut être pas totalement clair, du coup si tu met 20m de distance entre les alpinistes A et B tu as : A–4m–noeud 1-- 2m – nœud 2 – 8m --nœud 3 – 2m – nœud 4 – 4m – B
Le fait de faire les 4 nœuds plus ton encordement consomme 6m de corde (qui ne fait de distance entre A et B ni de réserve de corde).

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comme ça ?

Capture

Ok, et avec 15m entre les 2 alpinistes, ça correspond aux schémas qu’on voit un peu partout et dans cette discussion, avec une série de 4 noeuds espacés de 2m environ, le tout placé au centre de la corde.
Et visiblement il vaut mieux être plus précis dans l’emplacement des noeuds (les faire en mesurant depuis l’encordement et non pas depuis le centre de la corde).

Ca ne me paraît pas logique de mettre les noeuds en milieu de corde si on veut qu’ils servent à freiner la chute. Il faudrait plutôt les mettre près des deux alpinistes, et la plus longue partie sans noeuds au milieu.
Comme préconisé dans la video de l’Ensa postée plus haut:

Ca n’est pas si illogique pourtant : plus le noeud sera proche de celui qui va tomber dans la crevasse et moins il aura le temps de freiner avant de passer la lèvre de la crevasse.