Mouflage et remontée sur corde

Avoir une réserve de corde en anneaux de buste ou dans le sac, ok. Mais combien, parmi les randonneurs sur glacier , sont capables d’effectuer un mouflage et de sortir leur copain de la crevasse ? de faire une remontée sur corde avec 2 prussiks improvisés?

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Ben, tous j’espère. Ça fait partie des bases à apprendre, comme un noeud d’encordement.
Je peux comprendre que la manip n’est pas innée ni qu’elle ressort facilement de la mémoire en situation de crise, donc refaire des exercices pourquoi pas, avoir un petit schéma à portée de main pourquoi pas, et avoir le matos adapté.

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C’est même complètement nécessaire d’en faire régulièrement, c’est la seule manière de voir si c’est vraiment acquis et les problèmes de mise en oeuvre (différence théorie/pratique), et de ne pas oublier.

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avec 2 prussiks c’est vraiment pas facile. Déjà le faire pour tester tranquille sous un petit surplomb de couenne c’est pas facile, alors dans une crevasse…
Avec une µtraction et Tbloc, c’est déjà plus pratique.

Je pense (je parle d’expérience) que la remontée sur corde au prussik/marchard est plus aisée que la réalisation d’un mouflage.

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C’est rare que le gus qui a chuté dans une crevasse avec les crampons au pied soit en pleine forme pour s’installer un prussik, machard comme il a appris à le faire dans une salle bien protégée des intempéries !
Souvent, il risque d’être un peu blessé et c’est son copain ou copine de cordée qui devra faire un mouflage, ce qui n’est pas toujours évident !
Imaginons un Guide de 80 kg qui a percé un pont de neige et sa cliente de 55 kg qui doit faire un mouflage pour le sortir, c’est pas gagné si y a pas d’autres montagnards dans les parages …
Bon, bientôt y’aura plus de glaciers ni de crevasses, donc le problème disparaitra …

S’il y a un doute, il va la faire passer en premier, non ?

Y’a quand même des chances de pas être tombé trop bas et d’avoir été retenu par la corde. Ton pote peut aussi t’envoyer du mou de corde avec une poulie.

Bon ça dit verge en HS.

J’ai vu ça mentionné plusieurs fois dans ce sujet et pour ma part je n’ai jamais osé partir sur ce plan, parce que je me dis que si la corde se coince en la rappelant, on est bien dans la m. non ? Ou il y a un truc qui m’échappe ?

oui, c’est le principe des rappels. Si la corde se coince c’est la merde.

Le risque de coincer la corde est un poil plus élevé avec cette méthode mais pas beaucoup.

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C’est pas tant le fait que ça coince plus avec cette méthode, c’est que si tu veux remonter pour décoincer, tu vas pas grimper en tête en étant assuré avec un ficelou.
Sauf vent très très fort et brin qui se fait la malle (et si tu n’es pas dans une zone impossible à grimper par rapport à ton niveau), tu as normalement assez de corde pour monter en tête jusqu’où il faut pour décoincer ta corde.

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Comme dit @Florence_B

Par expérience aussi, quand tu es dans un pot, ce n’est surtout jamais le bon moment (glacier pas plat, recouvert d’une neige merdique, météo pourrie, équipement qui n’est pas sur le baudrier, mais dans le sac, skis aux pieds, et j’en passe). Si en prime tu es dans le vide, tu ne peux même pas brocher pour te vacher, donc le mouflage risque bien d’être la solution la plus facile à mettre en oeuvre et la plus efficace.

A voir selon les cas de figure. Faire un mouflage ne s’improvise pas, et demande de refaire la manip régulièrement. Pour ma part, sur glacier j’ai toujours un prussik installé d’office entre mon baudrier et la corde, et une longue cordelette à portée de main. Ca facilite. Etant spéléo, c’est plus facile aussi

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Si on doit retenir une seule règle pour l’encordement glaciaire, sans entrer dans toutes les subtilités, c’est :

  • encordement sur noeud simple sur mousqueton directionnel (facile de se détacher pour le secours, possibilité de fixer le corps mort dans la boucle du nœud simple pour ne pas « consommer » sa poulie traction)
  • 15-20m entre deux personnes, 10-15m entre chaque à 3, au moins 8m si plus nombreux.
  • 2 noeuds de freinage à 4m puis 6m de chaque personne (avec l’encordement, ça fait au total 6-8m de corde « consommée » par les nœuds).
  • réserve de corde pour chacun des « extrémités », en théorie de la même longueur que la distance entre deux personnes.

Donc à deux, tu comptes au moins : 15 + 6 + 2x15 =
50m. Dans la pratique on rogne souvent sur la réserve de corde, mais en partant avec 30m c’est vraiment pas idéal (2m chacun sur un glacier « complexe », sachant que je ferai entrer le glacier du géant dans cette catégorie surtout côté combe maudite…).

Ensuite il y a évidemment de nombreuses subtilités qui permettent de faire autrement, mais c’est pas le lieu pour en parler :slight_smile:
J’évoquais simplement le cas de la pratique guide (ou amateur) avec un client complètement débutant : pas besoin de lui donner de réserver de corde il n’en fera rien… Donc on voit plus souvent des guides avec de petites cordes, c’est pas illogique.

Concernant la sortie d’une crevasse, pour avoir testé les deux en conditions réelles, par journée glaciaire et skis au pieds, je préfère 1000 fois me sortir d’une crevasse en remontée sur corde que d’attendre 1/2 journée qu’on me moufle cm par cm ;p

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perso mon « ficelou » c’est une rad line, donc pas de soucis pour remonter dessus (tant qu’il y a pas de mou car c’est statique). C’est compatible Tbloc/µtrax.

Toutefois, le risque de coincer la corde est plus élevé avec cette méthode, car quand on rappelle la corde, cela forme un triangle avec le mousqueton, donc y’a possibilité de choper quelque chose avec ce triangle. Ça ne m’est jamais arrivé mais c’est possible.

Si t’as pas les noeuds de la corde qui ont passé la lèvre de la crevasse car là c’est mort. Sauf méthode à 2 cordes (norvégienne ?), j’ai testé une fois c’t’hiver et ça semblait fonctionner.

certes, mais ça dépend surtout si on est « valide ». Avec un bras ou une jambe cassé ça ne fonctionne pas.

Sachant que tu es sensé évoluer à corde tendue, et donc éviter de prendre des chutes monstrueuses, la probabilité d’être blessé me semble assez faible…
Et dans tous les cas, en cas de blessure, le premier reflexe sera plutôt d’appeler les secours, du moins dans les Alpes :wink: Car moufler un blessé, c’est aussi une immense galère… Celle du mouflage en soit, plus celle du passage de la lèvre…
Pour avoir déjà vu à l’œuvre le PGHM avec un matériel conséquent (corde déportée à 1m au dessus de la lèvre, treuil électrique), le mouflage était déjà long…

Pour ce qui est de la RAD, le message de Florence c’était plutôt sur le soucis au cas où ta corde n’est plus accessible sur les deux brins : tu dois alors remonter en tête sur de la statique : manip mortelle…

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Avec un mouflage bien maitrisé et modulable en fonction des besoins, on tire un éléphant, cm par cm, certes.

J’aurai dû préciser dans mon message précédent que je me plaçais dans la situation d’une cordée peu ou jamais confrontée in-situ à cette situation pour le moins compliquée et stressante. Un débutant bien valide qui se retrouve dans le trou ne vaut pas mieux qu’un blessé ou qu’une tortue sur le dos, d’où ma conclusion du mouflage. Mais dans la plupart des situations, sauf incapacité, je partage les conclusions de @Rob.Bonnet.guide : un alpiniste « averti » se sortira lui-même avec efficacité.

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Attention quand même avec les nœuds, le soucis n’est pas tant de ne pas avoir la force de les tirer… Que de faire exploser l’amarrage en tirant dessus !

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Accessoirement, mes excuses à @Drack dont le message initial a été bien détourné, avec la digression, certes intéressante, sur la progression glaciaire.
@Compte.Moderation.Forum pourra peut-être scinder la discussion.

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