Montagne et "troubles psychiques"

Bonjour,

Je suis aux urgences. Oui, je me suis éclaté à ski de nombreuses fois ces jours. Je me suis effectivement un peu blessé ( mais principalement les muscles ), mais là n’est pas la raison de ma présence à l’hôpital.

Le problème, c’est au niveau de mon esprit. Voilà deux ans au moins, que pour mon bien être mental, j’ai tout abandonné pour aller en montagne. En été, en hiver, entre saison. En Suisse, en France, en Italie, au Maroc, au Népal, en Ecosse et j’en passe …

Mais je n’ai pas de travail ( je donne des cours de ski/snow/divers sports (VTT, escalade) pour survivre quand même ).

Mais comme j’ai « tout perdu » ( laissé derrière moi ) … mon approche de la montagne, est particulière. Surtout ma prise de risque, qui ne cesse d’augmenter. J’aime la solitude, je ne connais rien a l’alpinisme à plusieurs.

Alors ouai, je me fais souvent peur. Je progresse petit a petit. J’ai l’impression, souvent, de ne rien avoir à perdre … Alors de pouvoir tout tenter ? J’ai une raison quand même.

Mais dernièrement, avec la neige fraîche, mon délire était de déclencher de grosses coulées ( petites avalanches ), pour skier sur la neige en mouvement. Je suis conscient des risques, et ça me fait peur. A mon esprit.

Mais mon corps en redemande ( et mon cerveau veut des endorphines et de l’adrénaline ).

Alors je suis dans une ambulance, un peu perdu, quelque part en Suisse …

Ça m’a bien aidé quand même la montagne … Mais je ne veux pas ( plus ) dépasser les limites. J’ai envie de vivre maintenant.

Bonne soirée / journée à vous, et profitez bien ! :slight_smile:

Bonjour,

Tu es dangereux pour toi, dangereux éventuellement pour d’autres. La montagne peut aider à guérir, mais elle n’est pas en elle-même une thérapie. Si tu avais une pneumonie, tu comprendrais sans doute qu’il faut aller voir un pneumologue avant de retourner en montagne pour compléter ta guérison. Là, tu reconnais que tu as des troubles psychiques, il serait logique d’aller voir un psychiatre d’abord avant de retourner en montagne pour compléter ta guérison.

Bernard

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Ça fait des années que je consulte une psychologue, des psychiatres.

Mais ils ne semblent comprendre l’addiction aux endorphines et à l’adrénaline dans l’ensemble; bon, j’ai réussi a me calmer, même ne pas aller qques temps en montagne … Et j’ai été hospitalisé pour dépression en gros.

Mettre la vie en danger des autres, pas spécialement. Jamais eu d’accidents ( notables ) avec des personnes, en 10 ans d’enseignement et 20 ans de pratique.

Le truc, c’est que de nombreuses personnes ne voient pas forcément cela comme négatif … Mais j’ai faim, je délire, j’ai toujours envie de plus, toujours me rapprocher de la mort, et essayer d’y survivre … Pour y trouver de l’energie, pour survivre en société. Et pour m’occuper. Mais j’adore skier bien sûr, c’est quasi divin :wink: !

Je vois plus la montagne comme un « terrain de jeu », qu’un endroit thérapeutique ; mais il y a des jeux dangereux …

Parfois je ne sais pas quoi faire, mais j’avais surtout envie de partager cela par écrit, de manière plutôt anonyme.

Si vous avez des conseils, des idées, des expériences similaires, n’hésitez pas à partager !

Bonne soirée à vous ! :slight_smile:

C’est en tous cas courageux de venir publier et partager ces difficultés sur un forum.
Si plusieurs psychiatres n’ont pas suffi, je comprends le besoin d’essayer autre chose. Pour limiter les prises de risque personnelles, peut-être essayer d’avoir des activités plus intégrées dans un groupe, se motiver plus pour l’activité professionnelle, sentir les responsabilités par rapport à d’autres personnes, sentir l’utilité possible pour d’autres personnes ?

Bernard

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changer de registre…
randonnée de plusieurs jours en mode marche rapide, cela produit aussi des hormones…
attention, cela peut devenir addictif également

De ce que tu dis il semble que ton ancrage global dans la vie est en souffrance !
Il y a un rapport évident à la mort dans la pratique des sports de montagne en général, et dans ce que tu décris je ressens un net déséquilibre dans ce rapport : ta balance penche beaucoup vers une conduite à risque très mortifère dont tu pressens une issue fatale plus que probable.
Si tu postes ce message, c’est que tu en as pris conscience et que tu souhaites une évolution vers un autre équilibre.
Effectivement, comme le dis mon prédécesseur, c’est une piste très intéressante pour toi me semble t il de fréquenter la montagne avec une approche beaucoup plus sereine, basée sur l’endurance et l’effort sans risques techniques : peut-être essaie pendant quelques mois de profiter des espaces naturels simplement sans t’engager dans des activités dangereuses. Essaie d’y passer du temps, calmement, et de laisser émerger de nouvelles pistes intérieures naturellement.
D’après mon expérience personnelle, je trouve beaucoup de sagesse et de sérénité au contact de la nature.
Va donc prendre le conseil des montagnes sans te mettre en danger : c’est une voie qui existe, c’est possible :slight_smile:

Bon courage dans ta recherche, mes voeux de réussite t’accompagnent :blush:

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La neige en mouvement dans une avalanche, elle devient liquide et tu coules dedans. Donc oublie ce délire et pense aux autres pratiquants plus bas que tu pourrais blesser par cette coulée.

Mais je suis déjà 300 jours par année dans la Nature ( seul en général ). Ce que je préfère, ce sont les longues randonnées, pas spécialement techniques. Explorer. En tous cas pas d’alpinisme réellement technique.

Mais ça termine toujours un peu « limite » à mon goût. Souvent plutôt :stuck_out_tongue:

Quand je ne délire pas, ça va niveau prise de risque. Mais quand je pète les plombs … y a plus de limites.

Oui, c’est mieux de ne pas jouer avec les avalanches …

Et ouai, faut se calmer parfois ^^ !

Merci pour vos réponses :slight_smile: