Mont Perdu : tour et sommet en 3 jours

Posté en tant qu’invité par Thomas W:

Bonjour,
La semaine prochaine nous projetons de faire 3 jours de rando/alpi autour du Mont Perdu avec la tente.
Nous avons fait dans le même esprit le Mont Viso il y a 3 ans en 4 jours.
Amis pyrénéistes, auriez vous quelques conseils à nous donner?
Voici le programme envisagé :
J-1 : camping à Gavarnie
J1 : Gavarnie-Ref de Goriz par l’Echelle et la Brêche Roland
J2 : Mont perdu en A/R + Ref Fon Blanca ou « Parador » du mont perdu (Parking) suivant la forme.
J3 : retour Gavarnie par la brêche de Tucarroya (ou Puerto de Lera, suivant la forme).

Question 1 : peut-on planter la tente au Ref de Griz?
Q 2 : Y a t il un meilleur bivouac pour le jour 2?
Q3 : Piolet/crampons/casque, c’est suffisant pour ce programme?
Q4 : où laisser la voiture à Gavarnie?

Merci pour vos réponses et remarques!!!

Posté en tant qu’invité par sebT:

J’espère que vous tenez la grosse forme, surtout qu’en bivouac, les sacs sont quand même chargés. (si je dis pas de bêtises en suivant ton programme ça fait quand même une moyenne quotidienne supérieure à 1500 m de dénivelé positif et autant de dénivelé négatif)

En tout cas, très beau programme peut-être un peu chargé pour le jour 3 surtout en cas de bivouac à fon blanca, le col d’anisclo même à descendre c’est un beau merdier, et comme la suite est aussi bien costaud, ça promet une journée d’anthologie.

sinon, j’ai bivouaqué à 500 m d’altitude au-dessus de Goritz la semaine dernière, sur les dernière terrasses en herbe à la limite des neiges à vue de nez à 2600 m d’altitude près d’une cascade d’eau (potable), vue imprenable sur la face sud, le cylindre et le canyon d’ordesa. celà m’a évité de descendre à Goritz. La contre partie est que le chemin à suivre en suivant le pas de l’isard mais sans remonter sur le gradin supérieur était un peu difficile dans la neige fondante, les trous, et les gros blocs de caillasse et pas toujours bien cairné, c’est un peu paumatoire, mais comme finalement quand on est engagé on a pas vraiment d’autres choix que de longer le gradin, on ne peut pas vraiment se perdre. Ceci dit entre la bréche et Goritz, il y a aussi des passages un peu folklo.
Je n’ai pas pu monter le mont perdu le lendemain pour cause de météo exécrable, mais sinon l’endroit est vraiment bien placé pour arriver là-haut avant la foule au petit matin.

Pour le deuxième jour, grimpette au mont perdu, longue descente à Goritz +redescente à Fon blanca,
Sur les cartes rando éditions il existe un tracé (que je n’ai jamais suivi) qui permet de passer du col de Goritz au col d’anisclo sans descendre par fond blanca, néanmoins ce passage est en pointillé, ce qui implique peut-être des passages un peu vertigineux. Le passage devrait cependant être déneigé comme il est en face sud et aux alentours de 2500 m. ça peut être un raccourci intéressant, si vous le sentez bien.

Enfin en partant du col d’anisclo, il existe également une vire (faja tormosa) qui permet de relier ce col aux balcons de pineta ou au port neuf de pinède sans descendre jusqu’au parador, là encore je n’ai pas pris cette vire, car j’avais dormi à Pineta mais en cas de plannings un peu serrés et de journée à essayer de raccourcir ça peut être un compromis intéressant, quitte à passer par des sentiers un peu moins académiques. Cette vire doit à vue de nez se maintenir aux alentours de 1700 m, alors que la vallée est à 1300m, de plus son cheminement semble beauoup plus direct que le long col d’ Anisclo . Si je me souviens bien cette vire est indiquée explicitement par un panneau lorsque l’on descend du col d’anisclo

Voilà les infos d’itinéraire que j’ai sur cette magnifique région, en tout cas bonne rando et tiens-nous au courant.

PS : Si tu le souhaites, je peux t’'envoyer quelques photos du chemin que j’ai suivi après la brèche de Roland histoire de te donner une idée de l’endroit et du type de cheminement;

Posté en tant qu’invité par Alain:

Moi, pour le jour 2, après le Mont Perdu, je redescendrais à Tuquerouye. S’il n’y a pas de place dans le refuge, on peut bivouaquer à côté du lac glacé, où de nombreux emplacements sont prévus. Le jour 2 tel que tu le prévois me paraît très costaud.
A titre informatif, voici ci joint le récit d’une boucle de trois jours réalisée mi-juillet 2006 Bujaruelo, Boucharo, Brèche de Roland, Mont-Perdu, Tuquerouye, fond du cirque de Gavarnie par le sentier balcon, échelle des Sarradets et retour à Bujaruelo. J’espère que ça t’inspirera!

Nous poursuivons le vendredi 13 juillet à trois, Nadine, Jean-Michel et moi pour un circuit entre l’Espagne et la France : Bujaruelo, col de Boucharo, Sarradets, brèche de Roland, traversée jusqu’au monte Perdido, brèche de Tuquerouye, cirque de Gavarnie, Echelles des Sarradets et retour. A la fois champion de la bonne humeur et sage du groupe, Patrick nous donne d’utiles conseils, comme demander la météo au refuge Caf des Sarradets. On s’exécute consciencieusement, mais le gardien nous dit qu’il ne la prend plus depuis deux mois, car c’est la même tous les jours : beau le matin, orage l’après-midi.

Passé la brèche de Roland et son pas des Isards, comme tout le monde avance bien, on décide de ramener le périple de quatre à trois jours. Vers 16 heures, la pluie nous arrête avant l’Epaule du Marboré, vers le col de la Cascade. On bivouaque à 2900 mètres d’altitude, dans une ambiance lunaire. La pluie ne tombe plus, on se promène sur la crête des Druides, frontière franco-espagnole, dominant Gavarnie d’un côté et Ordesa de l’autre.

L’orage revient, on s’abrite sous la tente. Confortablement installés, on assiste à un effrayant feu d’artifices pour un soir de 14 juillet : cinq heures de grêle, d’averse, d’éclairs et de tonnerre. Soudain, une boule de feu orange : la foudre est tombée tout près. Jean-Michel a peur que les grêlons n’aient raison de sa tente. Mais c’est une North Face VE 25, faite pour les grandes expéditions avec tissu renforcé. Elle résiste magnifiquement. Tous les autres campeurs que nous croisons le lendemain ont pris l’eau…

Le samedi, les névés rechargés par la grêle ont gelé ; on cramponne. On file au mont Perdu et on redescend le glacier nord puis une des cheminées, équipée à demeure d’une corde violette.

Pique-nique express pour cause d’orage imminent sur la digue maçonnée du lac Glacé. Véritable mère pour moi, Nadine surveille que je me nourrisse bien. Côté espagnol comme côté français, les deux couloirs de la brèche de Tuquerouye sont rendus beaucoup moins inhospitaliers par d’innombrables bouquets jaunes d’arnica montana. Habitué des lieux, je ne les avais jamais vus fleuris.

Après onze heures de marche, le bivouac aux Espuguettes est bienvenu. Dimanche matin, au lever, le neveu et remplaçant de Tonio, le gardien, est exaspéré : pendant la nuit, quelqu’un s’est fait piquer ses chaussures de marche, à l’intérieur du refuge. Avant de repartir le matin, on suit la progression de deux Espagnols qui s’attaquent au couloir Swan entre les deux Astazous. On démarre par le plateau de Pailla, sa cabane pimpante aux volets verts et le charmant sentier balcon qui surplombe le chemin muletier du cirque de Gavarnie.

Prenant de l’eau à l’hôtel du Cirque et de la Cascade, nous bavardons avec la jeune serveuse. Ses yeux immenses, d’un bleu-vert comme un lac de montagne, dans lesquels on se serait volontiers perdu, s’agrandissent encore quand elle apprend d’où on vient et où on va. « Cela me fatigue rien que d’y penser », commente un randonneur du dimanche.

Jean-Michel et Nadine passent les Echelles des Sarradets sans s’en apercevoir. « Cela vous a plu ces échelles ? », je leur demande alors qu’on en sortait. «Quelles échelles ? » répondent-ils. Nous arrivons au refuge des Sarradets. La boucle est bouclée. Je suis un peu triste : c’est déjà fini.

Nous mettons la surmultipliée pour redescendre à Bujaruelo. Je n’ai qu’une hâte : me plonger dans le rio Ara. Au pied du pont médiéval, je nage un quart d’heure dans l’eau vivifiante du torrent, gonflé par les orages, rejoint par Nadine.

Jean-Michel a lu quelque part que nous avons fait « un des 30 plus beaux treks du monde ». Je n’ai aucune peine à le croire.

Posté en tant qu’invité par Thomas W:

Merci Alain et Seb pour vos réponses.
Le pb, c’est le J2.

Le Pas de l’isards c’est « Cueva de Casteret » sur la carte Rando editions?

@Seb : tu penses qu’on peux bivouaquer dans le cirque de Pineta à la sortie de la vire de Faja de la Tormosa?

@Alain : Vous êtes redescendu du Perdu par le col du cylindre? Ca passe sans autre corde que la corde fixe et sans bodard? Et si on prend une corde, 20m ou 30m? Ca m’a l’air d’être un bon moyen de raccourcir le J2…

Enfin, on peut laisser la voiture au camping de Gavarnie?

Posté en tant qu’invité par sebT:

le pas de l’isard je pense que c’est plutôt le cuello de los sarrios sur la carte rando éditions. De toute façon on ne peut pas se tromper, il suffit en passant la bréche de longer la paroi sur la gauche jusqu’au passage équipé d’une chaîne, c’est le pas de l’isard.
Pour le bivouac sur les flancs du cirque de Pineta, je ne sais pas trop, la fajà de la tormosa, est un parcours en balcon avec une partie sur des sentiers de terre avec des zones herbeuses, il doit bien y avoir un endroit un peu plus plat où on peut planter la tente et à proximité d’un cours d’eau. Tu trouveras sur le lien quelques photos qui permettent de se faire une idée du terrain et des difficultés.

http://mb16.club.fr/RANDOS/Secteur01/Tormosa/CadreTormo.htm?suite=..%2FRANDOS%2FSecteur01%2FTormosa%2FCadreTormo.htm

Dans tous les cas, je pense qu’il ne faut surtout pas dormir à Fon Blanca, c’est beaucoup trop loin de Gavarnie pour espérer le faire en une journée.

Sinon l’option descente du mont perdu par la face nord est évidemment beaucoup plus directe, mais c’est un autre parcours …

Posté en tant qu’invité par P’tit’ étoile:

sebT a écrit:

Sur les cartes rando éditions il existe un tracé (que je n’ai
jamais suivi) qui permet de passer du col de Goritz au col
d’anisclo sans descendre par fond blanca, néanmoins ce passage
est en pointillé, ce qui implique peut-être des passages un peu
vertigineux. Le passage devrait cependant être déneigé comme il
est en face sud et aux alentours de 2500 m. ça peut être un
raccourci intéressant, si vous le sentez bien.

Je suis passée par ce tracé il y a une dizaine d’ années. D’ailleurs, sur ma carte (espagnole), c’était l’itinéraire normal du GR 11, la descente sur Fon Blanca étant une variante. Je ne me souviens pas vraiment de difficultés mais sur ma carte, il est indiqué qu’il y a des cables à un endroit, sans doute pour protéger les endroit vertigineux.

Sinon, j’avais aussi bivouaqué vers 2600 ou 2700m, au dessus du refuge de Goritz. Il y avait un torrent et c’était beaucoup plus tranquille que le refuge. J’avais ensuite bivouaqué le jour suivant dans la vallée de Pineta.

Petite précision, c’était début août et il n’y avait pratiquement plus de neige (à part sur le glacier du Mont Perdu bien sûr).

Bonne rando.