[quote=« spirou74, id: 1757873, post:27, topic:156190 »]Je voudrais ajouter une ou deux choses, dans le seul but d’apporter un maximum d’infos.
Tout d’abord, concernant la suggestion de Strider: le Mt Blanc par le Goûter en hors saison. Strider dit qu’en octobre ou novembre, les conditions seront « plus tatillonnes » … mais que « en restant concentré, c’est pas plus dangereux que l’été ». Je suis « moyennement d’accord » là dessus, et je voudrais rappeler ce témoignage sur un accident mortel qui s’est produit en octobre 2014.
Il est vrai qu’à l’automne, dans ces conditions, on supprime presque complètement le risque de chute de pierres. Mais, selon moi, on augmente aussi pas mal le niveau de difficulté de la course, de plusieurs crans. Selon moi, l’ascension du Goûter EST réellement + difficile, et + exigeante en termes de concentration et d’engagement, en automne qu’en été.[/quote]
J’ai bien précisé que cela demandait expérience, entrainement et autonomie au préalable donc tu vois ça va dans le même sens. Mais c’est le lot de la haute montagne de manière générale, on invente rien.
Reste que dans ma conception je préfère un danger face auquel je peux mettre en balance mon expérience et mon niveau technique (cramponnage), en connaissant mes limites, qu’un danger contre lequel je ne peux pas faire grand chose tant sur la cause que sur les conséquences, à savoir les chutes de pierre.
Ce qui m’arrive par dessus à toute vitesse en faisant des rebonds et des éclats imprévisibles me semble nettement plus aléatoire, que ce sur quoi je décide de poser mes pieds en ayant exercé mes facultés d’observations préalablement. Dans le premier cas, je subis, et ce avec un moyen de parade qui relève plutôt du coup de bol (une pierre en chute prend une énergie qui dépasse ma résistance et mon sac est un bien maigre bouclier). Dans le second cas, c’est moi par rapport à moi-même : c’est de ma faute si j’ai fait le mauvais choix en progressant sur une vire péteuse, ou si je m’engage dans un terrain technique verglacé où j’ai pas l’aisance nécessaire pour assurer mes pas, ou encore le mental pour assurer ma concentration.
Donc je peux au moins prévenir la cause dans le second cas, là ou je pouvais rien faire dans le premier cas. Rien de parfait là-dedans, rien n’est garanti dans tous les cas, mais je choisis plutôt ce sur quoi je peux porter mon action.
Voilà pourquoi à choisir entre l’été, un isotherme élevé, une face sèche, et l’automne, au froid, une face légèrement enneigée, le choix est vite fait. Je n’ai jamais parlé des conditions hivernales à proprement parler, là c’est alors un autre sport.