Mont blanc, quelle voie?

Posté en tant qu’invité par GenieDesalpages:

Si tu prends un guide, fait donc les 3 Monts, commence peut etre pas faire une goulotte (Cheree par ex) la veille pour l’acclim, puis redescends par le Gouter, ca fait une jolie traversee. Si tu comptes bivouaquer ou dormir au Gouter, tu peux prevoir de partir tard des Cosmiques, vers 5:30/6:00, comme ca il y aura pas foule au sommet.

En début de saison: départ de Chamonix à la première benne le matin. Retour par les Grands Mulets. C’est superbe. Et ca se joue à la journée. Au pire si retard, il y a de la place pour dormir au Refuge des Gds Mulets.

Je vous conseille vivement et largement la montée par l’Italie et Gonella:
Oui c’est + long et + « physique » que les deux autres itinéraires français.
Oui le réveil à Gonella à minuit pique un peu les yeux !
Mais:
Ce n’est pas + compliqué techniquement.
Le refuge Gonella est + bas que celui du Goûter et des Cosmiques: on y dort beaucoup mieux.
En tout début d’été le glacier du Dôme ne passe pas si mal (il passe même bien).
C’est une voie qui est beaucoup moins exposée aux dangers objectifs (le « couloir de la mort » interdit cet été 2015 d’un côté et les séracs du Tacul de l’autre côté).
Gonella est beaucoup + petit que les 2 usines à touristes françaises: la fréquentation est « réduite » à une douzaine de cordées maxi.
Même si c’est + long, et + physique, ça reste très largement faisable avec un tout petit peu d’entraînement.
Avec mon pote on l’avait fait le 07/07/2013: 1er jour: 11,5 km pour 1400 m de D+, 2ème jour: environ 18 km pour 2200 m de D+ (descente par les Trois Monts jusqu’à l’Aiguille du Midi).

[quote=« spirou74, id: 1757558, post:23, topic:156190 »][/quote]

tout à fait

Pour moi en terme de risques « objectifs », difficile de graduer les 3 voies citées, car les risques sont différents :

-Gouter : essentiellement risque de chute de pierre, plutôt localisé sur le couloir de la Mort, bien qu’il ne soit pas inexistant dans l’éperon au-delà (mais dans ce cas plutôt lié à la surfréquentation), ce risque est conditionné d’une part par le dégel et les chaleurs estivales et d’autres part par la fréquentation. Hors saison en période de gel prolongé (et enneigement), le risque est très amoindri mais c’est un peu plus technique (on cramponne dans la face du Gouter). Il y a quelques grosses crevasses sur l’itinéraire au-dessus, sous le dôme du Gouter, sous la pente du refuge Vallot et au niveau des bosses, mais à ma connaissance peu d’incidents reportés.

-3 Monts : par 2 reprises (2 faces) risque de chute de séracs toutes saisons, c’est du phénomène gravitaire et ce n’est pas parce qu’il fait froid que cela ne tombera pas…Et risque avalanche y compris en été en fin d’épisode perturbé. D’autant que le premier risque peut induire le second, provoquant de gros accidents. Donc en aucun cas une voie sûre.

-Gonella : le glacier est un joli tas de crevasses, à moins de passer par l’arête, au prix d’une course aussi fastidieuse qu’interminable. Ca passe encore en début de saison si bien bouché mais avec les chaleurs faut pas se raconter d’histoire, tu es sur le qui-vive dès que tu passes un pont de neige, tu as un risque sérieux de passer au travers. Et comme ces ponts s’égrènent tout le long (et surtout ceux que l’on voit pas) le risque de chute en crevasse est réel pendant une période prolongée.

Donc aucune voie sûre en réalité.

Le top de la tranquilité au Mont Blanc pour l’alpiniste « piéton » bien entraîné (je ne parle pas du ski-alpnisme au printemps), c’est de le faire par la voie du Gouter hors saison, c’est à dire en période de fermeture du train et du refuge d’été. Mais en octobre ou novembre, les conditions seront plus tatillonnes : froid intense, vent, il faut cibler un WE de beau temps avec un froid sec, et un enneigement restant très superficiel. L’engagement physique sera plus fort car tu pars d’en bas (Houches ou Crozat, au choix) mais au moins tu valides complètement ta course puisque tu fais le sommet depuis la vallée, traversant tous les étages de la montagne, c’est beaucoup plus varié et esthétique. Question technique, il faut savoir cramponner dans le terrain mixte de la face du Gouter qui sera alors un peu enneigée et légèrement verglacée, mais en restant concentré, c’est pas plus dangereux que l’été. Question risques « objectifs », le gel et la neige réduise considérablement le risque de chute de pierre dans le couloir de la Mort (il ne sera pas nul, mais plutôt faible). Et bien sur très peu de fréquentation. Mais une chose est sure : cela nécessité expérience, entrainement et autonomie au préalable.

salut

Moi je conseillerais la voie normal , par le gouter. Il est plus sage a mon avis de commencer par la voie la plus simple. Faire le Mont Blanc par les 3 monts à la journée , sans être « trop acclim » ( surtout si tu n’as pas l’habitude de la haute montagne) , ça va se transformer en calvaire …beaucoup d 'échecs au mont blanc sont due à la mauvaise acclimatation , devant un écran c’est toujours plus simple quand on te propose pleins de voies, de topos , mais dans la réalité c’est différent.

La voie normale est a mon sens plus progressive, sur, car tu montes , dorts une nuit au gouter . Tu peux toujours y retourner en autonomie par les 3 monts quand tu auras un peut plus expérience, ça peut te faire un objectif , un challenge.

Après à toi de voir se qui te motive le plus , la motive , c’est un facteur super important !

A+

PS: perso je trouve plus d’intérêts a la voie normale , avec une belle arête , plutôt que monter des faces nord tout droit avec quelques zigzags sous des séracs.

Je voudrais ajouter une ou deux choses, dans le seul but d’apporter un maximum d’infos.
Tout d’abord, concernant la suggestion de Strider: le Mt Blanc par le Goûter en hors saison. Strider dit qu’en octobre ou novembre, les conditions seront « plus tatillonnes » … mais que « en restant concentré, c’est pas plus dangereux que l’été ». Je suis « moyennement d’accord » là dessus, et je voudrais rappeler ce témoignage sur un accident mortel qui s’est produit en octobre 2014.
Il est vrai qu’à l’automne, dans ces conditions, on supprime presque complètement le risque de chute de pierres. Mais, selon moi, on augmente aussi pas mal le niveau de difficulté de la course, de plusieurs crans. Selon moi, l’ascension du Goûter EST réellement + difficile, et + exigeante en termes de concentration et d’engagement, en automne qu’en été.
Ensuite, concernant les crevasses et les ponts de neige, je dirais que si on ne veut pas en rencontrer, et bien … on ne va pas au Mt Blanc. J’ajoute que sur le glacier du Dôme, quand on l’avait fait, l’itinéraire était bien tracé (pas de besoin de chercher par où passer), il y avait devant et derrière nous plusieurs autres cordées qui pouvaient nous porter assistance en moins de 5 minutes en cas de chute dans une crevasse. Une seule fois nous avons été obligés de « sauter » (ou enjamber pour ceux qui ont de grandes jambes) par dessus une petite crevasse. Nous étions trois (mon pote + notre guide) sur la même corde, à mon sens c’est beaucoup plus sûr que seulement deux. Dans ces conditions, on est montés très sereinement.
Enfin, il faut bien être conscient que la haute montagne sans risques, ça n’existe pas. On peut limiter les risques, pas les supprimer. Dans de très nombreux accidents, il y a parfois une « faute » ou une erreur humaine, mais il y a aussi souvent une part de bête malchance. Et s’il faut se méfier des crevasses, des séracs, des avalanches et des chutes de pierres, il faut aussi savoir se méfier de soi-même (de l’euphorie, de l’excès de confiance …).
Bref, bonnes courses, et « bon vent » à tous.

Posté en tant qu’invité par Irix:

Beaucoup de variété dans les réponses! ^^

bon, de toutes façons, le copain a décidé que c’était goûter ou rien, et comme il est un peu euh… têtu… Ben ce sera goûter ou rien…

En tout cas, merci pour vos avis, c’est très intéressant et ça donne des idées pour d’éventuelles prochaines fois, qui sait!
En attendant, y a plein d’autres trucs super à faire. J’ai un petit faible pour les dômes de Miage, par exemple… ça a l’air vraiment super beau! :slight_smile:

Ah! je ne te l’avais pas conseillé car tu t’es déclarée « débutante », mais sans doute la plus belle façon de monter le MontBlanc est enchaîner les Domes de Miage > Aig. de Bionnassay > Mont Blanc > Mont Maudit > MB de Tacul > Aig de Midi
tu pars à pied depuis la voiture et ça se fait bien en dormant à Conscrits et puis à Durier, p.ex.
Et tu enchaînes toute l’arête principal du massif. Voici le descriptif:
/routes/54092/fr/mont-blanc-traversee-domes-de-miage-aiguille-de-bionnassay-mont-blanc

Tiens, si jamais… tu pourrais décider d’attendre un peu à avoir le niveau (technique, physique et acclimatation) pour faire ça et alors faire le Mont Blanc par une voie vraiment sublime. Je dis ça, je dis rien… :wink:

Posté en tant qu’invité par Irix:

Pour les dômes de Miage, je parlais pas d’aller jusqu’au Mont Blanc, mais plutôt jusqu’à l’aiguille de la Bérangère et retour ^^

Allez, je profite de la présence de plein de gens pour poser une autre question, pas en rapport direct. Comment est ce qu’on progresse en alpinisme quand on habite en région parisienne? (et qu’on n’a pas un budget ni un planning illimité?) Est ce qu’il y a des clubs qui forment des débutants? Genre le CAF d’Ile de France, ce serait adapté ou pas? Je ne sais pas vraiment quel public est concerné par ce genre de truc…

Hello Irix,

Je suis en région parisienne et pratique l’alpinisme tant bien que mal depuis cet endroit si plat ^^ Il y a quelques trucs à faire entre CAF, FFME, salles, etc…

A+

TOGA

[quote=« spirou74, id: 1757873, post:27, topic:156190 »]Je voudrais ajouter une ou deux choses, dans le seul but d’apporter un maximum d’infos.
Tout d’abord, concernant la suggestion de Strider: le Mt Blanc par le Goûter en hors saison. Strider dit qu’en octobre ou novembre, les conditions seront « plus tatillonnes » … mais que « en restant concentré, c’est pas plus dangereux que l’été ». Je suis « moyennement d’accord » là dessus, et je voudrais rappeler ce témoignage sur un accident mortel qui s’est produit en octobre 2014.
Il est vrai qu’à l’automne, dans ces conditions, on supprime presque complètement le risque de chute de pierres. Mais, selon moi, on augmente aussi pas mal le niveau de difficulté de la course, de plusieurs crans. Selon moi, l’ascension du Goûter EST réellement + difficile, et + exigeante en termes de concentration et d’engagement, en automne qu’en été.[/quote]

J’ai bien précisé que cela demandait expérience, entrainement et autonomie au préalable donc tu vois ça va dans le même sens. Mais c’est le lot de la haute montagne de manière générale, on invente rien.

Reste que dans ma conception je préfère un danger face auquel je peux mettre en balance mon expérience et mon niveau technique (cramponnage), en connaissant mes limites, qu’un danger contre lequel je ne peux pas faire grand chose tant sur la cause que sur les conséquences, à savoir les chutes de pierre.

Ce qui m’arrive par dessus à toute vitesse en faisant des rebonds et des éclats imprévisibles me semble nettement plus aléatoire, que ce sur quoi je décide de poser mes pieds en ayant exercé mes facultés d’observations préalablement. Dans le premier cas, je subis, et ce avec un moyen de parade qui relève plutôt du coup de bol (une pierre en chute prend une énergie qui dépasse ma résistance et mon sac est un bien maigre bouclier). Dans le second cas, c’est moi par rapport à moi-même : c’est de ma faute si j’ai fait le mauvais choix en progressant sur une vire péteuse, ou si je m’engage dans un terrain technique verglacé où j’ai pas l’aisance nécessaire pour assurer mes pas, ou encore le mental pour assurer ma concentration.

Donc je peux au moins prévenir la cause dans le second cas, là ou je pouvais rien faire dans le premier cas. Rien de parfait là-dedans, rien n’est garanti dans tous les cas, mais je choisis plutôt ce sur quoi je peux porter mon action.

Voilà pourquoi à choisir entre l’été, un isotherme élevé, une face sèche, et l’automne, au froid, une face légèrement enneigée, le choix est vite fait. Je n’ai jamais parlé des conditions hivernales à proprement parler, là c’est alors un autre sport.

Posté en tant qu’invité par DavidP1:

J’ai fait le Mont Blanc pas mal de fois par des itinéraires différents, mais plusieurs fois par le Goûter et les Trois Monts.
J’aimerais juste dire que je m’inscris en faux sur la supériorité esthétique des Trois Monts par rapport au Goûter.
Pour moi, c’est l’inverse car la progression se fait face à la lumière (lever du soleil) avec une découverte progressive de « hauts lieux » dont on a rêvé depuis longtemps. Le paysage s’élargit doucement vers le Dôme puis Vallot et enfin cette arête des Bosses qui se finie en apothéose sur un fil aerien…
j’adore, je m’y retrouve!
Cet itinéraire, je l’ai toujours fait en partant de Tête Rousse. Pour profiter du Mont Blanc, il faut être bien préparé.
Et régulièrement seul au sommet.

Encore un secours sous le Goûter !

Bon ben finalement on l’a fait par le gouter :slight_smile:

En dormant à tête rousse, lever tranquille à 4h, une petite pause soupe au refuge du goûter, arrivée au sommet vers 11h30: peinard! Y avait pas foule (2 ou 3 cordées) et on a eu un temps génial! On a pu profiter du paysage pendant presque une heure avant de commencer à se refroidir

En bref: c’était cool! :smiley:

BRAVO belle course … et rien n’interdit de revenir pour les autres voies (ou la meme)

super Irix , la voie normale est vraiment le bon choix pour aller la premiere fois au mont blanc
maintenant , tu peux faire aussi de plus jolies courses pas dures style aiguille du tour ou traversee des domes de Miage , ou tu auras peut etre moins de monde sur la voie ?

[quote=« irix, id: 1852428, post:35, topic:156190 »]Bon ben finalement on l’a fait par le gouter :slight_smile:

En dormant à tête rousse, lever tranquille à 4h, une petite pause soupe au refuge du goûter, arrivée au sommet vers 11h30: peinard! Y avait pas foule (2 ou 3 cordées) et on a eu un temps génial! On a pu profiter du paysage pendant presque une heure avant de commencer à se refroidir

En bref: c’était cool! :D[/quote]