Mon père, ce héros

Posté en tant qu’invité par quent:

une pensée pour mon père.
décédé à 59 ans, jour pour jour, il y a un an.
terminés nos sorties, terminés nos filps dans les voies, terminés nos sourires sur les sommets, terminés tes éclats de rires sur mon dos avec ton pied cassé.
promis tes crampons ne dormiront pas.
tu m’as tout appris. merci papa.

Posté en tant qu’invité par Paul G:

59 ans, c’est jeune.
C’est toujours dur de continuer sans nos disparus, mais ils continuent à vivre par nous.
Bon courage, bonne montagne.

Posté en tant qu’invité par flore Berhault:

Que dire à part te souhaiter bon courage et que faire marcher ses crampons est surement une bonne manière de le faire vivre encore. Courage, la vie est belle et encore longue, pleine de sommets à découvrir, encore et encore…

Posté en tant qu’invité par quent:

Merci.
Je ne regrette rien. la vie est parfois injuste. il a choisi sa vie, comme nous tous.
Tu sais, Flore, la peine que j’ai. mais tu sais aussi que je reprends pied, comme tu as du le faire.
La vie continue, mais les souvenirs restent. c’est un petit coup de nostalgie…

A nous de transmettre à notre tour à nos enfants l’amour de la montagne, sa beauté,sa force et sa fragilité.

Merci.

Posté en tant qu’invité par seb:

Bonjour,

Je suis touché par tes mots, ceux de Flore également, tant je partage votre peine. Mon papa (50 ans et grande forme), compagnon de cordée est parti à jamais le 8 janvier 2006. Bientôt un an également. Hier, dans mon coeur, dans ma tête.
La montagne est toujours aussi belle, bien plus encore, car elle était souvent le miroir de papa, lui qui se regardait dedans pour trouver paix et sérénité. Je regarde ces sommets comme je regarde papa, avec admiration pour sa beauté, sa pureté, son élégance et pour tous ce qu’elle m’a transmise. J’ai reçu énormément de valeurs, de douceurs de papa, par la montagne surtout.
J’ai beaucoup de mal à y retourner,à chaque fois j’ai une appréhension, avec la peur de me retrouver trop fortement avec papa, avec tous ces souvenirs d’ascensions…
Mais le bonheur d’être là-haut est au fond de nous, se retouver sur une arête, un sommet, un peu plus près des nuages est une évidence, on se sent exister pleinement, toute cette beauté est un bonheur infini puis ce qu’on vit en montagne nous donne l’adrénaline, le goût de vivre encore plus à fond, « en bas », de puiser dans chacune des occasions d’être heureux. La montagne leçon de vie et donneuse de mort. Ce paradoxe qui la rend si forte et précieuse.

Posté en tant qu’invité par quent:

touché…

Chaque fois que je lis des mots comme le tien, ma gorge se noue.
Lui aussi…
je suis partagé entre cette sensation de haine, de rage envers celle qui nous a emputé notre vie, et ce respect du choix d’une passion et de ses conséquences.
Des fois je l’aime, pour sa beauté et pour … (je sais meme pas comment exprimer ce que je ressens tellement elle m’est vitale) et des fois je la hais de tout mon corps.

un jour, avec mon père, nous nous balladions sur le glacier des bossons.
très bonne école de glace, pour nous pyrénéens, qui en manquons cruellement l’été.
nous sommes tombés par hazard sur des lambeaux de vètements. puis, plus loin sur une machoire…humaine…
Mon père, aussi dégouté que moi m’a dit « viens, nous sommes dans un cimetière ». nous avons quitté le glacier et nous avons longuement discuté sur le sujet. il m’a fait comprendre que si la montagne nous laisse jouer sur son dos, il ne faut jamais oublier qu’elle est toujours la plus forte. elle était là avant nous, et le sera après .
depuis, j’ai un profond respect pour elle.
contairement à toi, j’ai besoin d’y retourner. ce n’est pas un pèlerinage, mais j’ai besoin de réussir ce qu’il n’a pas osé faire.
il était un très bon « second » comme il aimait dire…pour me donner confiance en tête.
je crois qu’il aurait aimé être un « grand » alpiniste. il ne savait pas qu’il l’était, à mes yeux.

Allez, demain je file me perdre sur le grand manteau blanc.
on nous a transmit quelque chose. Que ce ne soit pas pour rien. profitons des merveilles de la montagne et transmettons à notre tour à nos enfants.

je te souhaite encore du courage, et beaucoup de plaisir tout là haut.

Amitiés, Quentin.