C’est moi le metteur en scène kamikaze qui envoie mes modèles au casse-pipe pour une vulgaire photo !
Pour désamorcer la polémique, je confirme que mon compagnon ne s’apprêtait pas à sortir son pique-nique là où la photo a été prise, mais poursuivait bien sa descente, rendue délicate par une neige faite d’un conglomérat de boules gelées… C’était bien du béton (mal fini avec toutes ces boules), et non pas à 8h mais à 14h, la faute à l’exposition ouest et au temps nuageux et frais de dimanche dernier. Je ne pense pas que les poils de la moquette auraient poussé dans ce haut du versant ouest du col du Pavé en descendant plus tard, et il ne fallait pas trop tarder pour éviter que les pentes orientées sud sous le sérac chauffent par contre trop. Ca tournait d’ailleurs avec les oreilles à 14h30 au-dessus du refuge du Promontoire !
Pour revenir au skieur, il aurait du effectivement prendre plus à droite (au sens orographique) pour rester au-dessus de moi, ce qu’il a fait pendant que je prenais la photo. Sinon la portion la plus menaçante du glaçon (à droite sur la photo) ne le dominait en fait pas directement, le zoom de la photo écrasant un peu les perspectives.
L’exposition aux séracs doit évidemment être limitée tant que possible, mais reste ponctuellement inévitable dans pas mal de courses, de la voie normale du Dôme au Mont-Blanc par les Grands Mulets, ou même dans ce tour de la Meije, sous les séracs des corridors (avant le Serret du Savon) : y’a pas de risque zéro en montagne, ou alors devant Montagne TV… Pour dédramatiser et comme évoqué plus haut dans la file, il suffit de comparer le nombre d’accidents dus aux chutes de sérac avec ceux dus aux avalanches, la neige se casse la gueule plus souvent que la glace…
Je vais en tout cas veiller à ce que mes photos ne pervertissent pas la jeunesse montagnarde, sans cliché avec ponts de neige, séracs, plaques à vent, trou de marmotte ou autres dangers potentiels… Ah ben où c’est que je vais aller skier ?