Mon rêve de l’été: réaliser enfin une grande voie. Damien me propose Méli Mélo à Pralognan; en réalité on enchainera deux grandes voies, bonheur extrême que je vécu ce jour là, le geste appelant le geste, les longueurs s’enchainèrent dans l’euphorie et mon Dieu, que la journée fut belle et la bière exquise !
Méli Mélo
Le souffle amer du vide lèche l’échine et l’ombre pâle court dans la nuit.
Ballotée par le vent dans la niche des abimes, la fleur des glaces les invite.
La pierre noire les domine, le vert se meurt et le roc rugit.
Blocs effrayants ricanant à l’envie, les Cieux les célèbrent et ils sourient.
Douleurs des membres et doigts crochus, le mouvement grimace.
Déchirures et froissements, chuchotements et grognements,
Le voile les surprend par la rigueur de sa face.
Dans l’étreinte des replis, la main cherche et tâtonne
Et le rire enfin les secoue quand la beauté du jour les surprend à genoux.
Alors le lien démêle le chemin qui les descend sur l’envers.
Chutes lentes et sans fin, la chaine marque le retour.
De rebonds en ressauts, le pied effleure et caresse.
Au bout du bout : la faim et l’ivresse.