Avec les photos je trouve que ça aide vraiment
Meije paumatoire ? + matériel pour la traversée
En ouvrant le topo c2c j’ai failli faire un syncope tant le topo est détaillé au cailloux prêt (du moins c’est l’impression que j’en ai). Est-ce que l’itinéraire est si pomatoire que ça (nécessitant alors d’apprendre le topo par coeur) ou alors est ce que globalement le cheminement est assez évident ?
C’est pas évident, surtout le début de nuit jusqu’au glacier carré
Je me suis paaumé plusieurs fois, et j’ai complété le topo pour que d’autres ne fassent pas les mêmes erreurs
Je précise qu’on est une cordée habituée aux courses d’arête, notamment en Belledonne où les topo c’est plutôt du genre : « un peu à droite puis après au mieux jusqu’au sommet ».
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Mais c’est pas une course d’arête jusqu’au Grand Pic, c’est bien paumatoire.
Après le Grand Pic, l’itinéraire est plus simple, mais les rappels du doigt de Dieu sont pas faciles à trouver…
Quand je lis goulotte mixte à 70° je m’attends à avoir 2 pioches. Or il ne semble pas que ça soit le choix usuel. Est-ce qu’on tire bêtement sur les câbles dans ce cas ?
Fin juillet 2023 le cable était quasi partout dégagé et il y avait de bonnes marches, c’était facile. Mais en juin?
+1, et même si on est plus lents et que le jour arrive vers la dalle Castelnau.
Attention quand même, la Meije ce n’est pas les Grandes Jo’ mais ça reste une course longue et sérieuse.
Le topo en question : Camptocamp.org
Ouais, mais par exemple la traversée du Grand Pic de Belledonne, c’est 300 m de déniv d’arête/face pour atteindre le sommet + 340 m d’arête à vol d’oiseau pour atteindre la Croix de Belledonne.
Alors que la traversée de la Meije, c’est 900 m de déniv pour atteindre le sommet + 550 m d’arête à vol d’oiseau (et à presque 4000 m) pour atteindre le glacier.
Ce qu’il manque dans le topo c2c, ce sont des indications d’altitude et déniv. et on s’apercevra que 3 lignes de description concerne plutôt 200 m de déniv que 20 m, c’est raisonnable.
A savoir qu’il n’y a pas de problème à monter au Grand Pic sans topo, c’est jusqu’il y a beaucoup de variantes juste un peu plus difficiles, ou plus difficiles, certaines avec des goujons car on rejoint une voie équipée. Il y a des pitons un peu partout, car il y a des voies ou des variantes de voies, les pitons ne sont pas forcément issus de fourvoyages.
Regarde le topo… Ah non, cette info n’est pas dans le topo c2c.
Ben voilà, le topo n’est pas assez précis.
Faudrait savoir : il est trop précis ou pas assez précis ?
C’est une goulotte, donc il y a du rocher autour en plus du câble, on peut se contenter d’un piolet + l’autre main sur le rocher.
Si on craint que le rocher soit verglacé et le câble inaccessible ou enfouis sur une portion (ça arrive), le leader peut prendre 2 piolets.
Mais généralement, piolet d’une main et câble ou rocher de l’autre suffit. C’est sûr qu’on randonne moins que dans le rocher pur, en plus faut poser des protections sur le rocher ou le câble (faut parfois se décaler pour les poser), mais on rejoint l’arête quand même.
Si ya du monde ya qu’à suivre. Mais moi j’étais trop lent. Arrivé en bas du couloir Duhamel on était seuls et sans être à proprement parler paumés (on savait qu’on était au couloir Duhamel) on n’a pas trouvé le passage …
On était trop justes techniquement et en manœuvres de corde de toute façon. Si tu as de la marge moins de souci et tu devrais pouvoir suivre les autres.
Dans la montée au Grand Pic, je trouve qu’il y a beaucoup de passages « obligés » (surtout avant le glacier carré). C’est pour ça que le topo est détaillé avec plein de petits noms sympas. Donc bien connaitre le topo et l’avoir compris permet d’aller assez vite sans se poser trop de questions. C’est un peu plus complexe qu’un itinéraire du type « monter en restant toujours au plus facile ».
D’ailleurs la montée au Grand Pic c’est plus une face qu’une arête. Donc pas toujours de signe directrice évidente.
Et si le câble est encore (ne serait-ce que sur 5m) enfoui, alors 2 piolets pour le leader seront confort. Mais câble enfoui ou non, c’est une info que peut donner le refuge je pense.
Le reste des arêtes est plus facile et évident.
Et s’il y a un risque d’orage dimanche (et même si pas de risque d’orage), une stratégie très sympa est :
J1 : montée au refuge du Promontoire
J2 : montée au Grand Pic et bivouac au sommet. Il y a un bon emplacement pour 2 personnes. Quel bivouac ! Penser à recharger de l’eau au glacier Carré.
J3 : fin de la traversée et retour à la voiture. En partant à 6h du Grand Pic quand il fait jour, on passe sans trop courir à 12h à l’Aigle.
Inconvénients : on ne dort pas à l’Aigle qui est sympa et il faut porter le matériel de bivouac.
Mais en avantages : on fait tout de jour et on n’est jamais pressé par l’horaire. On est en décalé donc toujours tout seul tranquille (sauf au sommet du Grand Pic où ça passe à toute heure, les gens sortant de différentes voies…).
Sérieux?
C’est sûr que le spectacle doit être magnifique…
Bon j’imagine que ton j2 était le samedi en supposant qu’il y ait pas trop de risques d’orage ce jour-là mais ca m’a fait rire.
lol oui, J2 est le samedi…
Pour le WE prochain, ça collerait bien… Avec un samedi beau, chaud et sans vent. Idéal pour un bivouac perché. Et un dimanche plus suspect où il faut potentiellement avoir fini tôt…
Quelques petites nouvelles postées il y a deux heures par la gardienne du Promontoire sur Facebook.
Nous avions légèrement surcoté le topo de la Traversé de la Meije. Grosso-modo, c’est AD pour monter au Grand Pic, puis AD pour la 2ieme partie => on avait donc mis D- pour l’ensemble au lieu d’AD+.
La montée au Grand Pic n’est pas plus paumatoire que la plupart des itinéraires similaires dans les Ecrins. Voir beaucoup moins compte tenu des nombreuses « marques » permettant de « repérer » l’itinéraire. On peut repérer l’itinéraire la veille après être monté au refuge, au lieu de boire des bières sur la terrasse.
On ne prend généralement qu’un seul piolet, comme c’est indiqué sur c2c (cf Camptocamp.org)
S’il faut 2 piolets par personne, 10 broches/camalots/pitons … c’est qu’on n’est pas au bon endroit ou que les conditions ne sont pas bonnes et qu’on explosera donc l’horaire avec tous les risques induits sur cette arête prenant bien l’orage.
Si on souhaite bivouaquer au sommet, on peut monter par l’Arête W bien plus intéressante, sauvage et soutenue, que l’autoroute de la voie normale. Camptocamp.org
Certes… mais Belledonne ne se résume pas au Grand Pic et il y’a des chevauchées bien plus longues que la traversée de la Meije. Pourtant pas de topo aussi détaillé.
Néanmoins tout le monde à l’air de s’accorder pour dire que ça ressemble plus à une face qu’à une arête sur la première partie : justifiant donc la longueur du topo.
Une description d’itinéraire n’a aucun rapport avec le matériel à embarquer ?
Mais bon chacun son avis sur la question…
En tout cas merci à tous pour vos réponses. Ce qui est sûr c’est que cette course semble concentrer un paquet d’histoire.
Le problème avec la traversée de la Meije est que le rocher est excellent en général, et jamais mauvais. On ne peut pas compter sur un rocher nettoyé et meilleur sur le bon itinéraire qu’à côté de l’itinéraire. Tout au plus on peut regarder l’usure des prises, mais parfois elles sont sales et ne brillent pas (il n’y a pas de vraie patine, mais le grain est émoussé par rapport à l’origine). Pas toujours facile quand on a la tête dans le guidon (c’est souvent du 2/3, on randonne).
Si on a un peu de marge (savoir grimper en grosse une dalle à réglette en 5b/c, et une dalle en adhérence en 5a/b), on peut se contenter de connaitre les passages obligés, et entre 2 passages obligés, viser « au mieux là-bas là d’dans ». Si on ne prend pas au plus facile, pas grave, on fera du 5b au pire.
Pour sûr : c’est une grande page de l’histoire de l’alpinisme. Je peux te conseiller, si tu le trouves d’occase, l’excellent ouvrage d’Isselin qui conte fort bien le « paquet d’histoire » en question.
A titre perso, je pense qu’on est rarement passé au bon endroit lors de notre parcours pour monter au grand pic (de toutes manières le topo est évidemment bien trop détaillé), mais si on a le niveau pour la course, ça passe aussi partout… Camptocamp.org
traversée faite en juillet 2016 (avec bivoauc au sommet)
je ne peux que conseiller cette option traverséé+bivouac au sommet:
ca coupe la course en 2, donc moins speed sur l’horaire (la traversée est quand même longue)
tu pars du promontoire tranquillou au soleil (genre pas à 3h du matin)
t’as pas la queue derrière les autres cordées vu que t’es en décalé, reperage de l’itineraire plus facile (il faut faire quand même chercher un peu, 2 ou 3 fois mais je ne trouve pas l’itineraire si paumatoire)
tu bénéficies de conditions meilleures de neige le 2ème jour quand tu fais la traversée
bon il y a quand même des inconvénients :
il faut que le temps soit stable pour bivouaquer au sommet
tu te trimballes le matos de bivouac (apparemment il y a des tapis de sol planqués sous des rochers au sommet mais je ne sais plus si c’est toujours le cas)
pour la traversée dent zigmondy, 2 piolets c’est plus confort (mais avec 1 ca doit passer)
après la cotation, non ce n’est pas du TD enfin! comme dit c’est 2 courses en AD donc cotation globale entre AD+ et D-, celle proposée par c2c est coherente…
Nous avons finalement fais la Meije Vendredi et Samedi pour la première fois. Si quelqu’un tombe donc à l’avenir sur ce sujet, voici mon ressenti suite aux questionnement évoqués plus haut :
Première question :
Le topo est BEAUCOUP TROP détaillé sur certaines parties. En gros l’itinéraire est évident jusqu’à la dalle Castellnau. A partir de là c’est effectivement pomatoire jusqu’aux vires du glacier carré.
Une fois le glacier carré atteint tout m’a paru assez évident. On chemine toujours au plus simple et le cheval rouge est facile à trouver. Du grand pic rien de transcendant en terme d’itinéraire. Les mentions des relais facultatifs sur les dernières dents sont utiles et corrects.
Deuxième question :
Oui ça passe avec un piolet. Maintenant c’est loin d’être évident surtout si il y’a peu de marche (comme c’était notre cas). Avec des crampons tout ronds on a pas fait les fiers en corde tendu. Obligés donc de s’arrêter tirer une longueur sur un relais monter sur broches jusqu’à la sortie sur l’arête.
Pour conclure et comme évoqué précédemment sur le sujet : le bivouac est une très bonne idée. On a croisé qu’une cordée qui avait bivouaquer au sommet (nous au glacier carré) alors qu’on observait les bouchons dans les rappels du grand pic depuis le doigt de dieux…
Comment ça croisé ? J’ai du mal a comprendre.
Ou alors vous les avez vus au refuge de l’aigle ?
Comme c’est une méga-classique et qu’il y a eut des éboulements, le topo s’est encore étoffé, probablement un peu trop. Il faudrait remettre cela à plat mais c’est du très gros travail, pas facile. L’historique ainsi que les ressources externes sont également très étoffés.
Ou bien faire un nouvel itinéraire intitulé « l’essentiel de la traversé ». Mais maintenir 2 topos, voir 3 puisqu’il y a en plus la montée « simple » au Grand Pic, c’est également beaucoup plus de travail. Les 2 topos (voie normale et voie normale + traversée) ne sont d’ailleurs déjà plus harmonisés.
Une solution pourrait être de tout mettre dans l’itinéraire de la voie normale et de ne mettre que l’essentiel dans la voie normale + traversée.
Le dessin de Lazare est un bon résumé.
Un bon croquis synthétique est souvent beaucoup plus rapide à utiliser sur le terrain (qd tout va bien). Qd cela va moins bien, on sera bien content de trouver plus d’infos dans le texte. Là c’est souvent très compliqué de savoir ce qui peut ou pas servir.