Mauvaise conscience

Posté en tant qu’invité par Anonyme (sinon blacklistable):

En bout de corde, pas le moindre clou à la ronde, vous posez votre unique friend N°3,5 dans la fissure salutaire, et vous doublez d’une sangle sur un semblant de béquet; le troisième point c’est votre pied gauche sur un gratton.
« Relais ! » - et voici votre compagnon qui va souffrir à son tour dans cette traversée pourrie où vous avez eu toutes les peines à passer… Un quart d’heure, on voit pointer le bout de son sac derrière l’arrête - il est dans la partie difficile (et naturellement pas assurée, par manque de fissures).
Et là click … le friend, à cause du changement de direction c’est retourné dans la (semblant de) fissure, bref il gicle direct en cas de chute… Et le béquet… aille c’est que ce béquet il était acceptable pour doubler le friend, mais maintenant qu’il reste seul, misérable, et pas franchement vérifié…
Et là vous vous dites, comme dans la « Mort suspendue »: « S’il te plaît Franck, ne tombe pas, pas Maintenant s’il te plaît !.. »

Heureusement Franck est concentré, il vous fait confiance, et il passe comme d’habitude. Vous lui dites rien à Franck, mais vous en avez gros sur le coeur.
Car si Franck avait lâché…

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par Fabrice:

C’est un beau récit. Le genre de situation que l’on a tous plus ou moins rencontré.
Cela fait pensé à des passages de film, effectivement. De là a parler de « mauvaise conscience », je ne suis pas sûr. Il y avait une autre solution ? Non !
Bonnes courses

Posté en tant qu’invité par Hugues:

Le genre de situation que l’on a tous plus ou moins rencontré

Des relais foireux, j’en certes connus mais pas à ce point tout de même.
D’ailleurs je doute qu’Anonyme évoque vraiment une situation réellement vécue.

Posté en tant qu’invité par julien:

sa me rappelle un relais sur un becquet avec un seul point qui etait une sangle et le becquet n avait pas l air tres solide!!bref on s en ai sorti avec une bonnne freyeure!!

Posté en tant qu’invité par Djay:

Hugues a écrit:

Des relais foireux, j’en certes connus mais pas à ce point tout
de même.
D’ailleurs je doute qu’Anonyme évoque vraiment une situation
réellement vécue.

Tu doutes, mais je te garantis que cette situation arrive plus souvent que tu ne l’imagines en terrain d’aventure. Quand y’a rien, y’a rien! Alors le relais, soit on le fait avec les moyens du bord, soit on le fait avec les moyens du bord…

Je pire qu’il m’ait arrivé de faire c’était sur un chêne vert de 50 cm de haut et de 3-4 cm de diamètre au milieu d’une dalle au Caroux (la prochaine fois, j’emmène les pitons!)

Posté en tant qu’invité par baghirati:

grand classique mais où est la mauvaise conscience dans ton histoire ?

Posté en tant qu’invité par Francois:

Hugues a écrit:

Le genre de situation que l’on a tous plus ou moins
rencontré

Des relais foireux, j’en certes connus mais pas à ce point tout
de même.
D’ailleurs je doute qu’Anonyme évoque vraiment une situation
réellement vécue.

Grave erreur! ce fut une situation commune pour les « vieux ». Ceux de la génération d’avant les spits et les friends. La situation où on se dit: « L’année prochaine, j’irai à la mer ».

Posté en tant qu’invité par Michel:

Cette situation est avant tout liée à une ERREUR technique.
En effet, le PIRE EST encore A VENIR : il va bien falloir monter au dessus de ce relais foireux dans cette dalle froide et moutonnée où le premier point semble bien loin !!!
Et alors là l’assurage du second tout à l’heure paraitra béton par rapport à celui du leader.
Je pense sincèrement qu’il vaut mieux ne pas faire de relais que de faire des relais foireux. La technique « corde tendue » permet de laisser au moins 2 ou 3 points (solides esperons le) pour la cordée.
Il m’est en effet arrivé d’etre obligé de descendre en économisant les pitons : 5 rappels avec 3 clous, c’est chaud . On posait deux points pour le premier qui descendait, le second en récupérait 1 et descendait sur le plus solide. Le TOUT dû evidemment à une erreur d’itinéraire.

Renouveler ce genre d’expérience, c’est à tous les coups aller à la mer la prochaine fois.

Posté en tant qu’invité par c.l:

Tiens ca me rappelle un truc:
Après avoir installé une relais avec une sangle sur bon un gros bloc, je fais monter le second. Mais en ravallant le mou, y avait comme un bleme: le bloc venait quand je tirais sur la corde !
Le bloc avait l’air super solide mais ca n’etait que dans un sens (celui ou je l’avais testé un peu vite), et dans le sens du tirage c’etait une vraie bascule.
J’ai annoncé avec delicatesse a mon second qu’on avait pas de relais et qu’il serait judicieux qu’il trouve une bonne position pour attendre qu’un nouveau relais soit installé (ca a fait comme un froid).
Ha les joies du TA …

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par Alex:

je rejoins l’avis de Michel (salut, Michel !)

si tu fais un relais c’est :

  1. que tu es en bout de corde
  2. que tu as trop de tirage
  3. que tu as trouvé une bonne terrasse qui te permet d’être confortable
  4. que tu as trouvé un bon endroit qui te permet d’être à l’abri des chutes de pierres ou glace (exemple : relais en cascade de glace)
    (Si tu trouves d’autres situations, vas-y, je suis preneur)

Dans tous les cas, tu as mis des points intermédiaires dans ta longueur, et le gros risque n’est pas d’assurer ton second à partir du relais, mais pour la suite quand le facteur de chute sera potentiellement élevé au-dessus du relais à la longueur suivante…dans tous les cas que j’ai mentionnés, il vaut mieux donc continuer et tomber sur un point douteux avec derrière toi une grande longueur de corde pour faire « élastique » et éviter au point de lâcher.

Ce n’est donc pas une mauvaise conscience qu’il faut avoir, mais la tête froide et réfléchir aux sollicitations des points d’assurage…

bonne grimpe
Alex

Anonyme (sinon blacklistable) a écrit:

En bout de corde, pas le moindre clou à la ronde, vous posez
votre unique friend N°3,5 dans la fissure salutaire, et vous
doublez d’une sangle sur un semblant de béquet; le troisième
point c’est votre pied gauche sur un gratton.
« Relais ! » - et voici votre compagnon qui va souffrir à son
tour dans cette traversée pourrie où vous avez eu toutes les
peines à passer… Un quart d’heure, on voit pointer le bout de
son sac derrière l’arrête - il est dans la partie difficile (et
naturellement pas assurée, par manque de fissures).
Et là click … le friend, à cause du changement de direction
c’est retourné dans la (semblant de) fissure, bref il gicle
direct en cas de chute… Et le béquet… aille c’est que ce
béquet il était acceptable pour doubler le friend, mais
maintenant qu’il reste seul, misérable, et pas franchement
vérifié…
Et là vous vous dites, comme dans la « Mort suspendue »: « S’il te
plaît Franck, ne tombe pas, pas Maintenant s’il te plaît !.. »

Heureusement Franck est concentré, il vous fait confiance, et
il passe comme d’habitude. Vous lui dites rien à Franck, mais
vous en avez gros sur le coeur.
Car si Franck avait lâché…

Posté en tant qu’invité par Hugues:

Tu doutes, mais je te garantis que cette situation arrive plus souvent que tu ne >l’imagines en terrain d’aventure. Quand y’a rien, y’a rien! Alors le relais, soit on le fait >avec les moyens du bord, soit on le fait avec les moyens du bord…

Merci pour le renseignement, mais en terme de terrain d’aventure, je ne pense pas à avoir à faire preuve d’imagination.
En ce qui concerne les relais faits les moyens du bord, je connais aussi. Pour qui veut tester, je conseille la voie Kelle à l’épaule NW du pic sans Nom.

Posté en tant qu’invité par Olivier:

Il se vache en fermant les yeux Franck ? Parce qu’en arrivant au relais, il a du voir le bazard non ?

Posté en tant qu’invité par benoit:

ce genre de relais ca fait des morts de temps en temps.
en montagne ou aillerus, un relais doit être inarrachable. sinon on ne le fait pas…

Posté en tant qu’invité par Francois:

benoit a écrit:

ce genre de relais ca fait des morts de temps en temps.
en montagne ou aillerus, un relais doit être inarrachable.
sinon on ne le fait pas…

Ca c’est la théorie. En montagne, on fait ce qu’on peut avec ce qu’on a.

Posté en tant qu’invité par Alex:

et en course de neige tu penses que tu es toujours en mesure de faire un relais inarrachable ? que signifie « inarrachable » d’ailleurs ? au-delà du facteur 1,3 et de 79kg il va s’arracher ? en montagne tu fais tout ce que tu peux pour avoir un bon relais mais un relais inarrachable en T.A. ce n’est pas la règle générale malheureusement…

Alex

benoit a écrit:

ce genre de relais ca fait des morts de temps en temps.
en montagne ou aillerus, un relais doit être inarrachable.
sinon on ne le fait pas…

Posté en tant qu’invité par Pat:

de plus en plus au taquet sur cette pente en glace à 55°, Pat ne connait que la fuite en avant, sachant bien que s’il s’arrete pour brocher il sera trop daubé pour repartir. A chaque relais (détails plus loin…), il assure Bubu à la main, la corde simplement passée en renvoi dans un mousqueton, comme il l’a vu faire par un très grand guide, persuadé qu’il est qu’il peut en faire autant; heureusement Bubu n’en sait rien… (pardon…)

à la descente, la cordée utilise pour les rappels les relais de la montée, et Bubu doit peser de tout son poids pour retenir les blocs de 10 kg, seulement retenus par le gel, et qu’il voit bouger!!! Heureusement que Pat a pris la peine de doubler avec du 6 mm certaines cordelettes bouffées par le gel, pourtant vieilles de meme pas 10 ans (soupirs)

Posté en tant qu’invité par Michel:

Ca c’est la théorie. En montagne, on fait ce qu’on peut avec ce
qu’on a.

Ce qu’on A étant essentiellement constitué par de la compétence. On peut aussi « EN » avoir, mais trop d’audace ne remplace pas longtemps la technique.

Posté en tant qu’invité par dudul:

En bout de cordes sur dalles pourries, relais sur gouttes d’eau et sur racines plus que pourries d’un pauvre petit buisson,avec un second assez corpulents.CCl:vous vous jurer de vous mettre a la couture ou au scrable,vous ne pouver respirer que qd vous entendez le piton de renvoie chantez que votre leader met.

Posté en tant qu’invité par Christophe:

Michel, tu as entierement raison.
Je me rappelerai toujours un relais à Whiteside Mountains NC : 1 spit de 1/4 inch (environ 6mm) piqué de rouille, vieux de 30 ans et pas moyen d’ajouter quelque chose. La prochaine protection était à 7-8m. En quelques secondes, j’ai compris qu’avancer corde tendue ou ne pas monter ton second au relais mais le lasser au dernier point, sont des techniques à connaitre.