Venant aussi de l’alpin, mais option freestyle et freeride, je me suis posé les mêmes questions auparavant. Un ski de freeride est un ski qui privilégie la descente HP avant toute autre considération.
En ski freeride, il existe actuellement 2 grandes catégories : les tailleurs de grandes courbes à Mach 2 (« chargers » en anglais) et les surfeurs (« smeary, surfy »). Les 2 sont principalement destinées aux experts qui adorent skier vite dans un terrain technique et raide et qui ont besoin d’un ski capable de résister aux déformations (pression, torsion, flexion, rebond, prise de carre, etc…), raison pour laquelle on nomme aussi ces ski de freeride des skis de big-mountain. Ces skis sont un mix de ski de poudreuse (flex souple) et de ski de slalom géant (flex rigide), construits pour rester solidement plantés sur ses appuis à haute vitesse, mais élargis (95-125 mm au patin) pour augmenter leur maniement/portance en neige variable et souple à haute vitesse. On les prend en général à sa taille +3 à +10 cm.
Les skis de la catégorie surfeurs ont un rocker ± prononcé AV/AR et un cambre ± inversé, ce qui limite ± fortement leur utilisation sur terrain dur à gelé.
Corollaire, ces skis puissants de pur freeride sont destinés à un public averti possédant un bagage technique de haut niveau et demandent une condition physique d’athlète pour pouvoir pleinement les exploiter et ainsi passer à l’échelon supérieur. Si on n’est pas à la hauteur, mieux vaut passer à autre chose de moins exigeant techniquement et physiquement.
Pour ma part, j’ai noté qu’un bon ski de freerando (90-115 mm au patin) se situe nettement 1 à 2 crans en dessous qu’un pur ski de freeride (95-125 mm au patin), vu que l’on doit faire obligatoirement des compromis sur sa construction pour pouvoir obtenir un poids convenable lors de la montée à peaux de phoque.
Dans tous les cas et ce n’est pas forcément un point négatif en randonnée, ces skis puissants larges à extra-larges demandent des cuisses d’acier et des genoux solides. Pour niveau confirmé à expert uniquement. On sera bien évidement bien moins rapide à la montée qu’un pur ski de randonnée plus léger, plus court et plus étroit dotés de fixations et de chaussures plus légères. On ne peut pas tout avoir, même si les skis freerando actuels s’approchent assez bien des skis freeride, sans toutefois les égaler.
Sur ces considérations, j’ai opté pour un ensemble cohérent freerando et suffisamment performant & dynamique à la descente avec des Black Crows Orb Freebird 184 cm x 91 mm (+1 cm à ma taille) + chaussures Salomon S/Lab MTN (flex 120) + fixations Fritschi Tecton 12 (avec élasticité butée et talonnière, gage de confort & sécurité inégalable pour envoyer vite à la descente en terrain dur et bosselé). Absolument ravi du compromis depuis 8 ans (Black crows orb free bird - Skitour). Ce ski BC Orb FB est solide et endurant face aux inévitables mauvais traitements en freeride engagé tandis que le Dynafit Huascaran l’est bcp moins (top sheet qui s’écaille littéralement après 3 saisons)
Le ski freeride n’a donc pas du tout les mêmes buts et aspirations que le ski de randonnée pur et dur. A chacun de bien définir le cahier des charges et de choisir soigneusement le matériel qui lui convient le mieux parmi le choix pléthorique actuel. Le choix d’une paire unique polyvalente est tout aussi valable que x paires de freeride et/ou rando ± spécialisées… 
En schématisant à l’extrême, il faut essayer dans la mesure du possible d’avoir un ensemble cohérent par un arbitrage judicieux des différents paramètres du cahier des charges: chaussures rigides et puissantes avec un ski large de 105 et des fixations avec élasticité butée+talonnière (comme en ski alpin) pour envoyer fort ± sauts/tricks à la descente, ou un ski étroit de 85 avec des chaussures légères et souples et des fixations minimalistes légères pour favoriser le D+, ou un compromis idéal de tout ceci avec des skis de 95 au patin…!