Bonjour,
Nouveau sur le forum je me permet d’exposer mon cas:
45 ans, charentais, peu d’expérience en montagne, pas de problèmes de santé, bonne condition physique sans être extraordinaire (par semaine: 30km de CaP à rythme modéré, 1 ou 2 séances de piscine, 2 ou 3 de gainage)
Je possède de longue date un appart’ dans le piémont Pyrénéen où je me rend de + en + souvent pour randonner à la journée en solo sur des sentiers pas ou très peu exposés, + un peu de trail.
Et donc récemment je viens de vivre un évènement dont j’aimerais tirer toutes les leçons:
Départ pour Gavarnie un matin depuis l’appart (alt. 400m), arrivée au parking (alt. 2200m), 20min de marche d’échauffement, montée - trop - rapide jusqu’à la brèche de Roland (alt. 2800m) à 85-95% de FCmax mais bonnes sensations, pause pour boire et m’alimenter, puis direction le Casque 1er objectif du jour.
Et là alors que je connais le chemin pour l’avoir déjà emprunté, le cerveau passe alors dans un tunnel, je colle trop la paroi surplombante, rate l’accès à la bonne vire pour finir dans une impasse sur une vire inclinée très étroite, exposée.
Quand je me décide à faire demi-tour je suis pris de vertiges, je m’assied calé contre un rocher pour temporiser, ça empire, je perd tout sens de l’équilibre comme lors d’une « crise de foie », au bout d’un moment j’essaie de repartir à 4 pattes, échec, retour à mon rocher, la panique monte.
Je finis par appeler le PGHM qui a sûrement galéré à comprendre mes propos tant la confusion mentale m’envahissait… et qui m’hélitreuille une heure + tard.
L’hélico se pose au parking où le médecin-secouriste m’examine: mon équilibre ne revient pas, prononcer quelques mots requiert un effort surhumain, il suspecte un AVC, retour en hélico jusqu’à l’hôpital de Tarbes.
Mes forces sont revenues peu à peu au fil des heures passées dans le couloir sur un brancard, pour finir par voir un médecin. Diagnostic: MAM, les gendarmes devaient redescendre mon véhicule mais interdiction de conduire, je rentre en taxi.
Bilan final: vilaine blessure à l’ego, je suis surtout embarrassé d’avoir fait intervenir l’hélico pour un cas bénin de simple randonneur monté trop vite (dans un état normal ou même légèrement altéré le retour quoiqu’exposé n’aurait rien eu de difficile)
A l’avenir je vais tâcher de ne pas surestimer mes capacités, capacités qui m’interrogent malgré tout:
- j’avais une dizaine de jours en haute montagne derrière moi, certes je rentre tous les soirs en plaine mais je me pensais malgré tout en bonne partie acclimaté.
- j’avais déjà vécu une expérience similaire y a une quinzaine d’années au sommet du Petit Vignemale, d’où j’étais redescendu à 4 pattes. Cependant à l’époque j’étais gros fumeur et ma condition physique pas terrible.
- un souvenir encore + ancien, lié ou pas?: un vol Aeroflot sur un vieux Tupolev mal pressurisé où toute la phase de descente a été synonyme de douleur à se taper la tête contre un mur: mal strident des oreilles jusqu’au dessus des yeux en passant par les tempes. Aucun autre passager n’a semblé affecté. Ca s’est calmé dès l’atterrissage mais mon équilibre est resté précaire quelque temps.
Voilà je poste ici dans l’espoir de bénéficier d’éclairages ou de retours d’expérience similaires.