Je t’ai manqué ? J’en suis désolé…
Belle histoire.
Je t’ai manqué ? J’en suis désolé…
Belle histoire.
Super ce post que je découvre aujourd’hui!
Bravo et merci aux divers protagonistes qui se sont exprimés. On touche ici aux ficelles profondes de notre motivation, de notre façon d’agir, réagir, appréhender le monde (pas seulement la montagne)… Super intéressant, ça participe pleinement à ma réflexion actuelle.
Mon petit commentaire perso:
L’appréhension fait partie du jeu. Elle en est peut-être le sel.
Préparer une course, confronter toutes les infos recueillies, faire des choix, deviner les conditions, avoir peur, tout ceci est nécessaire. De façon à avoir une motivation au niveau de ses ambitions, de façon à être à un haut niveau de vigilance, etc.
Une de mes plus belles courses: celle que j’ai le plus appréhendée, et qui, l’ayant bien préparée, étant très motivé, avec des conditions au rendez-vous, a été une réussite totale, malgré (ou grâce à?) une complexification de l’approche.
Après, si on arrive à dormir la nuit précédente, tant mieux mais ce n’est pas gagné évidemment!
(Pour ma part, au moment du coucher, j’essaie de positiver et de me calmer, je me dis que j’ai tout préparé, que ce n’est pas la peine de me faire plus de souci, qu’il n’y a plus qu’à dormir jusqu’à ce que le réveil déclenche le début réel des « hostilités », et ça peut marcher… Ah s’endormir avec cette petite flamme au coin de l’oeil… :rolleyes: )
[quote=« K’ascade, id: 1171207, post:60, topic:108265 »]Dimanche soir, il doit faire beau demain, on prévoit une grande voie en TA (ce qui n’est pas vraiment ma spécialité, j’ai une grosse tendance à stresser à chaque fois), on fait les cordées, prépare le matos… Et on se couche… sauf que je ne dors pas cette nuit non plus.
[…/…]
A un moment, pour une broutille, je prends la mouche et je craque. Je m’arrête et dis aux autres d’y aller sans moi. Qu’ils grimperont tous les 3 et que ça sera mieux comme ça. Je crains de leur pourrir la journée (c’est d’ailleurs bien ce que je suis en train de faire) et que je ne veux pas aggraver le(mon) cas…[/quote]
Beau post, belle leçon de courage et de dépassement de soi.
Quelques réflexions qui n’appellent pas de réponse.
Avant d’aller dormir, avais-tu osé parler à tes amis, à ta coéquipière, de ton appréhension pour le lendemain, du style « je stresse du fait de savoir que demain on va aller faire du TA, j’en fais trop peu pour être en confiance, je serais rassurée de savoir que tu es prête et a envie éventuellement de tout faire en tête et je me proposerais de te relayer si je me sens en confiance sur le terrain. Par contre si ce n’est pas le type de coéquipière que tu recherches alors je préfère en parler de suite plutôt que de mettre en évidence ma peur demain au risque de gâcher ta journée… »
C’est très difficile de dire « Vous savez j’ai peur et pourtant j’en ai envie », mais ce peut être le début d’une belle discussion entre partenaires, et pourquoi pas le début d’une longue complicité quand on sait faire parler ses tripes.
Les amis, les coéquipiers, sont aussi là pour vous aider à maîtriser vos appréhensions. Et puis si toi tu as une appréhension en TA, elle en a peut-être en canyon ou en ski et là ce sera toi qui l’aidera à comprendre, à maîtriser.
Si elle t’avait répondu dès la veille « Pas de problème K, s’il faut le faire tout en tête ce sera un beau challenge pour moi et je me sens prête » alors tu aurais dormi comme un loir. Et puis si elle avait répondu « oui ça m’embête, je cherche vraiment un coéquipier CAPABLE de me relayer car j’ai vraiment besoin de réaliser ce truc » alors tu n’es pas la coéquipière du jour, mais cette confiance dans la discussion, dans la relation, est le nerf de la réussite des voies ou courses un peu engagées qui vont suivre.
Le problème n’est pas d’avoir peur. Le problème est de comprendre cette peur et de savoir si elle repose sur des éléments factuels ou imaginaires. Mais comment comprendre si on n’arrive pas à en parler.
Que ce serait-il passé si ton coéquipier était dans le même état et n’avait pas osé non plus en parler ?
Qui n’a jamais eu peur de sa course du lendemain ? Qui a osé en parler ? Est-ce raisonnable de partir dans un truc où les 2 sont morts de trouille ?
Difficile de repondre apres Lutin, c’est tellement bien expliqué , chapeau bas.
Et puis K’ascade, on sait tres bien que ton terrain de prédilection n’est pas le rocher en TA; dans ce que tu sais faire, tu excell (!!), même que quand tu m’y a emmener, j’en mene pas large, mais tu le gere si bien.
Et là, dans un exercice qui t’es difficile, tu as su montrer une grande force pour surmonter les difficultés. Bravo
Sont trop forte ces suédoises
Qui sait ? (clin d’œil bleu parce que bouh les jaunes)
Merci
[quote=« Gruyere, id: 1171302, post:64, topic:108265 »]dans ce que tu sais faire, tu excell (!!), même que quand tu m’y a emmener, j’en mene pas large, mais tu le gere si bien.
Et là, dans un exercice qui t’es difficile, tu as su montrer une grande force pour surmonter les difficultés. Bravo
Sont trop forte ces suédoises[/quote]
Merci aussi !
Je vais quand même (t’)en donner…
J’ai essayé, mais pour le coup, le TA et la voie n’était pas le fond du problème je crois.
Comme tu me connais bien (même si comme je viens de le dire, cette fois ci, la voie n’était pas la cause primaire de mon stress)
Je pense lui avoir déjà dit que le TA n’était pas mon point fort, je savais qu’elle pourrait passer en tête. Le matin, je cherchai peut-être (?) à me rassurer, mais j’avoue que je ne sais pas dans quel sens… (si elle m’avait dit qu’elle ne se sentait pas capable, j’aurai dit direct, « allez-y à 3, sans moi ».
C’est clair !
Elle avait effectivement une grosse appréhension pour aller en canyon. Elle m’avait dit que je ne l’emmènerai jamais (suite à une mauvaise expérience). Un jour, elle a timidement suivi la troupe. Je suis fière d’avoir réussi à la mettre en confiance. Maintenant, c’est elle qui réclame !
Je me doutais bien qu’elle pouvait tout faire en tête, et vu que le problème n’était pas forcément LA voie, je pense que ça n’aurait rien changer.
Mais est-ce que tu as fait un put@#£ de bonne grosse nuit de sommeil en rentrant dimanche au moins?!
Tu veux dire hier soir ? (lundi à mardi)
On est rentré tard, donc couché tard (vers minuit) réveillée vers 8h mais encore bien bien fatiguée…
A mais si c’était un lundi matin ta course, tout s’explique !
[quote=« Bubu, id: 1137141, post:5, topic:108265 »]Et tu ne préfères pas buter avec tes potes à 200m du parking au lieu de buter seul dans ton lit ?
Pourquoi ça te fait peur avant même d’avoir vérifié qu’il y avait effectivement du vent fort, des (longs) chemins en neige rare et dure, des avalanches, etc ?[/quote]
100% d’accord avec Bubu.
Il faut y aller et on verra bien sur place.
Remarque: ça veut aussi pour les prévisions de météo douteuses !
Posté en tant qu’invité par Zenitude:
Ayant vecu ces memes problemes d’insomnies (principalement dus au stress) j’ai juste envie de dire que ca se soigne !!
A toi de trouver la cause profonde et le remede qui t’ira !
Dans mon cas la meditation reguliere m’a permis de calmer mon petit cerveau agite d’occidental avec des soucis dans tous les sens…
On est pas tous egaux devant le sommeil, on stresse tous avant une course mais pour certain le sommeil sera impossible a trouver et d’autre ronfleront pour le meme stress.
C’est dommage en occident on dirait que la seule solution serait de prendre des somniferes mais le cerveau se travaille comme le reste !
La sophro a aussi de bon resultats.
Bon courage
Je viens de finir le Théorème de la Peur de Greg Child, je recommande pour un complément de réflexion sur le sujet.
Posté en tant qu’invité par carlos 65:
ces angoisses sont assez logiques car notre quotidien(asservi de confort et de progrés)et assez éloignés de la nature dans laquelle evolue l’alpinisme
n’ecoute pas les conseils te donnant une medicamentation
la sophro,le yoga,le plaisir sont de bonnes solutions ;mais encore le genepi une pipe et un cuni et au lit(2pipes ou 2 cunis pour les homo)
Tiens, c’est finaud, ça.
je pense qu’il faut distinguer l’appréhension de faire un truc limite pour son niveau technique (ou physique, c’est pas la même chose mais la problématique est la même, c’est beaucoup la peur du jugement des autres et de la mise en jeu de l’estime de soi), de la vraie peur (qui est normale, c’est un signal d’alarme on ne peut plus sain), du trac d’avant l’action (c’est notre psychisme qui joue au c…) et du stress pendant l’action. Seul ce dernier est réellement dangereux car il peut vite mener à l’épuisement, et il n’apparaît généralement que lorsque il est trop tard.
Dans l’action, on respire un bon coup et on oublie tout ce qui n’est pas ce qu’on a à faire là maintenant. Enfin, généralement. Enfin, je fonctionne comme ça depuis les années rugby de ma jeunesse, mais je crois que c’est assez partagé.
Avant … est-ce si grave, finalement ? Si on ne dort pas avant on dormira bien au retour, et le trac, l’angoisse etc. s’évanouiront lorsque on attaquera les difficultés. Ne pas confondre non plus le trac ou le stress avec l’effet tout bête de l’altitude sur le sommeil lorsque on dort en refuge.
Ceci dit plusieurs compagnons de cordée m’ont déjà fait le coup de renoncer au moment de l’attaque, alors qu’il n’y avait aucune raison objective à ça. Mais cela remontait à un trac antérieur par rapport à la course, et sans doute à la place de celle-ci dans leur imaginaire. Parce que, enfin, si c’est juste un petit ch’touia au dessus de ses compétences perso et qu’on est avec qq qui assure, on s’en sortira toujours. Ce qui est amusant c’est que c’est précisément ceux qui était censés apporter cette assurance qui m’ont claqué dans les doigts, comme quoi ce n’est pas une question de technique, mais de mental
On doit tous se retrouver un peu dans ce post.
Mes premières sorties (tout type confondus) m’ont souvent coupé le sommeil la veille.
Au début c’est de l’excitation, puis vient le moment ou on tourne 20,30 minutes dans le lit sans savoir bien pourquoi.
Le sommeil est court et le matin l’estomac est noué, jusqu’au moment ou il faut y aller. Et là chaque fois c’est différent.
Sans résoudre tout mes problèmes, j’ai trouvé quelques solutions : avoir un rythme de vie à 200 à l’heure (le sommeil vient toujours avec une fatigue aggravée par le boulot et autres), ne jamais faire mon sac le soir même (juste checker le matériel, mais le sac est fait le matin -effectivement ca grignote du sommeil mais je ne stress pas de savoir si j’ai oublié qq chose), une checklist du matos (meme mentale), et un gros merde à ses ennuis quotidiens.
Bon ca n’empeche pas l’appréhension et le « j’y vais, j’y vais pas » mais ca calme…