depuis la partie 1 …
Dans la vallée, la route de l’Itokara a plusieurs branches menant à des paturages (jaïloo) où les bergers élèvent moutons et chevaux et redescendent le lait de jument. L’endroit est fameux pour son Koumiss (lait de jument fermentée). La route se termine près de l’endroit où la vallée se rétrécit et où commence la gorge de la rivière. Il est situé sur le versant droit de la terre avec de beaux sapins. Le sentier mène à travers une forêt d’épinettes sur la crête latérale qui descend sur le bassin de la rivière Padshaata (ou Padisha-Ata) par son affluent gauche le Dzhol-Bakana. De haut Itokara on peut égalemet rejoindre les sources de l’Untur, du Chetty-say et du Kashka-suu. Ces deux dernières rivières sont également dans le bassin du Padshaaty (ou Padisha-Ata).
Le Padshaata recueille son eau du versant sud de la chaîne du Chatkal, en partant directement de la crête, où les pics font plus de 4300 m. La hauteur relativement importante de la crête explique la présence ici de petits glacier d’une superficie totale de près de 2 km2. Cette région montagneuse du bassin versant du Padisha-Ata est composé principalement de calcaire, à un degré moindre de grès, de conglomérat et de schistes, mélange d’affleurements de roches massives et de zone détritique d’éboulis. Dans la partie supérieure de la vallée, de nombreux affluents sont encombrés de matières érosives, grains de surface des roches. La rivière elle-même appartient au bassin du Syr-Daria, mais ses eaux n’y parviennent pas, car elles sont essentiellement utilisées pour l’irrigation.
Dans la plaine à 5 km du village de Nanay se trouvait à l’époque des années 1970 un camping situé près de l’office « Koksarai » du conseil régional du tourisme et excursions de Namangan. En contournant le camping, un chemin de terre mène au village de Kara-Bashat. Le village est également accessible en voiture par la rive droite de Padisha-Ata depuis Nanay. La route Nanay-Kara-Bashat traverse également les affluents droits du Padisha-Ata (Ulanbulak, Tocty, etc.). On peut remonter par des sentiers aux divers sources de ces rivières derrière lesquelles, sur la crête latérale, se trouve le bassin de la rivière Chanach.
La route se termine au Mazar « saint » de Padshaaty (lieu de pélérinage musulman). Ici commence la partie piétonne de la route. Un pont traverse vers ??la rive droite de la rivière et l’on monte environ de 500 mètres, en restant à l’ombre des bouleaux sur le bord du chemin.
Les bosquets du Padshaaty se raréfie en amont, et les roches sont plus près de l’eau. Les pierres éboulées des pentes supérieures ont bloqué la rivière, provoquant un écoulement de l’eau tumultueux et vrombissant. Le passage n’est pas long, juste une gorge d’un kilomètre dont le nom local est Kapchugay. Le sentier longe tantôt l’une ou l’autre rive en passant par des ponts spécialement aménagé pour les visiteurs (randonneurs et pèlerins). Après 25 minutes de parcours de part et d’autres de la gorge on parvient à l’embouchure d’un affluent gauche bouche, le Dzholbakan. 1 km plus loin sur le Dzholbakan il y a encore une fourche de rivière. En suivant le sentier de l’affluent gauche la marche nous mène dans la vallée de l’Itokara. En continuant tout droit sur le Dzholbakan logiquement on peut parvenir aux sources de la rivière It-Agar (ou Itokar), mais personne ne semble être passer par cette endroit pour lequel nous ne disposons pas d’information.
Deux kilomètres en amont du Padysha-Ata, un sentier tourne vers l’affluent droit, le Myn-Dzhilki (ou Myng-Dzhilki sur la carte), dont le débit d’eau est presque égal à celui du Padysha-Ata. La confluence est située à une altitude de 1760 m, d’où par un sentier remontant la vallée du Mynzhilki (traverser le pont éventuellement légèrement en amont du Padysha-Ata). La plaine alluviale du Padysha-Ata est couverte par des bosquets d’épinettes, de sapins,de bouleau plus près de l’eau et de buissons. Le sentier est bien aménager, passant d’une rive à l’autre par des ponts successifs. Plus loin le sentier demeure sur la rive droite, en remontant brusquement au dessus de la rivière sur les côteaux, pour surmonter une fermeture dans la vallée. Au-dessus du dernier pont traverser en aval, un sentier continue vers la vallée de la rivière Chetty-say, et permet de rejoindre les sources de la rivière Itokar par le passage d’un col sur les hauteurs. Près de l’embouchure de la rivière Chetty-say il y a des campements de bergers et d’éleveurs.
Le long de la vallée du Padisha-Ata, le sentier continue à grimper sur la rive droite. La rivière s’écoule maintenant dans une large vallée aux premières pentes latérales assez douces, puisse tourne progressivement vers le nord. A une heure et demie de marche de l’embouchure du Chetty-say tandis que l’on ne s’élève pratiquement pas, il y a une très belle sapinière, où l’on peux établir un campement très agréable (2095 m).
Du campement de la sapineraie il faut seulement 40 minutes pour atteindre la confluence des rivières Muztor et Kashka-suu (ouest) à l’origine de la rivière Padisha-Ata. Au-dessus de la confluence se dressent d’immenses tours rocheuses aux parois vertigineuses d’où l’eau jailli finissant dans les pentes herbeuses raides, envahies par les buissons et les énormes sapins. L’altitude de la confluence est d’environ 2200 m. Les deux sources du Padisha-Ata sont semblables en taille et en quantité d’eau.
A la confluence la rivière Muztor va au nord-ouest et la rivière Kashka-suu-ouest vers le nord-est. La relativement large vallée de la rivière Kashka-suu-ouest donne l’impression de pouvoir s’y déplacer facilement, mais ce n’est qu’une apparence, car les pentes supérieures abruptes et éboulements convergeant ont rendus le relief de fond de vallée presque infranchissable, surtout lorsque les eaux de la rivière sont hautes. En conséquence, il est préférable, pour entrer dans la partie supérieure de la vallée du Kashka-suu-ouest, de contourner par les gorges de la rivière Shaar-say (au nord, branche de la rivière Muztor).
Donc à la confluence des rivières le sentier longe la rive droite de la rivière Muztor, s’éloignant immédiatement de l’eau afin de contourner la petite rivière. La traversée de la rivière s’effectue à une distance de 2 km en amont, alors qu’il est nécessaire de traverser les eaux du Muztor à trois reprises, avec le dernier saut au niveau de l’embouchure de la Shaar-say dans le Muztor. Ici la rivière est compressée entre deux énormes rochers, provoquant un débit assez important.
Au-dessus de la traversée de la rivière le chemin monte directement vers le haut de la Gorge du Shaar-say et disparaît ensuite sous les rochers (au dessus d’une résurgence. Ici, on doit donc continuer tranquillement au dessus du lit pierreux, qui forme, par pendant 150-170 m une succession de ressaut lisse et d’aplat rocheux dénudé, avec parfois un peu de végétation herbacée. Au delà le sentier par sur légèrement sur la gauche (sens de la montée), le long du contrefort séparant les vallées du Shaar-say et du Muztor.
Le sentier de Shaar-say serpente le long de la rive gauche près du lit rocheux. Au dessus l’eau réapparaît sous les pierres et vient à la surface à certains endroits. Petit à petit le sentier s’aplatit dans la pente pour mèner une grande surface plane, où se trouves les jaïloos et des campements de bergers (2860 m).
Vers l’est un col est clairement visible permet de revenir dans la vallée de la rivière Kashka-suu-ouest. Après avoir passé ce col (3308 m d’altitude), le sentier traverse les nombreux contreforts de la crête principale du Chatkal, descend jusqu’à la rivière Kashka-suu-ouest. Depuis les hauteurs, on peut alors apercevoir les secteurs qui ont été contournés en aval jusqu’à la confluence entre le Kashka-suu-ouest et le Muztor: le chemin descend sur 6 km pour atteindre le fond de vallée amont. Ici, la vallée est large, avec un relief plat, dépourvue de végétation (2800 m). Le sentier monte doucement le long de la rive droite de la rivière Kashka-suu-ouest. La rivière sur la rive droite ne comporte pas d’affluents, en revanche rive gauche plusieurs torrents des petits glaciers du versant nord d’une crête latérale du Chatkal, derrière lesquelles se trouvent les sources amont de l’Itokara (It-Agar) et de l’Utur.
La vallée du Kashka-suu-ouest devient plus raide avant d’aborder les premiers champs de neige : nous sommes aux sources de la rivière.La haute vallée est devenu un énorme cirque rempli de névés, d’éboulis et de petits glaciers niché exposés au nord et nichés dans le coin sud-est. Sur le côté nord du cirque, Les sommets d’altitude 4369 m (Nord-Est) , 4235m (Nord-Ouest) et 4100 m assombrissent le versant et le col des Touristes d’Omsk est situé au sud. Le Pic 4100 m sert de point de référence pour se repérer car le cirque comporte plusieurs contreforts. L’accès au col des Touristes d’Omsk est simple (passage d’une moraine frontale puis d’un éboulis raide), mais il nécessite environ 2,5-3 heures. Sur le côté oriental de la pente la descente emprunte un long éboulis avant d’aborder un cirque en contrebas est de rejoindre la rivière Tuyukchi qui s’écoule principalement vers le sud (environ 6 km), parfois par des passages étroits obstrués par la neige. Sur ce site la rivière Tuyukchi est assez tumultueuse, qu’il faut parfois traverser, ou descendre le long de petites cascades, avec des sections parfois entrecoupées de névés un peu raide (jusqu’à 60-70°). Après la vallée du Tuyukchi se tourne au Sud et s’élargit. Apparaissent alors les buissons de groseillers, de framboisiers et de la végétation ligneuse. Après 5-6 km le Tuyukkchi fusionne avec l’Utur. C’est un emplacement d’estive (jaïloo) pour les bergers que nous avons déjà mentionné avant, il est situé sur le côté gauche du lit rocheux asséché. Ici le sentier grimpe sur environ 1 km, puis tourne à gauche et continue dans une direction parallèle à la crête. De là, on peut marcher le long de la rivière pendant environ 2,5 heures tranquillement sans vraiment de piste pour monter en direction du bassin versant de la rivière Kuru-say. Dans la partie supérieure à l’est du col il y a un petit glacier qui alimente un lac. La piste d’accès peut être aperçu d’assez loin. Ce passage du col sur la ligne de partage des eaux peut être classé comme un 1B à une altitude d’environ 3600 m.
Le sentier, qui traverse le lit rocheux de Shaar-say, environ 100 m au-dessus des falaises tourne à gauche (sens de la montée), un temps parallèle à la crête principale de la montagne puis peu à peu s’élève sur un des contreforts, qui se termine par une zone rocheuse. En se dirigeant vers le prochain contrefort on rejoint l’un des torrents du Shaar-say, dont l’origine vient de neiges éternelles au dessus. Avant d’arriver à 40 m de la falaise, un sentier mal balisé tourne à droite, pour remonter un couloir d’éboulis, remonte un autre contrefort et de nouveau gravit un couloir vers la côte 3370 m où se trouve une petite source. De là, en une demi-heure montée sur un chemin rocheux (parfois il est se perd dans le pierrier) on parvient jusqu’au col de Shaar. L’altitude du col est de 3600 m, et sa difficulté est de 1A, mais s’il demeure de la neige il peut être classé 1B.
Le col est plutôt étroit , recouvert d’une fine couche détritique grise. Le sentier sur l’autre versant est raide va au centre du cirque source de la rivière Kurpyrdy dont les pentes sont recouvertes également de fins éboulis. Bien en dessous du début du lit de la rivière, la piste réapparaît sur la rive droite.
Enfin, décrivons la remonté de la rivière Muztor affluent du Padisha-Ata jusqu’à sa source. Dans la vallée les sentiers se séparent l’un partant dans les gorges rocheuses du Shaar- say et l’autre suivant le cours supérieur du Muztor. A cet endroit il est possible de trouver un bon endroit pour un campement ou un bivouac. On trouve sur les premières hauteurs des pentes du bois de chauffage. En face, la rive droite descend abruptement à l’eau et comme le sentier traverse sur la rive gauche pendant 1 km, il faut traverser la rivière à gué. Au delà, l’aspect de la vallée change: sur la rive gauche les parois sont escarpées et pleine de pierrier, sur la rive droite au contraire poussent l’épinette, le sapin, et la piste serpente à travers les bosquets d’arbre. Dans le courant principal de la rivière, en de nombreux endroits des grosses pierres éparpillées ont formé une succession de rapides et de cascades.
À une altitude d’environ 2700 m, la forêt se termine et le sentier aborde en lacets raides un gros éboulis qui s’étend le long de la rivière sur près de 1,5 km. Dans la partie élargie de la vallée le Muztor coule en plusieurs branches, parfois étroites, comprimées par les roches, et où la rivière rugit et mousse. Le sentier, pour contourner les divers chutes d’eau de la rivière, doit s’élever parfois loin au dessus de l’eau. Il faut environ deux heures pour arriver depuis l’embouchure de la Shaar-say au cours supérieures des Jaïloos de la rivière Muztor. Ici, à une altitude de 3000 m la rivière possède un petit affluent, qui permet de remonter sur les hauteurs de la montagne vers le col Muztor-II (également dénommé sur la carte le col Myn-Dzhilki, possible contradiction entre l’édition originale et la carte topographique). Il est nécessaire d’emprunter la rive gauche de l’affluent pour atteindre ce col pendant environ deux heures. 500 m avant la crête le sentier devient plus large, utilisé par le bétail, qui permet de rejoindre en 30 minutes et en toute sécurité le col Muztor-II (3490 m, 1A). De ce point on peut redescendre dans le bassin de la rivière Myn-Dzhilki.
Le courant principale du Muztor continue lui à se diriger vers l’Ouest. À une hauteur de 3100-3200 m on rencontre les premiers névés, au-dessus la rivière coule dans une goulotte lissée dans la roche. Le sentier se termine ici. Il vaut mieux alors se déplacer plus haut sur la rive droite.
La rivière Muztor provient de la langue gauche d’un glacier (le Kung-Tor sur la carte), qui est assez plat. Sur ce glacier en pente douce, on peut marcher en toute sécurité sans crainte des fissures et crevasses. La longueur du glacier est de 2,4 km, sa surface de 1, 2 km2, sont point le plus élevé est à 3990 m. La ligne des névés permanent est située à une altitude de 3810. Le glacier porte le nom de Keng-Tor. A l’Ouest et au Nord, il est fermé par de hauts murs, d’où partent de nombreuses avalanches. Le glacier entier a tendance à se déplacer plus fortement sur la rive gauche, où se retrouve plus de charriage de débris et de moraines. Sur la rive gauche du glacier, il y a des lacs glaciaires. Sur le versant ouest se présentes des glaciers supendus qui cascadent sur la paroi d’environ 100 m de larges, parfois jusqu’à 250 m. Le corps du glacier se tourne progressivement vers le Nord, au pied du Pic 4217 m. Des pentes de ce sommet comme de celles des autres pics du sezcreur de nombreuses avalanches ont charriées les pierres sur totalité de la surface du glacier.
Pour explorer le cours supérieur de la rivière Myn-Dzhilki, il faut revenir à son embouchure avec la rivière Padisha-Ata (1800 m d’altitude). Le chemin qui démarre de là passe sur la rive gauche du Mynzhilki pendant 1 km, puis traverse vers la rive droite par un pont. Avant ce pont, il existe sur le côté droit une grande aire de campement, où l’on facilement s’établir. Au dessus du pont sur la rive droite par un sentier qui mène en direction de la vallée de la rivière Toctyy à travers un col à 3000 m. Sur la piste du Mynzhilki il faut plusieurs fois franchit a rivière soit avec des ponts, soit à gué. La vallée est très belle et très verdoyante : bosquets de bouleau au bord de l’eau, bosquets d’épinettes, de sapins, de mûriers, et sur les pentes des framboisiers. On peut également y rencontrer des campements de bergers.
A 14-15 km de l’embouchure sur le Padysha-Ata, sur la gauche il y a une belle chute d’eau d’une hauteur d’environ 30 m et juste en amont commence le Canyon du Mynzhilki. Les falaises rocheuses autour font parfois jusqu’à 500 m de hauteurs et sur le cours d’eau dans les cascades de 10-15 m, l’eau bouillonne et mousse. Le cours de la rivière est rempli de roches énormes produit des éboulements, entre lesquels la rivière poursuit son chemin.
Le sentier de la vallée tourne à droite et grimpe sur une trace aride (direction Ouest), après 2 km il prend à gauche (direction Nord) et entamer une longue montée dans un vallon. Le sentier grimpe de presque 1000 m verticalement, durant près de 5 km sur un sentier sinueux, et raides. Le sentier conduit au col Koshanarka, à l’altitude de presque 3200 m.
Du col on aperçoit alors les sources de la rivière Mynzhilki. La partie supérieure des montagnes forme une crête dentelée, et fortement divisée. Tout le cours supérieur de la rivière est visible, il s’étend sur environ 2,5 km. Quelque part au milieu de la haute vallée il existe un affluent qui se jette dans la partie infranchissable de la vallée (que l’on vient de contourner par le col). Loin en-bas, là où la vallée s’élargit un peu, on aperçoit le campement des bergers à peine perceptible. Le sentier mène à ce campement en passant par un contrefort.
Le haut cirque montagneux du Mynzhilki est bordé par les sources des rivières (d’ouest en est par le nord): Chanach, Aksu, Karagayly et Muztor. Les trois premières appartiennent au bassin versant du Chatkal, tandis que le Muztor se situe sur le bassin versant du Naryn (Syr-Daria). Il existe des cols qui permettent l’accès aux vallées de l’Aksu et du Chanach. Le col de Mynzhyllki quant à lui relie la rivière Mynzhylki avec le cours supérieur de la rivière Karagayly, quelque peu en retrait au nord. Ce col est estimé de difficulté 1B à une altitude d’environ 3800 m. Sur le versant Nord de la crête du Chatkal, la descente rocheuse est plus escarpée. Il faut contourner par la droite en traversant les rochers, pour éviter la pente raide. Au delà après environ 1 km de descente la piste réapparait descendant vers la rivière et le bassin du Chatkal.
Depuis le bas de la vallée supérieure du Myn-Dzhilki, en partant des jaïloos et en allant vers l’est, il faut 2,5 heures, pour grimper jusqu’au col de Muztor-II.
À l’ouest de la rivière Padysha-Ata, dont le bassin est distingué par plusieurs pic élevés dépassant les 4200 m, certains sommets atteignent encore les 4000 m. C’eest le cas notamment du bassin de la rivière Chanach coulant vers le sud (bassin du Syr-Daria) qu’il faut distinguer de la rivière Chanach coulant vers l’est (bassin du Chatkal). Une grande partie de l’aval de la rivière Chanach est un lit asséché, car la rivière est largement utilisé pour l’irrigation des cultures dans la vallée du Ferghana. Le bassin du Chanach (sud) commence à la crête principale des monts du Chatkal, où les altitudes atteignent jusqu’à 4100 m, et s’étend sur 40 kilomètres sur une bande étroite de vallée (3-6 km) vers la région du sud-est (plaine du Ferghana). Comme les bassins des rivières voisines, le Chanach présente une grande variété de roches et une géologie diversifiée. Dans dans la moitié supérieure de la vallée se trouve du calcaire, vers le bas ce sont des grès solidifié et des conglomérats. Environ un tiers du bassin versant est occupé par des affleurements de roches et des zones d’éboulements. Seulement une petite partie du bassin est véritablement boisée, le reste de la région est plutôt couverte par de la végétation herbacée surtout sur le cours inférieur du fleuve et sur pentes pierreuses du cours supérieur de la rivière.
Le sentier qui remonte la vallée du Chanach est très commode, même s’il est particulièrement long depuis l’aval dans la plaine, avec une possibilité de remonter partiellement en véhicule sur la piste de terre jusqu’aux derniers villages. Au delà l’itinéraire grimpe et serpente parfois parmi des chaos. Ce n’est seulement que sur le cours supérieur de la rivière en altitude, que l’on trouve des petits champs de neige.
Environ 3 km après, le sentier se sépare en deux branches : à gauche le sentier mène au col de Karaterek, à droite cela conduit au col Chanach.
Le col de Chanach (3100 m, cotation 1A) permet de rejoindre les deux rivières portant le même nom (ce dont on a déjà parlé). A la descente du versant du bassin du Chatkal, on trouve d’abord des buissons et arbustes rampants puis le long des pentes les premiers arbres, la végétation contraste avec le versant sud plus sec. La descente est raide puis se radoucit progressivement, avec parfois quelques névés et ponts de neige sur la rivière. D’énormes blocs de rochers ont été dispersés ici et là dans le lit de la rivière et la vallée. Au dessus le relief calcaire forment des dents vertigineuses et pointues. Plus bas apparaissent des grès solidifiés, formant des motifs bizarres par l’érosion du temps. Tout ce relief rocheux tourmenté donne à la vallée un aspect pittoresque et sauvage.
La vallée devient ensuite plus étroite, l’espace demeure plus large sur les pentes douces du versant sud recouvertes de belles prairies, excellent endroit d’estive pour les nombreux troupeaux de moutons. Le chemin longe le fond de la vallée, et occasionnellement borde les falaises, ou contourne des conteforts par le haut. Sur les pentes il y a des centaines de sentes animales de chèvres et autres bétails, et presque tous les bovins, ovins et caprins ont brouté la végétation. Toute cela contraste fortement avec le fond de la vallée, qui lui est abondamment envahi par la luxuriance des arbres. Bientôt la rivière Chanach parvient dans la vallée du Chatkal.
Le second col au dessus de la rivière Chanach (au Sud) mène au bassin de la rivière Karaterek, qui se jette dans le Chatkal presque parallèlement à la rivière Chanach (ouest). L’altitude du col Karaterek est 3488 m, il est coté en difficulté 1A. La vallée du Karaterek est très semblable à celle juste un peu plus au Nord du Chanach (rivière est) : des pentes abruptes sur le versant nord, des pentes un peu plus douces au sud, et des affluents gauches constituant l’essentiel du réseau hydrologique.
La vallée du Chanach-Ouest que nous venons de décrire est la région la plus centrale des Monts du Chatkal. Elle se caractérise par une forte rugosité des montagnes c’est à dire un dénivelé très important entre les zones basses et hautes sur une courte distance, une grande hétérogénéité des hauteurs relatives quelques soient les hauteurs absolues. La hauteur moyenne de la crête y est de 3500 m d’altitude. Cependant, la hauteur atteinte des sommets, 4236 m près de la rivière Chanach, n’est plus que de 3200 mètres en amont des rivières Kasan-say et Akhangaran.
Les principaux bassins versant locaux des rivières sont perpendiculaires à la direction de la crête principale du Chatkal. Un épéron latéral très haut (plus de 4300) distinguent les bassins versants des rivières Ala-Buka et Terek-say, ces derniers sont surmontés par tout une série de hauts sommets entre 3500 m et 4000 m la plupart du temps. A la pointe sud de cette crête se trouve la montagne Karakyr (3929 m), où débute un important affluent de la rivière de Kasan-say, l’Uryukty (Oryukty sur la carte). Il est à noter ici que toutes les rivières qui commencent sur le versant sud de la chaîne du Chatkal, du Chanach à la rivière Chapchama, viennent affluer vers la rivière Kasan-say. C’est pourquoi il est nécessaire de dire quelques mots sur cette rivière Kasan-say. Elle commence à l’articulation des montagnes du Chatkal (direction sud-ouest) et du Kuramin (direction sud), mais, contrairement à la plupart des grands cours d’eau, qui coule soit parallèlement à l’arête principale soit perpendiculairement, le Kasan-say lui coule d’Ouest en Est puis en aval vers le sud-est et progressivement au sud pour rejoindre la zone d’irrigation du Ferghana.
Dans la vallée de la rivière Kasan-say entre l’embouchure de l’Alabuki (Ala-Buka) et de l’Uryukty (Oryukty), on a construit en 1947 en aval de la vallée dans zone de plaine, le réservoir d’Ortotokoïskoe (du Kacan-say). C’est également vers la même époque que l’on construisit le long de la même rivière un axe routier vers le col de Chapchama permettant l’accès à la vallée du Chatkal. Sur cette route passent souvent des camions et des bus de voyageur. Et grâce à cette route les embouchures de tous les affluents de la Kasan-say peuvent être facilement atteintes. Dans ce secteur de la chaîne du Chatkal entre les rivières Karaterek et Chapchama, les cols sont d"altitude plus modestes : l’Ak-Tash (3011 m 1A), le Kanysh-Kiya (3089 m, 1A), le Kanysh-Tor (3287 m, 1A), le Tyllay-Berdy, le Tiuz-Ashuu (3470 m, 1A), le Kochkor-Ata (3275 m, 1A) et enfin le Chapchama (2808 m).
La rivière Alabuka (affluent gauche) se jette dans le Kasan-say, 1,8 km en aval du réservoir d’Ortotokoïskoe. Dans la partie centrale de la vallée, sur la rive droite, dans le bassin des deux rivières Ak-Baltyrkan-say et Kum-Bel-say se trouve le lac Ak-Baltyrkan d’une surface de 0,1 km². Selon les géologues, il a été formé à la suite de phénomènes karstiques : formations de goufres d’érosion, comblements par des effondrements partiels. Les eaux du lac de couleur bleue de l’eau vont alors directement par un réseau souterrain rejoindre la rivière Ala-Buka. Dans le bassin versant Ala-Buka il y a de nombreuses sources souterraines et résurgentes.
La vallée de la rivière Ala-Buka est particulièrement intéressante pour les randonneurs du fait de la présence d’anciennes mines de minéraux sur les hauteurs de la montagne Misken (3327), le long du sentier allant à la vallée de la rivière Chanach (par le vallon du Karaganty-say et le Misken 3327). Il y en a également sur un autre sentier empruntant le vallon du Chalchi-say en direction de l’Uryukty, l’affluent gauche suivant du Kasan-say.
Les rivières Uryukty (Oryukty) et Kainsu prennent leurs sources sur les contreforts méridionaux du massif Chatkal, loin de la crête principale, nous nous contenterons donc de les mentionner dans ce guide sans entrer plus dans les détails.
La rivière Kasan-say comme rivière assez importante s’approche de la crête principale du Chatkal, mais ses affluents gauches ont tendance à diminuer régulièrement de longueur le long du bassin versant en se dirigeant vers l’ouest. Si la longueur de la rivière Terek atteint près de 25 à 27 km, la longueur de la rivière Chapchama (le long du col routier du même nom) n’est que de 4 à4,5 km. La grande majorité des rivières proviennent dans leur cours supérieur de relief doux, ne comportant que très peu d’affleurements rocheux visibles.
Beaucoup de cols de cette partie du Chatkal sont utilisées par les éleveurs de bétail pour la transhumance entre la vallée de Ferghana (pâturage d’hiver) et la vallée du Chatkal (pâturage d’été). Il n’est donc pas surprenant que cols soient faciles d’accès. Ainsi, en remontant la vallée de la rivière Terek jusqu’à sa source on passe le col Ak-Tash 3011 mètres (1A) pour rejoindre la rivière Kara-Terek dans le bassin du Chatkal. A côté se trouve également le col de Kanysh-Kyaï (3089 m, 1A) qui connecte la vallée du Terek à celle de la rivière Kanysh-Kyia-say. Les deux dernières vallées sont également reliées par le col de Kanyshtor (3287 m, 1A), qui est aussi appelé Kachal-Tor. Des vallées de même nom sont également reliés de part et d’autre de la chaîne du Chatkal, par exemple par le col Tillay-Berdy entre les deux vallées nord et sud du Tillay-Berdy-say, ou encore le col Tiuz-Ashu (3470 m, 1A) entre les deux vallées nord et sud duTiuz-Ashu-say.
Lorsque l’on remonte la Kasan-say jusqu’à l’embouchure de vallée du Zen-say (Zek-say sur la carte), puis en amont en empruntant les contreforts de la vallée du Kochkor-Ata, un sentier traverse la crête par le col Kochkor-Ata (3275 m) en direction de la vallée du Chatkal. Un sentier similaire dans la même vallée emprunte un affluent supérieure droit et passe la crête par un col sans nom vers le Chatkal.
Une route qui longe la Kasan-say puis s’élève vers la crête principale du Chatkal permet d’atteindre le col de Chapchama (2808 m), et descend vers la vallée de la rivière Chatkal.