Posté en tant qu’invité par Nicolas:
catherine a écrit:
j’ai déjà vu (au Pérou), lors d’une réplique de séisme, un
morceau de montagne (donc bien dur) se briser et tomber dans un
canyon et produire un aérosol de poussière de roche.
Toutafé.
Sans doute une avalanche de plaque peut produire cela aussi,
même en l’absence initiale de poudreuse sur son passage, en
tombant du haut d’une barre par exemple.
Pour une avalanche de neige humide, le même type de phénomène
semble impossible, mais peut-être cette avalanche a mobilisé
aussi un autre type de neige qui a provoqué un aérosol ?
Quelques petits rappels, sans vouloir tomber dans la pourriture de discussion…
1 - terminologie
Une « avalanche coulante » ne veut pas dire « de neige humide », ça veut juste dire que c’est la partie de l’avalanche en écoulement granulaire (au ras du sol, sauf saut de barres), par opposition à l’aérosol qui est la partie en suspension dans l’air.
Une grande partie des avalanches aérosol ont aussi une composante coulante associée, plus ou moins réduite, qui peut prendre un trajet différent, voire arriver ailleurs (la dynamique d’écoulement n’est pas la même). Il n’y a donc pas incompatibilité entre les deux phases d’écoulements.
2 - dynamique des écoulements
La plupart des écoulements coulants au sens ci-dessus sont capables de générer un aérosol : il suffit qu’il y ait des particules mobilisables. Facile si ce sont des particules de neige sèche, plus difficile dans le cas de particules de neige mouillée avec de la cohésion capillaire (ie il faut plus d’énergie pour les mobiliser, donc une plus forte vitesse d’écoulement).
Un cas d’école en est l’avalanche du tunnel du mont-blanc de heuuuuu l’été 1984 (et meeerde chuis pas sûr de la date) : chute de sérac, avalanche coulante humide avec pas mal de terre ET aérosol à moitié marronnasse, compte tenu de la vitesse de propagation élevée.+
Donc, pas d’incompatibilité entre avalanche coulante humide et aérosol, mais une certaine improbabilité, surtout à l’échelle du skieur de rando.