Posté en tant qu’invité par piflechien:
[quote=« la baltringue, id: 1072792, post:1, topic:103950 »]je regarde en ce moment le film sur Lionel Terray sur Montagne TV
je connaissais le personnage via son bouquins, ou les récits d’expédition, mais c’est marrant de l’entendre parler, il y va pas par quatre chemins, le mec 
" la condition de larve rampante qui est celle de la plupart des humains"
« tous les alpinistes ont peur, sauf certains très primitifs de mentalité »
Il parle pas à Jacques ertaud son partenaire de chambrée parce que celui ci a une tete de « zazou » :o
Heureusement, les bleausards Paragot et Berardini le remettaient à sa place : « il était nul en ecole d’escalade, il grimpait comme un sagouin » « je lui disais qu’il était un peu connard »
merci montagne TV pour ce beau film, allez voir sur internet http://www.montagnetv.com/[/quote]
Terray était un vrai montagnard, un rural, pas un parisien sophistiqué. Il était sûrement un peu lourdeau quand il parlait, mais quand tu lis ses bouquins ou ceux de ceux qui étaient ses compagnons, tu te rends compte que c’était une sacrée pointure. Quand il fallait y aller il y allait, c’était un mec qui en avait. Dans son 6 à lui, il y avait pas un spit tous les 2 mètres!, il engageait dur!
C’est facile de se moquer de façon très condescendante de sa manière de parler, ou même de grimper en bloc. Ce n’est pas ça, l’alpinisme. L’alpinisme c’est dans du IV, V ou VI à la rigueur en haute montagne avec juste quelques clous ou sangles ou coinceurs par longueur. Le 7a, 7b, 8a etc même à la Meije, ce n’est plus de l’alpinisme, c’est une espèce d’acrobatie ou le risque n’existe plus. certes les mouvements sont beaux, esthétiques, c’est presque de la danse, un truc de gonzesses quoi. Le vrai montagnard, il sue, il pue, il râle, il rouspète, il rampe, il joue des coudes, il se sert de ses genoux. Quel fossé s’est creusé entre ces deux pratiques radicalement différentes, voire opposée de la pratique de la montagne, l’une résulaant d’un esprit de liberté et de conquête, l’autre aseptisée, fille du consumérisme et du risque nul à l’américaine.