Lionel Daudet et sa trilogie

Posté en tant qu’invité par Ploch:

En ce moment, Lionel Daudet tente quelque chose d’assez remarquable, et personne n’en parle vraiment… Pourquoi ?

Il est au début de la trilogie Eiger / Cervin / Jorasses en solitaire par des voies directissimes. Il est parti le 15 décembre, commence l’ascension de l’Eiger depuis le 20, et ca va durer longtemps…

Voila l’info n’est pas franchement relayée à part pour les accros à Kairn, et encore c’est maigre. Certes ce n’est que le début ; mais pour ceux que ca intéresse le site du premier guide qui m’a emmené en montagne est assez complet sur la chose (http://www.clic-and-climb.com), et on peut suivre au jour le jour sa progression.

Voila, des infos pareils ca évite à ce que je m’ennuie dans ma sombre plaine franchement trop plate ; alors si vous avez d’autres tuyaux sur des expé ou des projet fous actuels à suire et d’une telle envergure, je suis preneur…

Allez Joyeux noël à toi Lionel et bon courage !!!

Posté en tant qu’invité par J.Marc:

Merci Ploch, c’est vrai qu’on en parle presque nulle part…

Et que cette tentative, 3 ans après l’inachevée, soit la bonne !

Posté en tant qu’invité par casscroot:

Pour l’ instant il a une météo parfaite : grand beau, pas très froid en altitude.

Posté en tant qu’invité par nico:

c clair, j’étais meme pas au courant!!!

Posté en tant qu’invité par Boris:

Le lien pour la météo sur place et les webcams…
http://www.grindelwald.com/winter-de.php?frameset=14

Posté en tant qu’invité par Fab:

24 décembre 2005
Lionel met fin au projet
http://www.escalade-aventure.com/trilogie-live-2005-12-24.html

Posté en tant qu’invité par slach:

Et oui helas c est fini je connai bien le guide qui l accompagne M Christian !!!
C est fort dommage mais je pense que l on ne pas lui en vouloir !!

Voila bonne grimpe a tous

Pour monsieur ploch j ai comme projet d aller faire de la cascade avec guillaume pendant les vacance d hiver scolaire en zone parisienne donc voila je cherche des personne pour m accompagner histoire d assurer le stage donc si sa t interesse contact moi e mail : slach3@hotmail.com

bye and nice climb

Posté en tant qu’invité par Cedric:

Slach a dit:

C est fort dommage mais je pense que l on ne pas lui en vouloir !!

Et de quel droit on pourrait lui en vouloir ??
Sa quête n’engage que lui, ses escalades solos ne sont que la trace de sa motivation et de son engagement.

Au contraire, pour moi, il mérite encore plus de félicitations et d’admiration, pour avoir su faire le pas, parfois si difficile, du renoncement.
La course de trop, autant physiquement (avec ses consequences plus ou moins grave) que moralement (pour Dod, on pourrait même dire intellectuemment et spirituellement) dont il parle dans son texte du 25/12.
http://www.escalade-aventure.com/trilogie-live-2005-12-24.html

Pour l’avoir rencontré brièvement à Gre pour la dédicace de son bouquin « la montage intérieur » et avoir pu échanger un peu (y avait pas foule à ce moment là), je garde le souvenir d’un gars profondément ouvert et au contact des autres. Je pense que cette fin n’est pour lui que le début d’autre(s) chose(s) tout aussi interressante.

Dod, si tu lis ces lignes, félicitations.

Cédric

Posté en tant qu’invité par Ploch:

Voila il suffit que je lance un sujet pour que le gars s’arrête…

Non trêve de plaisanterie, Lionel tes pensées sont saines et rien d’extérieur ne peux aller à l’encontre de ta quête du bonheur. C’est avec justesse, et je pense que personne ne peux te contredire, que tu parles d’ataraxie dans les quelques lignes (cf cedric ou fab).

Qui ne part pas en montagne sans se remettre en question ???

Dans tous les cas nous te respectons et admirons ce que tu fais, tu nous as fait rêver et nous feras rêver encore longtemps…

Je ne ferai que reprendre les félicitations de Cédric, et te souhaiter bon courage pour la suite…

Posté en tant qu’invité par J.Marc:

La décision de renoncer est souvent bien plus courageuse que celle de continuer : chapeau, Lionel ! Et bon vent pour de nouvelles aventures !

Posté en tant qu’invité par Whitebear:

Dod : respect man :-o)

WHTBR


Lionel Daudet ne « voulait pas faire le solo de trop »

LE MONDE | 28.12.05 | 13h30 • Mis à jour le 28.12.05 | 13h30

La veille de Noël, le 24 décembre, Lionel Daudet a pris une décision inattendue : celle d’« un homme libre », celle de renoncer, à l’âge de 36 ans, à l’alpinisme en solitaire qui faisait sa gloire.

Guide et coureur de cimes de renom, originaire du « plat pays » de Saumur (Maine-et-Loire), il est installé depuis 1998 à L’Argentière-la-Bessée (Hautes-Alpes), dans le massif de l’Oisans. C’est en février 2002 que le grand public avait fait sa connaissance : il avait alors dû interrompre son projet de trilogie des « directissimes » (faces nord du Cervin, de l’Eiger et des Grandes Jorasses) à cause de gelures qui lui avaient valu l’amputation de huit orteils, après neuf jours recroquevillé dans son duvet.

Les médias avaient largement relayé la mésaventure de ce grimpeur, qui voulait ses ascensions accompagnées d’une « progression humaine intérieure ». Il s’attaquait à ce qu’Anderl Heckmair qualifiait en 1951 de « trois derniers problèmes des Alpes ». Ils avaient été résolus depuis longtemps, mais Lionel Daudet les abordait à sa manière, en style alpin, et avec « la touche du coeur », soit en s’interdisant toute assistance technique et mécanique, ralliant à skis, à vélo ou à pied la base des sommets visés.

Cet hiver, à nouveau, il était parti tenter le même défi, dans ces voies les plus ardues des Alpes, chaufferettes glissées au fond des coques rigides de ses lourdes chaussures d’alpinisme, pour ménager ses terminaisons nerveuses sensibilisées à l’extrême après l’amputation. Mais la balance des risques et des richesses que lui apportait sa passion a fini, selon lui, par « pencher du mauvais côté ».

« J’étais très préparé, raconte-t-il, grâce à des hivernales de moindre ampleur l’année précédente. » Il y avait constaté la « fabuleuse capacité de réadaptation du corps, mais surtout de l’esprit » aux conditions extrêmes. Cependant, dès l’engagement sur la face nord de l’Eiger, la première des trois « directissimes », fin décembre, il a senti que « la flamme qui (l’)animait d’ordinaire, et qui est plus une forme de foi que de courage, n’était plus là ». Simplement, en toute humilité, il a donc renoncé au matin de Noël.

Avec la tentative hivernale sans oxygène de Jean-Christophe Lafaille à l’assaut du Makalu (Népal, 8 481 m), son douzième sommet de 8 000 mètres et plus, sur quatorze à gravir, le projet de Lionel Daudet devait pourtant constituer l’un des deux exploits de la charnière 2005-2006 dans le monde de l’alpinisme. Lionel Daudet sait que là-haut, « sur les flancs de sa montagne », cet homme qu’il « connaît un peu » et qu’il « respecte » n’est probablement pas au courant de sa décision, et c’est aussi bien comme ça. « Je lui souhaite d’aller au bout de ce projet magnifique et exigeant, dit-il. Mais si jamais il ressentait la même chose que moi, je lui souhaite aussi d’avoir la force d’arrêter. »

« PAS DE PLAN DE CARRIÈRE »

Comme Jean-Christophe Lafaille, Lionel Daudet était, au moment de son renoncement, un des quelque dix alpinistes professionnels français à vivre de son art, « c’est-à-dire avec un bon smic », mais il ne regrette rien. Il parle de Véronique, sa compagne, dentiste, qui vient, elle aussi, de quitter le cabinet dans lequel elle travaillait, de ce « grand tournant de leur vie vers de nouveaux projets lointains à partager ». Il s’étonne presque de la sympathie dont ses sponsors et les médias font preuve, pour l’heure. Sa liberté a longtemps été liée à la douleur de l’effort. Mais cette fois, seul dans la paroi, il a senti que « la page était tournée ».

« J’ai éprouvé une espèce de mal-être, raconte-t-il. Rien n’était comme d’habitude, mais ni la délicatesse technique du projet ni la difficulté des conditions n’ont joué. Les côtés sombres sont seulement apparus plus sombres. » Le reste s’est fait naturellement : « Je n’ai pas de plan de carrière, et la fragilité et la beauté de la vie m’ont touché. L’alpinisme en solo dans de grandes faces rocheuses est la forme ultime et extrême de ma pratique, et il requiert un état d’esprit très particulier, que j’avais depuis quinze ans, une harmonie entre le rocher et moi qui m’apportait une grande richesse intérieure et que je n’ai plus ressentie. Je ne voulais pas faire le solo de trop et surtout pas pour quelqu’un d’autre, car je n’avais jamais agi comme ça. »

Patricia Jolly
Article paru dans l’édition du 29.12.05

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par Bernardo:

J.Marc a écrit:

La décision de renoncer est souvent bien plus courageuse que
celle de continuer : chapeau, Lionel ! Et bon vent pour de
nouvelles aventures !

Ben voyons ,il manquerait plus qu’on le félicite pour son exploit ! :wink:

Sacré J-Marc !

Posté en tant qu’invité par Greg de H.:

Tout est dit !! Merci dod de nous avoir fait rêver de ces avantures… et puis, pourquoi pas nous faire rêver d’autres aventures :wink:

Posté en tant qu’invité par J.Marc:

Bernardo a écrit:

Ben voyons ,il manquerait plus qu’on le félicite pour son exploit ! :wink:

Sacré J-Marc !

Ben moi, je viens de renoncer à 8 jours de c2c, sans même une montagne à me mettre sous la dent… et ce ne serait pas un authentique exploit ??? si j’avais su… ;-))