Le parcours a été dicté par la ligne de partage des eaux, ce que nous appelons le Fil de l’Europe, février et mars 2019.
J01 Leysin- Chalet La Combe 1300m de déniv , 12km. Nous montons en bord de pistes de Leysin, puis direction le sommet du Famelon avant de descendre sur le Chalet La Combe, magnifique refuge non gardé (réservation via le site). Nous remontons les pentes nord du Famelon l’après midi pour un nouveau gavage de poudre.
J02 Chalet La Combes- Col des Mosses – Pic Chaussy 1100 m de déniv, 14km. Traversée sous le Mont d’Or (pas fait à regret, car cela chauffe beaucoup) jusqu’au col des Mosses où nous retrouvons la foule des stations. Aller retour sur la classique nord du Pic Chaussy en très bonne neige.
J03 Col des Mosses- Cape aux Moines – Reusch (Gsteig) 1850m de déniv, 22 km. Très beau voyage de ski dans les pentes nord. Descentes poudreuses ou transfo. Nous encapons le sommet de la Cape au Moines au passage. Et quittons nos amis Chantal et Claude, merci à eux pour cette tranche de montagnes partagée.
J04 Reusch- Col d’Audon – Cabane Prarochet 1450m 9km. Avec appréhension, nous remontons le long du hors piste (plutôt devenu piste) qui descend des Diablerets 3000. C’est la seule faiblesse de la paroi au nord pour rejoindre les glaciers du Wildstrubel sans passer par le téléphérique des Diablerets. Coup de chance, il fait venteux et froid, et le téléphérique est fermé. Nous sommes seuls au monde dans ce magnifique vallon. L’arrivée à la cabane Prarochet porte vraiment l’esprit du refuge de montagne. Nous sommes seuls avec la gardienne, engloutis sous la neige (entrée par une fenêtre) et nous faisons dorloter alors que le vent hurle dehors.
J05 Cabane Prarochet- Arpelistock- Gelten Hutte 850m 12km. Nous faisons la trace, seuls pour traversée l’Arpelistock à 3000m. L’arête Ouest est un peu technique. La descente par les vallons nord est un régal. Bon accueil à la Gelten Hutte où nous retrouvons un peu de monde.
J06 Gelten Hutte – Wildhorn – Schnidehorn- Wildstrubel Hutte 2050m de déniv 18km. Personne n’a traversé dans ce sens le Wildhorn, mais heureusement la trace est en partie faite. Le contournement de l’éperon sud du Wildhorn est délicat et à faire en neige sûre, ce qui est notre cas. Rester assez bas pour contourner les rochers par une pente raide et expo. Ensuite cela déroule jusqu’au Wildhorn 3250m. Nous décidons d’annuler notre réservation à la Wildhorn Hutte et continuons via le sommet du Schniderhorn et la traversée du plan des Roses. Belle croisière d’altitude, dernière montée un peu longue et récompense à l’arrivée : un refuge plein de charme (hormis le télephérique militaire), des gardiens adorables, une super nourriture, cocooning.
J07Wildstrubel Hutte – Wildstrubel peak- Rote Totz – Kandersteg 1150m de déniv 29 km. Après la traversée de la Plaine Morte (surtout militaire), montée par le flanc ouest en neige dure au Wildstrubel 3250m, puis belle descente poudre sur Lammeren Hutte (de là plein de faces nord en poudre qui demandent qu’à être skié une prochaine fois…), remontée au Rote Totz (toujours seuls hormis les chamois) et nous basculons dans la longue et belle descente vers Kandersteg. Nous terminons quelques centaines de mètres ski sur le dos et pouvons nous doucher au sympathique hôtel des Alpes.
Le retour se fera en trois train et un bus, mention spéciale à l’organisation et à la qualité des transports publics suisses.
Dernière mention spéciale aux refuges de ce massif : qualité, accueil, confort, nourriture, tout fut parfait pour un prix sensiblement égal ou inférieur aux refuges en France, contrairement aux prédictions !!!
Les traces GPS sont à disposition pour ceux qui seraient tentés. Ne le dite pas trop, mais ce fut un raid d’anthologie.