L'homme est-il un ours

Posté en tant qu’invité par steph09:

Je tiens tout d’abord à préciser que je suis montagnard. J’habite et je vis de la montagne, et pire, en Ariège! Mais pour combien de temps… certains de mes chers compatriotes départementaux ont dû manger du lion (et c’est interdit) et de la cervelle de moineau pour partir en croisade avec autant de virulence sur un sujet qui touche finalement peu les intérêts économiques et sociaux de notre montagne. En effet, l’homme utilise de moins en moins l’espace montagnard (hormis quelques zones très ciblées). L’élevage de montagne est de plus en plus extensif et représente un poids économique et social de moins en moins important. A côté, les dirigeants tentent d’urbaniser et d’aceptiser certaines zones de montagne pou attirer les fameux touristes souvent nommés ces derniers temps d’« écolos de salon ». Et pendant ce temps, nos chers élus et dirigeants syndicaux renforcent leur autorité (pour ne pas dire pouvoir) par des positions antidémocratiques (ben oui, l’ours est une espèce classée au niveau européen et donc dans le droit français) alors que la PAC (qui régit les aides directes aux agriculteurs) est en fin de vie (2011), ce qui pourrait signifier tout simplement la mort brutale des quelques survivants de ce passé agro-sylvo pastoral qui a façonné notre société montagnarde. Le pire, c’est que ces élus commencent vraiment à croire à leur combat (pas tous, sont pas tous fous!) et qu’ils entraînent toute la population des montagnes dans une sorte de « petite guerre civile » entre pro et anti, à coup de fausse peur propagée, de calomnies savemment dispensées, voire d’intimidation pré-terroriste… Et après on se dit civilisé, développé! Je crois que je vais partir en exil dans un pays où les enjeux des conflits sont autrement plus cruciaux : soit en Palestine, soit en Irak. Au moins, je saurai pourquoi j’ai peur!
Quand te reverrais-je, pays merveilleux…

Posté en tant qu’invité par pachaBE:

Steph a écrit :" Et après on se dit civilisé, développé"

C’est peut-être le problème. plus l’habitude de partager avec l’inconnu.

Posté en tant qu’invité par BC:

Il existe encore des gens lucides dans les Pyrenees. Je n’y croyais plus !

Mais Il y a le meme probleme dans les Alpes avec le loup. les proprietaires de troupeaux ovins veulent laisser leurs betes sans surveillance, pour … etc,etc,…

Imaginez les hommes dans les grandes surfaces sans caisses, sans surveillance, ils se serviraient sans vergogne.

Que voulez-vous que fassent les loups qu’ils se servent bien sur, tant de gigots `a disposition.

Posté en tant qu’invité par Phil:

Moi je crois que c’est un bon prétexte (mais comment dire, pas un prétexte voulu, plutôt une occasion) pour laisser éclater une colère qui a d’autres motifs, plus diffus. Quelque chose du genre fracture entre ceux qui se retrouvent dans la société actuelle telle qu’elle se donne à voir (écolo, dynamique, citadine, en pleine réussite) et ceux qui se sentent en divergence plus ou moins grande, et en tous cas pas voulue, avec cette image.
Grâce au loup, c’est les « écolos de salon » contre les vrais montagnards, mais ça pourrait aussi bien être les « tgens dans les bureaux » contre les travailleurs tout courts, les gens de la télé et des magazines contre les gens tous court… etc

Phil

Posté en tant qu’invité par nico:

D’accord. Mais il y a aussi une question politique là dessous, tout ceci me semble très instrumentalisé par la presse (comme pour le loup).

Un exemple : nous en Savoie (comme à bien d’autres endroits), on a des écrevisses à pieds blancs dont les populations disparaissent les unes après les autres. D’abord, elles sont victimes de la réintroduction d’une autres espèce exogène, les écrevisses à pieds rouges. Ensuite, c’est une mauvaise gestion de l’Homme sur des activités pouvant avoir des impacts sur les eaux à proximité qui est en cause (nombreuses causes). Mais qui s’en préoccupe…? Quasiment personne!!!

Ma conclusion est que le combat pour la présence de l’ours et du loup (aussi noble soit-il), est instrumentalisé. C’est très coûteux, et l’argent n’est pas investi pour d’autres espèces, d’autres missions. Dans tous les cas, la cohabitation serait possible avec un peu de bonne volonté. Alors quelles sont les causes de ce débat aussi passionné? Pourquoi les écologistes ne concentrent-ils leurs efforts et leurs moyens financiers et humains que sur certaines espèces à grands coups médiatiques? Ne serait-ce pas même un biais à la politique de maintien de la biodiversité?

Si vous avez des réponses, je prends.

Posté en tant qu’invité par Hydra:

Les écrevisses, c’est très bon avec de la mayo…tandis que bouffer de l’ours, bof bof…

:slight_smile:

Posté en tant qu’invité par Cassandre:

nico a écrit :

" Ma conclusion est que le combat pour la présence de l’ours et du loup (aussi noble soit-il), est instrumentalisé. C’est très coûteux, et l’argent n’est pas investi pour d’autres espèces, d’autres missions. Dans tous les cas, la cohabitation serait possible avec un peu de bonne volonté. Alors quelles sont les causes de ce débat aussi passionné?.."

Instrumentalisé : en plein dans le mille…!
Probablement pour une foule de raisons, parmi lesquelles on peut citer (liste non exhaustive) :

  • la fascination pour le « sauvage », le « prédateur », la « bête-qui-tue » sans entraves, le monstre qu’on ne verra d’ailleurs jamais mais dont on se dit qu’on y échappera forcément grâce aux gentils organisateurs, etc…
  • l’impact (comme les balles…) « marketing » touristique, le « label », l’exotisme à bon compte, le fric des touristes appelés à alimenter une économie exsangue, par une fréquentation accrue (heu…faudrait voir un peu aussi à civiliser les mecs d’Aston et faire des sentiers ariègeois autre chose que des fondrières louvoyant entre le gispet ou les « fangasses »)
  • le mec qui veut faire une thèse sur l’ours…ça doit exister aussi,
  • le désir de remplacer le temps par l’espace : on refuse l’histoire et son dépassement, quitte à vouloir biffer par un décret tout ce qui s’est passé depuis le Néolithique ; donc, on « reconstitue » artificiellement (et très partiellement) un milieu disparu depuis longtemps, avec l’espoir que ce sera « comme avant »…autant supprimer les bouchers-charcutiers et distribuer à tout un chacun des arcs et des haches de pierre,
  • la délimitation arbitraire entre ce qu’on « préserve » faussement (puisque les conditions économiques vouent à la disparition tout ce qui pourrait s’exclure de la marchandise), et ce qu’on détruit en toute impunité, faisant de la plus grande partie de la planète un désert. Tant que les écolos-gogos se feront pièger dans leurs luttes partielles et qu’on ne regardera qu’eux, la destruction ira bon train. Le « parc » est le renversement dialectique du « camp ».
  • …à suivre

Posté en tant qu’invité par Auguste Blanqui:

J’abonde, j’abonde,…en faisant remarquer que MM. les ursophiles, fervents réintroducteurs dudit plantigrade, font litière dela « Nature » dont ils se remplissent le bec, en allant pièger à coups de fusil-à-pioncer le nounours slovène ou moldo-valaque qui ne demandait qu’à bouffer tranquillement dans sa forêt natale.
Il en va de la sincérité de tous ces Tartuffes comme de la cohérence de leurs méthodes de brigands de grands chemins.
L’ours devient un homme : on l’exploite, on s’en sert, il n’est que la nouvelle vieille idole d’une religion à peine moins néfaste que les autres, la capote fourrée d’une illusion.

Posté en tant qu’invité par nico:

As-tu essayé au moins Hydra? Peut-être qu’avec une bonne sauce faite maison…? Est-ce qu’ils les mangent après les avoir tués, les chasseurs pyrénéens?

Posté en tant qu’invité par Hydra:

Lec chasseurs pyrénéens, j’ai pas trop envie de m’en approcher, on n’est pas forcément sur la même longueur d’onde…lol

Mais bon, je suis d’accord avec toi sur cette sélection humaine injuste des espèces animales.

Posté en tant qu’invité par pastourelle:

Je pense que ton argument c’est tres couteux est deplacé
plan ours 3 cts euros/an /francais

Voir forum skirando (reintroduction des ours.

nico a écrit:

D’accord. Mais il y a aussi une question politique là dessous,
tout ceci me semble très instrumentalisé par la presse (comme
pour le loup).

Un exemple : nous en Savoie (comme à bien d’autres endroits),
on a des écrevisses à pieds blancs dont les populations
disparaissent les unes après les autres. D’abord, elles sont
victimes de la réintroduction d’une autres espèce exogène, les
écrevisses à pieds rouges. Ensuite, c’est une mauvaise gestion
de l’Homme sur des activités pouvant avoir des impacts sur les
eaux à proximité qui est en cause (nombreuses causes). Mais qui
s’en préoccupe…? Quasiment personne!!!

Ma conclusion est que le combat pour la présence de l’ours et
du loup (aussi noble soit-il), est instrumentalisé. C’est très
coûteux, et l’argent n’est pas investi pour d’autres espèces,
d’autres missions. Dans tous les cas, la cohabitation serait
possible avec un peu de bonne volonté. Alors quelles sont les
causes de ce débat aussi passionné? Pourquoi les écologistes ne
concentrent-ils leurs efforts et leurs moyens financiers et
humains que sur certaines espèces à grands coups médiatiques?
Ne serait-ce pas même un biais à la politique de maintien de la
biodiversité?

Si vous avez des réponses, je prends.

Posté en tant qu’invité par nico:

3 centimes /an/français : 60 millions de français donc coût total = 180 millions de centimes soit 1,8 millions d’euros (soit 11.81 millions de francs). Je connais l’intérêt scientifique de ce type d’action et je suis parfaitement heureux que l’on réintroduise l’ours. Ma remarque consistait simplement à dire qu’une telle somme aurait pu être utilisée à d’autre fins, car le mainitien de la biodiversité, ce n’est pas concentrer ses efforts sur une seule espèce…! Agir pour l’ours, oui, mais il n’y a pas que lui. Et quand je parle d’instrumentalisation, rien qu’en supprimant tout l’énorme volet communication, premièrement cela éviterait tout le bazarre qu’il y a à chaque fois avec les anti-ours et secondo, çà doit en faire des sous pour d’autres actions. Pour finir, si chacun peut mettre trois centimes par an pour l’ours, théoriquement, chacun pourrait aussi mettre centimes par an pour chaque espèce en voie de disparition, ainsi que 20 centimes pour les énergies renouvelables par exemple, non? Pourtant, cela ne se produira pas, tu en conviendras. Car derrière l’ours, il y a des enjeux économiques qui dépassent très largement les enjeux biologiques. C’est en ce sens que je fais un constat amer vois-tu…

Posté en tant qu’invité par zeb:

Non à la déportation des ours Slovènes pour nous saupoudrer ça et là des relents d’écologie politiquement correcte. Les autorités de l’écologie en France jouent avec la corde sensible des citadins en mal de nature dont on pourri tout les jours le cadre de vie. Pour leur faire avaler la bouffée de carbonne quotidienne on leur livre en pature ces ploucs de Pyrénéens auxquels on n’a même pas eu la décense de leur demander leur avis. C’est l’ingérence qu’on leur impose sur leur territoire qui offusque les montagnards. Personne n’a été concerté. Sûrement que la plupart d’entre nous au fond sont attachés à l’ours mais qu’y a t-il derrière cette mise en scène médiatique? Que nous préparrent les technocrates après cette introduction. que se passera -t-il quand ces ours aurront fait des petits, quand il y en aura, 15, 20, 50? Sûrement que des grands penseurs ont pensés à ça? Vivrons nous dans une réserve où la pratique de la montagne et toute activité humaine sera limitée voire interdite? Quelle montagne nous préparre t-on dans les alcove du ministère de l’environnement?
Quand on aura ces réponses, alors on pourra dire si on est pour ou contre l’introduction de l’ours. Pour l’instant comme on a décidé à notre place et comme on ne sait pas ce qui se cache derrière, on est CONTRE.

Posté en tant qu’invité par Charles:

zeb a écrit:

on est CONTRE.

Non: TU es contre. Evite de parler au nom des autres! Merci

Posté en tant qu’invité par cortex:

« que se passera -t-il quand ces ours aurront fait des petits, quand il y en aura, 15, 20, 50? Sûrement que des grands penseurs ont pensés à ça? Vivrons nous dans une réserve où la pratique de la montagne et toute activité humaine sera limitée voire interdite? Quelle montagne nous préparre t-on dans les alcove du ministère de l’environnement? »

Alors déjà, les ours, il y en avait dans les Pyrénées avant qu’ils ne soient pourchassés et presque disparus… donc essayer de les réintroduire, c’est tenter de redonner à la montagne ce qu’il y avait à l’origine.
Ensuite, quand tu regardes la superficie des Pyrénées, 50 ours, c’est vraiment pas la foule…
Et même s’il y en avait plusieurs centaines, cela ne signifie pas du tout que l’homme ne devra plus y mettre les pieds! Regarde comment ils font au Canada dans les Rocheuses: il y a beaucoup d’ours (en particuliers de Grizzlis), même des loups, lynxs et coyottes, et pourtant le tourisme et les activités de montagne se développent quand même; cette cohabitation grâce à quelques recommandations données aux randonneurs et alpinistes à l’entrée dans le parc, ce qui permet d’éviter les mauvaises rencontres (rares) et les accidents (encore plus rares, dans la plupart des cas les accidents se produisent quand les gens ne respectent pas ces recommandations).

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par Francois:

Ouais, bof!
Finalement, je crois que je suis contre. Il y a fort à parier que ces malheureuses bestioles serviront de chair à canon à quelques excités de la gachette.

Posté en tant qu’invité par AlbanK:

A qui le dis tu …

Posté en tant qu’invité par AlbanK:

N’ est-ce-pas ??

http://alpinisme.camptocamp.com/forums/read.php?f=9&i=64319&t=58703

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par jc:

Et voilà: aujourd’hui à la radio on fait grand cas d’un randonneur qui « aurait failli se faire agresser par un ours » du côté d’Orlu!!
Vraiment lamentable!
Les faits: une carcasse fraîche d’isard, un ours qui l’a repérée, et quand il arrive (pour faire de la bonne besogne:: nettoyer la nature en se nourrissant - NB quel être humain en fait autant??), un homme sur les lieux.
Vous direz: l’affreux méchant ours agresse l’homme, le lacère, le défigure en grognant abominablement et l’ajoute en plat n°2 sur son menu?
Que nenni. L’ours s’approche, se manifeste pour signifier qu’il aimerait bien passer à table, l’homme s’enfuit à toutes jambes et de ses propres dires « finit par semer l’ours »: tout le monde y croit bien sûr: les hommes arrivent à semer les ours… c’est bien connu… mdr.
Facile de tirer des conclusions générales et de faire peur à tout le monde à partir d’un événement somme toute vraiment banal et pas du tout inquiétant !
Je conclurai comme Bigard dans son sketch sur la chauve-souris, toutefois:
"J’ai peur des ours !!.. "