Bonjour à tous,
la lettre N°22 de l’OPMA est disponible sur le site.
Voici l’édito de Bernard Amy :
Dans cette livraison de La Lettre, une grande place est faite aux réactions suscitées par la Lettre 21. Il nous a paru intéressant d’ajouter deux textes très différents qui soulignent que la liberté se vit « en situation ».
Les discussions sur le thème de la liberté en montagne mènent à une autre question, celle de savoir, non pas si la liberté existe en montagne, mais si les pratiquants veulent cette liberté. Certains promeuvent l’alpinisme autonome et responsable. Les gens veulent-ils être autonomes, responsables, prendre des risques ? Ou plutôt qui veut l’être ? Une interview du psychologue Boris Cyrulnik éclaire bien cette question : « L’angoisse de la liberté n’est qu’une tendance psychologique. […] Ceux qui vivent en ayant acquis un « attachement sécurisant » aiment en général se sentir responsables. C’est souvent angoissant, mais ces personnes apprécient cette angoisse, car elle leur laisse une part de liberté qui leur procure du plaisir. [En revanche ceux qui ont] acquis un attachement « insécurisant », pour arriver à se sentir en sécurité, ont besoin […] d’éliminer toute angoisse de devoir faire un choix. »
« Ceux qui parmi nous ont le plaisir d’explorer le monde […]sont ceux qui se sentent acteurs de leur devenir. Les autres sont ceux qui se sentent tranquillisés par une représentation : l’ordre règne, notre voie est tracée, on sait où est le bien, le mal, ce qu’il faut faire et ne pas faire. C’est très sécurisant. Ceux qui se disent acteurs de leur développement considèrent qu’il y a une part de liberté en nous, tandis que les autres prennent plaisir à une forme de soumission sécurisante. Quand ces deux conceptions contraires de l’existence s’opposent, le conflit se joue sur les sentiments, et ce ne sont pas des arguments rationnels qui peuvent l’apaiser ».
Le paradoxe est alors le suivant : si l’on veut que la montagne soit un espace de totale liberté, il faut laisser place à ceux qui ne veulent pas y être libres. Ils y vivront certes une autre montagne. Pourquoi penser qu’elle vaut moins que celle de l’alpiniste autonome ?
La suite est ici : http://www.cafgo.org/pdf/opma/opma%2022.pdf
Bonne lecture et n’hésitez pas à réagir.
Annapurna