Les clés de l'efficacité en alpinisme rocheux

Salut,
Je me permet de t’exposer quelques points de vue très personnels, tu en feras ce que tu voudras :

  • Grimper plus vite : Ça, ce n’est pas un moyen, c’est le but à atteindre.
  • Lecture de terrain irréprochable : C’est affaire d’expérience. Il n’y a rien à y faire, il faut pratiquer. Par contre, tu peux travailler spécifiquement sur ton comportement quand tu feras des erreurs (consulter plus souvent le topo, les manips de réchappe, remettre en question tes choix régulièrement, …), et travailler la préparation de l’itinéraire (1 photocopie du topo par participant, trace GPX, photos de CR, …)
  • L’œil du chamois et la caisse du faucon : Pareil. Evidemment que ça aide, mais c’est toujours une affaire d’entrainement.
  • Trouver un compromis entre la surprotection et l’engagement : Selon mon expérience, c’est, de loin, le point le plus important. L’aisance. La capacité d’engagement raisonné opposée à la trouille irraisonnée. Evidemment, c’est aussi affaire de pratique, mais surtout de travail psychologique.
    Maitriser ta progression, savoir quand un point est nécessaire et pourquoi tu le places (sous-entendu : déterminer le risque pour toi ou ton second et le couvrir).
    Il est difficile pour certains de quitter le domaine de la trouille irraisonnée (donc progression lente, surprotection, …). Et l’expérience m’a prouvé que l’on perdait beaucoup de plaisir à une course lorsque l’on devait tirer un de ces individus en second. Car ta vitesse de progression est aussi tributaire du niveau d’aisance de ton second.

Bien sûr, tout cela à condition de te situer dans un niveau de course que tu maitrises. Si tu te trouves dans une course dont le niveau est trop élevé, tout devient plus compliqué.

Quelques idées qui me viennent à l’esprit :

  • Etre dans la tranche horaire haute signifie qu’on est pas assez rapide partout, donc dans un niveau max (et donc au moindre imprévu, on fait péter l’horaire avec tous les problèmes que cela peut engendrer). Inversement, on est dans une zone où l’on progresse, donc c’est bien.
  • Etre le plus nul du groupe : certes il en bavera, mais ce sera celui qui sera le plus méritant, et aura une grande progression.
  • Avoir un bon compromis entre le plaisir et la sécu : rien ne sert de trop se comparer aux autres, du moment que ça correspond à ton style et tes envies.
  • Bien travailler pour être efficace dès que l’on change de matériel (ski suivi de crampons, marche suivi de corde tendue, longueur suivi de rappel…)
  • Prendre en compte qu’il y a très souvent une différence de temps entre son premier passage (ai-je le niveau, par où ça passe, quelles sont les plans B… ?) et une répétition (je l’ai déjà fait, donc je peux me concentrer sur autre chose pour être plus efficace).

Robin a tout résumé
Pour gagner en efficacité, il faut déterminer où l’on perd le plus de temps.
Une erreur d’itinéraire est bien plus impactante qu’un grimpeur lent dans le bon itinéraire. Chercher l’attaque ou la descente est parfois très long quand c’est mal préparé.
Donc, le point n°1 est bien la préparation avant course pour parvenir efficacement à l’attaque. Pareil pour la descente. En général, l’itinéraire lui-même est plus évident et mieux décrit dans le topo.
Point n°2. On perd énormément de temps avec les cordes qui font des nouilles, mauvaise méthode pour le relais ou le rappel.

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Ca va dépendre des itinéraires et des topos.

Le problème de l’attaque, parfois de la descente, est que cela se fait parfois/souvent à la frontale. Qd bien même les frontales modernes sont des phares, c’est parfois très compliqué de se repérer dans la nuit, y compris avec la pleine lune. Dans la mesure du possible, on gagne à aller repérer l’attaque la veille, si c’est possible.
Pour la descente, le soucis est souvent que c’est difficile d’avoir une vue générale depuis le haut.

Dans les 2 cas, c’est indispensable de préparer mais ça ne remplace pas le sens du terrain. Comme pour le reste, il faut pratiquer.