Effectivement, juridiquement parlant, parler de dopage en Alpinisme n’a pas de sens.
Ca ne nous empêche pas d’avoir un certain nombre de critères qui définissent l’éthique.
D’ailleurs, l’avantage qu’a notre sport (si on peut réduire l’Alpinisme a un sport ce que je ne fais pas) de ne pas être un sport de compétition, c’est que chaque pratiquant peut définir sa propre éthique.
Dans les faits, certains s’autorisent ou s’interdisent :
- L’utilisation des remontés mécaniques
- L’engagement d’un guide
- Le recours à l’artif
- Le fait de ne pas grimper en style alpin
et donc :
- L’usage de substances ou de procédés qui, de nature à modifier artificiellement les capacités ou à masquer l’emploi de substances ou de procédés ayant cette propriété (il s’agit de la définition stricte et légale du dopage telle que définie par la première loi sur le dopage en 1989).
Personnellement, pour avoir pratiquer l’athlé, j’estime que la seule performance valable est la performance qu’on est capable de réaliser sans substance améliorant les performances. Mon
point de vue (mais qui m’est propre et je ne veux pas l’imposer à tout le monde) est que l’usage
de dopants fait que la performance ne nous est pas propre puisqu’elle est acquise artificiellement.
Après, à chacun de définir la notion « d’artificiel » :
- Boire beaucoup de café pour ‹ tenir › les courses longues ?
- Prendre une remonté mécanique, est-ce un moyen artificiel de s’affranchir de la fatigue de la
marche d’approche ?
- Prendre sa voiture pour aller au col de Porte nous interdit-il de dire : « j’ai fait Chamechaude » ?
Si on peut s’entendre sur des procédés qui clairement sont des substances non nutritives qui
permettent à l’individu de s’affranchir de l’entrainement (amphet, corticoïdes, EPO, …), il y a une
grosse zone de floue qui est encore plus complexe qu’ailleurs en Alpinisme (puisque les « règles »
sont inexistantes et ce que chacun appelle l’éthique regroupe énormément de concepts).
Comme l’Alpinisme n’apporte aucune récompense (pour les amateurs du moins. Je ne parlerais pas
de ceux qui vivent en vendant leur soit-disant exploits en mentant sur la manière de les réaliser),
la seule chose qui importe c’est d’être en paix avec sa conscience et d’avoir la certitude de n’avoir réalisé ses ascensions qu’avec ses propres moyens. De même que mes chrono de l’époque en athlé, n’appartiennent qu’à moi, je sais que toutes mes courses réussies en montagne le sont
avec l’aide d’une bonne préparation physique, de mon ou mes compagnons de cordée, de mon
matériel et de mon sandwich (et j’avoue parfois de quelques remontés mécaniques … ).