L'endurance dans tous ses états

Alors que notre saison bat son plein en peaux , je vous propose un très modeste début de réflexion sur l’endurance…

DEFINITION DU CONCEPT

Lorsque l’on parle d’endurance chacun y place un peu ce qu’il veut …sans forcément avoir tord !
L’endurance se définit sur le plan purement sémantique comme l’aptitude du sujet à résister.
« Aptitude à résister aux fatigues physiques ou aux épreuves morales » (Larousse)

Pour nous autres montagnards (skieur, VTTiste, ou randonneur pédestre) l’endurance est donc pour l’essentiel cette faculté à résister à la fatigue physique ou à la souffrance pour ceux qui se placerait en mode performance ou compétition.
Toutefois on peut dans certaines situations se retrouver à gérer une autre fatigue : je pense à la fatigue émotionnelle ( face à un danger par exemple )

LES FACTEURS DE FATIGUE (un peu théorique …je m’en excuse d’avance … ! )

Aborder la problématique du travail de l’endurance c’est donc se pencher sur celle de la fatigue et les facteurs qui la déclenche

>>> facteurs physiologiques : la jonction neuro-musculaire

Une des premières causes de fatigue est l’épuisement des réserves d’acétylcholine (neurotransmetteurs ) cela pouvant aller dans les cas extrèmes ( rares) au fameux malaise vagal

>>> les facteurs centraux
La fatigue est intimement liée à l’activité des voies motrices du système nerveux central qui sont fortement modifiées notamment au cours des efforts d’ ultra longue distance.
Cela étant, la fatigue centrale est complexe à évaluer car il s’agit le plus souvent d’une sensation subjective difficile à mesurer faute de méthodologie précise

>>> Fréquence des contractions
Les unités motrices rapides (fibres blanche IIb et rose IIab ) demandent une fréquence d’activation plus importante ce qui signifie que l’apparition de la fatigue sera d’autant plus rapide que la vitesse de contraction sera rapide

Rappel :
Nos muscles disposent de 4 grands types de fibres musculaires :
les deux plus connues qui sont :

* fibres blanches ( ll b ) : grande vitesse de contraction, beaucoup de force mais peu d'endurance (fibres rapides), elles sont rapides, puissantes consomment beaucoup d'énergie ATP. Ce sont des fibres adaptées à un exercice intense de courte durée. 
* fibres rouges ( l ) : peu de vitesse et peu de force, mais grande endurance (fibres dites lentes qui consomment peu d'énergie ATP. Elles sont adaptées à un exercice d'endurance.

En plus de ces fibres rouges et blanches, on dispose aussi de deux types de fibres dites intermédiaires : les fibres roses

* fibres roses de type lla : rapides et endurance moyenne 
* fibres roses de type llab : rapides et faible endurance

>>> La température corporelle
On l’oublie parfois mais les tendons… et les muscles sont, en période de repos, à la température de 36-37°C °.
Or ceux-ci sont à un rendement optimal à la température de 39°.
Sans atteindre cette température la viscosité des muscles ne sera pas abaissée , et l’élasticité des tendons ne sera pas augmentée … hors entre 36°C et 39% on peut aller jusqu’à un gain de plus de 50% souplesse musculaire …

Et je ne parle pas de l’augmentation du débit d’oxygène sanguin
une température insuffisante entraine donc un surcroit d’effort …. donc une baisse potentielle d’endurance

DEUX PROBLEMATIQUES

Cette faculté à résister à la fatigue que nous appelons « endurance » est en lien à deux problématiques

1. La résistance (l’endurance) à la fatigue cardio-vasculaire.
Etre endurant sur la problématique cardio respiratoire s’est développer une aptitude à maintenir un travail de l’organisme avec la plus forte intensité un exercice sans dette d’oxygène sur une durée importante , faculté que l’on appelle aussi la capacité aérobie. C’est encore à ce jour la consommation maximale d’oxygène (VO2 max) qui reste un des meilleurs indicateurs de performance de cette aptitude.

2. La résistance (l’endurance) à la fatigue musculaire
Cette problématique est étroitement liée à l’activité elle-même .
Etre endurant sur le plan de la fatigue musculaire n’implique pas les mêmes qualités sur un VTT que sur des skis de rando …
Cet entrainement à la fatigue musculaire sera donc nécessairement très spécifique selon l’activité pratiquée.

>>> Deux sous domaines de compétences à développer pour accroitre l’endurance de la fatigue musculaire :

> Le développement de l’endurance de force

On mettra en place des séries de 2 à 4’ avec un fréquence de contractions lente appliquée sur une résistance au mouvement maximale ou presque (

en course à pied (CAP) des foulées bondissantes sur pente très raide , (voir sur escaliers)
en ski alp « droit dans le pentu » comme disent les savoyards, c’est à dire en limite de rupture de retenu

des infos complémentaires sur l’endurance de force ici :

http://diet-sport-coach.e-monsite.com/rubrique,l-endurance-de-force,684493.html
[b]

Le développement de l’endurance de vélocité[/b]
le travail se réalisera par des séries de 1 à 2’ avec une un fréquence de contractions très rapides appliquées sur une résistance faible

En CAP : des montées de genoux sur place (45’’) très rapide en diminuant au maximum le temps de contact au sol
en ski alp sur des parties peu inclinées des pas glissés courts et très rapides

Posté en tant qu’invité par Stel:

Définition très restrictive.

Pas convaincu par la pertinence des exercices prescrits.

[quote]nous autres montagnards (skieur, VTTiste, ou randonneur pédestre)
… Définition très restrictive.[/quote]

:rolleyes:

la liste (exaustive) n’a jamais été présentée comme une définition :smiley:

Possible… mais la pertinence d’une préparation s’évalue non pas sur des impressions mais sur des évaluation terrains.
:rolleyes:

Et là je suis totalement convaincu du bien fondé de la démarche en analysant les retours que j’ai eu des compétiteurs qui ont réalisés ce type de modélisation en terme de préparation physique ;

A la fois sur des trails comme le Restonica , les templier , la CCC, le Tor des Géants etc …)
mais aussi pour des skieurs alpinistes ; je pense à Sébastien LOUVET, totalement novice dans cette discipline … et qui finit quand même 4e au championnat de France individuel à l’Alpe d’Huez …