Le vertige

Posté en tant qu’invité par Flh:

De Frédéric (45 ans, passionné de montagne et pretiquant de sport).

Bonjour,
J’ai été très sujet au vertige ces dernières années : le vrai vertige, celui qui ne se domine pas, qui est subjectif et irraisonné…
Je me suis remis au sport assez récemment (3 à 4 ans), très sérieusement (beaucoup de vélo, compétitions de courses à pied, apnée, natation, etc…).
J’ai une passion pour la montagne en général et tout ce que l’on peut pratiquer comme sport autour de cela : randonnées moyenne montagne, courses en montagne, ski (depuis l’âge de 3 ans), escalade (un peu avec mon fils), etc…
Je désire débuter l’alpinisme avec un grand ‹ A ›, car je me sens très capable physiquement, psychologiquement, et n’ai pas peur des problèmes d’orientation, d’itinéraires et des grand espaces.
Seulement, l’alpinisme (comme l’escalade d’ailleurs, que je pratique peu à cause du vertige) demande souvent de prendre ‹ de la hauteur ›, au sens propre comme au sens figuré.
Si mon vertige ancien, qui d’ailleurs s’est un peu estompé ces derniers temps (sans doute un peu grâce au sport), pouvait s’effacer, je pourrai ainsi faire de grands projets sans avoir continuellement peur de me trouver confronté à des situations délicates (passages vertigineux, vires, etc…).
Je serai alors souvent obligé de renoncer (obligeant du coup sans doute à faire repartir une partie de mes camarades de cordée).
La question: Qui pourrait me donner des conseils ou des méthodes pouvant m’ammener à lutter contre ce ‹ défaut ›, si gênant pour quelqu’un qui adore la Montagne ?

Merci d’avance de vos réponses et conseils…
Cordialement,
Flh.

Posté en tant qu’invité par Jean-François P:

D’abord, tu n’as pas été assez précis sur ce point, s’agit t’il du vertige « pathologique » (cad dérèglement des canaux de l’oreille interne, siège de l’équilibre), ou de celui, infiniment plus courant, qui consiste en une « peur du vide » ?
Normalement le « vrai » vertige (la maladie), fait son effet à partir de la hauteur d’un tabouret. Facile de savoir si c’est celui-là dont tu souffre…!
Si c’est l’autre, et selon ton caractère, un truc marche bien : LA PRATIQUE !!! Cela dit, j’ai 40 ans, dont 25 d’expérience en montagne et escalade, et le rappel de Luna-Bong au Verdon me met toujours des frissons dans le dos !
Bon courage…
jeff

Posté en tant qu’invité par Michel Tollenaere:

la conclusion s’il y en a à tout ça est certainement qu’il vaut mieux éviter le rappel de Luna Bong !!! Je crois qu’une acclimatation progressive à ce « mal » est certainement la meilleure chose que l’on puisse conseiller ; de toute façon je ne connais personne qui soit totalement insensible à la peur du vide qui est un phénomène qui me semble physiologiquement parfaitement normal.
pour débuter en alpinisme, on peut choisir des itinéraires qui sont quasiment exempts de « vide » ; dans le massif du Mont-Blanc le secteur Trient, Albert Ier, le secteur des dômes de Miage, dans les Ecrins Roche Faurio, les Rouies, Replat… et bien d’autres encore. Il est vrai que dans certaines voies normales côté F, on peut rencontrer des vires (Ailefroide O par exemple) et se trouver en position délicate sur ce plan.

bref il en faut pour tous les goûts…
Bonnes courses,

Posté en tant qu’invité par Yves:

Effectivement, l’entrainement et la condition physique du moment comptent beaucoup. A 53 ans, en ayant commencé la pratique de la montagne à 13 ans, j’ai de l’appréhension en début de saison, que ce soit en ski de rando, voir en rando pédestre, lors des premiers passages un peu expo (genre sentier balcon du Vercors, accès au mont Charvin - Aravis- depuis le lac) Ensuite, il suffit d’enchainer les sorties pour prendre (presque) du plaisir dans ces passages.
Pourquoi ne ferais-tu pas une ou deux via ferrata en début de saison ? Un bon moyen de s’habituer à la présence du vide.
Bon courage
Yves Michel Tollenaere a écrit:

la conclusion s’il y en a à tout ça est certainement qu’il
vaut mieux éviter le rappel de Luna Bong !!! Je crois qu’une
acclimatation progressive à ce « mal » est certainement la
meilleure chose que l’on puisse conseiller ; de toute façon
je ne connais personne qui soit totalement insensible à la
peur du vide qui est un phénomène qui me semble
physiologiquement parfaitement normal.
pour débuter en alpinisme, on peut choisir des itinéraires
qui sont quasiment exempts de « vide » ; dans le massif du
Mont-Blanc le secteur Trient, Albert Ier, le secteur des
dômes de Miage, dans les Ecrins Roche Faurio, les Rouies,
Replat… et bien d’autres encore. Il est vrai que dans
certaines voies normales côté F, on peut rencontrer des vires
(Ailefroide O par exemple) et se trouver en position délicate
sur ce plan.

bref il en faut pour tous les goûts…
Bonnes courses,

Posté en tant qu’invité par Yves:

Effectivement, l’entrainement et la condition physique du moment comptent beaucoup. A 53 ans, en ayant commencé la pratique de la montagne à 13 ans, j’ai de l’appréhension en début de saison, que ce soit en ski de rando, voir en rando pédestre, lors des premiers passages un peu expo (genre sentier balcon du Vercors, accès au mont Charvin - Aravis- depuis le lac) Ensuite, il suffit d’enchainer les sorties pour prendre (presque) du plaisir dans ces passages.
Pourquoi ne ferais-tu pas une ou deux via ferrata en début de saison ? Un bon moyen de s’habituer à la présence du vide.
Bon courage
Yves Michel Tollenaere a écrit:

la conclusion s’il y en a à tout ça est certainement qu’il
vaut mieux éviter le rappel de Luna Bong !!! Je crois qu’une
acclimatation progressive à ce « mal » est certainement la
meilleure chose que l’on puisse conseiller ; de toute façon
je ne connais personne qui soit totalement insensible à la
peur du vide qui est un phénomène qui me semble
physiologiquement parfaitement normal.
pour débuter en alpinisme, on peut choisir des itinéraires
qui sont quasiment exempts de « vide » ; dans le massif du
Mont-Blanc le secteur Trient, Albert Ier, le secteur des
dômes de Miage, dans les Ecrins Roche Faurio, les Rouies,
Replat… et bien d’autres encore. Il est vrai que dans
certaines voies normales côté F, on peut rencontrer des vires
(Ailefroide O par exemple) et se trouver en position délicate
sur ce plan.

bref il en faut pour tous les goûts…
Bonnes courses,

Posté en tant qu’invité par Florence:

Moi j’ai découvert le vertige à 20 ans au sommet du Buet (3000m). Je pense qu’on est particulièrement sensible au vertige en condition d’épuisement, donc la meilleure façon de l’éviter est de ne pas puiser dans ses ressources physiques.

Deuxio, j’ai du vertige… seulement avec de bons premiers de cordée. Une fois j’étais avec une fille complètement paniquée, donc j’étais responsable de la cordée, et là comme par hasard, pas de vertige même sur une traversée de neige franchement glissante… Moralité : faire de l’alpinisme avec un plus faible que soi empêche les faiblesses dont le verttige fait partie…

Tertio : le vertige tardif, qu’on développe à 20 ou 30 ans, c’est plus un manque de confiance en soi qu’un vrai pb physiologique. Donc je suis d’accord avec tous les autres correspondants qui suggèrent de répéter des manips et des voies et des courses pour apprendre à se dominer. Moi ça fait trois ans que je fais de l’alpinisme, et j’arrive maintenant à passer une arête sans blanchir… Donc l’espoir existe !
Bon courage,
Florence

Posté en tant qu’invité par stephane:

Salut,

La première fois que j’ai grimper j’étais flippé à 2m, aujourd’hui la vision de 300 ne me dérange plus. Si ton mal n’est pas pathologique il faut te poser la question « Est ce qu’il existe un risque objectif pour une éventuelle chutte? » Car si t’es pendu sur un paroi avec 300m mais tu es sur un relais spité le risque est quasi le même que lorsque tu es couché dans ton salon. Cependant tu reviens 5 mois après pour faire une cascade et là tu fais relais sur broche tu as bien plus de raison d’avoir peur vide, pourtant le vide est le même. Il faut faire la différence entre peure subjective(inutile) et objective(t’aide à rester vivant).

Mais c’est vrai il n’y a qu’avec la pratique que la peure du vide va diminuer.

Bon courage

Posté en tant qu’invité par alex:

Salut Philippe,

Tout d’abord je suis entièrement d’accord avec ce que mes prédecesseurs ont expliqués.

Je voudrais ajouter que moi-même j’ai connu une grande « crise » de vertige suite à un dévissage en ski-alpinisme (j’avais environ 23 ans). Après ça je ne supportais pas la vue ni du vide, ni d’une banale pente à 35°…
Voilà ce qui m’a permis de reprendre le dessus :

  • je me suis mis à l’escalade sportive en m’obligeant à voler. Quoi qu’on dise au sujet de la résistance des cordes, c’est extrèmement difficile dès qu’on est au-dessus du point !! Je conseille d’essayer d’abord sur mur (SAE). Ensuite une fois qu’on a volé, on se sent délicieusement léger et étonnament confiant. On se rend compte que dans la plupart des cas (pour le vertige psy) le vertige est lié à la peur de tomber.
  • j’ai fait un peu de Yoga. Ca a l’air bidon, mais les exercices de respiration permettent effectivement de te dominer dans les situations difficiles. Maintenant quand je grimpe en falaise et que je perds le moral, eh bien je m’arrête, je respire, puis je repars, ca passe ou ca casse !

Bon, j’espère que ces maigres conseils te seront utiles. Et rien ne vaut un léger vertige pour l’adrénaline et pour bien profiter de la montagne une fois qu’on est au sommet !

alexis