c’est un article général où le gars se contente de prendre la température des uns et des autres, sans parler de la situation réelle en terme de procédure, il a même pas parlé du plan de gestion actuellement en cours d’ébauche par Espace Mont Blanc, c’est donc vraiment assez raccourci
et c’est un article qui ne rend pas assez compte de la complexité impressionnante des procédures dans les pays du Mont Blanc.
le discours est présenté comme si le classement Unesco était une protection ex-nihilo et qu’avant il n’y en avait pas, or c’est pas vraiment ça en fait
-le Mont Blanc est un site classé en loi 1930 mais simplement il ne fait pas l’objet d’une gestion durable et concertée (il fait plutôt l’objet de conflits d’usage, pour cela il est champion!!)
-le Patrimoine Mondial de l’Unesco vient couronner une démarche de protection, mais encore faut-il qu’il y en ait une au préalable, >> il doit y avoir preuve d’une protection en terme de zonage accompagnée d’une gestion rigoureuse pour que le classement se fasse et que des sous arrivent!
pour son inscription au Patrimoine Mondial, le Mont Blanc peut se targuer d’être classé mais il ne fait pas l’objet d’une gestion qui peut prétendre à un classement = or de nos jours, dans un espace aussi urbanisé, il n’y a pas de protection sans gestion. Espace Mont Blanc, qui regroupe les collectivités locales des trois , songe alors à faire un plan de gestion du coeur du Massif, qui serait en plus du Schéma de Développement Durable de 2006, le vrai outils de protection.Ce plan de gestion est présenté en tant que tel, mais aussi comme dossier support avec le classement 1951 pour la candidature au patrimoine mondial, comme preuve de protection et gestion.
Mais voilà Espace Mont Blanc n’a pas de structures juridiques officielles étant sur 3 pays sans équivalence administrative. Pour faire son plan de Gestion, il doit acquérir cette structure sinon la démarche est mort-née car personne ne sera obligé d’appliquer les préconisations et les actions du plan de gestion. Et dans un massif où tout est conflit d’usage, s’il n’y a pas d’obligation, personne ne va le faire
Espace Mont Blanc et la conférence transfrontalière du Mont Blanc (CTMB) qui le dirige, est alors obligé de chercher la structure. Mais là ça se complique, il peut faire un GLCT (groupement local de coopération transfrontalière) mais le côté italien ne peut pas adhérer, n’ayant pas signé l’accord de Madrid. Il peut faire un GECT (groupement européen de coopération transfrontalière) mais le côté suisse ne peut pas car ne faisant pas partie de l’Europe!!
Du coup Espace MB qui est actuellement en pleine restructuration, songe à faire un GECT franco-italien et un GLCT franco-suisse, et la France serait la plaque tournante en les deux.
Voyez la complexité!!!
Et donc les associations environnementales (réunies sous la bannière de Pro Mont Blanc) sont un peu impatientes et font pressions sur les élus pour que la procédure avance.
Enfin, cerise sur le gâteau, quand bien même le plan de gestion est fait et que le Mont Blanc a une structure qui le gère et le protège, surveillée par les associations, hé bien la candidature unesco n’est pas sure d’aboutir pour la simple et bonne raison que l’Unesco a une grille de catégorie de sites jugés représentatifs des autres pour un seul classement : or pour ce qui est de la haute montagne alpine, le site représentatif est l’ensemble Eiger-Monch-Jungfrau, classé au Patrimoine Mondial. Donc logiquement l’Unesco a déjà son site classé dans la catégorie haute montagne alpine, et donc l’Unesco n’en pas besoin d’autres
Conséquence, faudra de la pression politique et du lobbying avec l’UICN s’ils veulent que le dossier du Mont Blanc soit accepté par les hautes instances del’Unesco
Enfin pour ceux qui voudraient en connaître un peu plus sur le problème ultra-labyrinthique du Mont Blanc, je les invite à consulter mon mémoire de recherche universitaire sur la question. (le téléchargement est un peu long, ça fait 120pages)
Vous devriez aussi visiter les sites officiels d’Espace Mont Blanc & Pro Mont Blanc ( dont celui de l’ARSMB et Moutain Wilderness ) = ce sont les acteurs principaux
Sur mon mémoire j’ai fait la synthèse des différents courants.