Posté en tant qu’invité par Bernard:
Quelques précisions en avant propos : dans la nuit de samedi à dimanche dernier, plus de 40 personnes dont un groupe constitué de 30 personnes ont bivouaqué au sommet du Mont-Aiguille. Le fait devient habituel et depuis quelques temps, il n’est pas rare de rencontrer de juin à septembre des groupes de 8 à 12 personnes qui bivouaquent, y compris avec des tentes qui ne sont parfois pas démontées avant la mi-journée.
Bivouaquer au sommet d’un si belle montagne restera toujours un grand moment. Seul ou en couple, c’est grandiose ; lorsqu’on a l’occasion de s’y retrouver avec 3 ou 4 amis, c’est la certitude d’en garder de merveilleux souvenirs.
Mais je ne suis pas certain que sous couvert de convivialité (qui se termine là où commence celle des autres !), il soit décent de se retrouver à 30 sur un espace relativement confiné et dont la fragilité est reconnue.
Par ailleurs, lorsque l’on transporte au cœur de la Réserve Naturelle de Hauts Plateaux du Vercors, sac de charbon de bois et fagot de bûchettes, tout porte à croire que l’interdiction de faire du feu dans la Réserve ne sera pas respectée.
Face à de tels excès, les réactions ne se font jamais attendre, ce sont toujours des mesures coercitives qui sont prises et qui pénalisent l’ensemble des montagnards et amoureux du site. Le Parc du Vercors n’aura pas d’état d’âme en interdisant totalement le bivouac sur le Mont-Aiguille ou en procédant par exemple à la suppression des câbles de la voie Normale. Nous serons nombreux à le déplorer.
Pour en terminer sur le registre de la « convivialité » qui a été l’argument majeur avancé par les protagonistes samedi soir, rappelons qu’il est d’usage de quitter son bivouac avant l’arrivée des suivants.
En effet, tout le monde n’accède pas facilement au sommet du Mont-Aiguille, et avoir recours aux services d’un guide représente souvent une dépense conséquente. C’est pour certains la course de l’année, parfois la course de la vie comme j’ai pu le vivre en accompagnant il y a quelques année, un monsieur de 80 ans, heureux comme un gosse en débouchant pour la première fois au sommet de cette montagne qu’il avait vue toute sa vie.
Plusieurs personnes étaient dans ce cas dimanche dernier ; il ont du être bien surpris de découvrir un piteux remake de Woodstock au sommet de la montagne désirée.
Il n’est là plus question de convivialité mais de compréhension et de respect !
B.A.