Le jeu du livre

Pas vraiment de montagnes en Irlande, mais des falaises impressionnantes, sauf que ça ne me parle pas ???

Normal :wink:

Un autre extrait:

[i]Peut-être que ce besoin
est effectivement insatiable
qui nous pousse à rechercher l’inconnu,
ce qui demeure vierge de traces et de noms
jusque dans des territoires quadrillés par la science,
à rechercher cette place blanche, immaculée
dans laquelle nous pourrons inscrire
une image de nos rêves éveillés.

Les projections fantasmatiques ou la simple cupidité
ont en effet réussi à mettre en mouvement
des flottes entières,
des caravanes ou des attelages de chiens de traîneaux,
des armées de conquérants et d’explorateurs
qui, en cas de doute,
se laissèrent plutôt guider par les lignes de fuite d’un rêve
que par des valeurs mesurables.[/i]

Un suivant:
[i]
Lorsque je laissai retomber mon bras,
je touchai Nyema à l’épaule,
un geste de reconnaissance anodin, à peine esquissé,
et pourtant je crus sentir alors la chaleur
de son corps à travers le tissage grossier, crus

qu’elle ralentissait le pas,
de manière à peine sensible, il est vrai, mais néanmoins
assez pour laisser ma main
toucher un instant son épaule
moi, un instant, au contact de son épaule.[/i]

Et un autre:

[i]La distance qui me séparait de Liam
(qui marchait comme toujours en tête)
devenait parfois si grande que je le perdais de vue
entre les rochers ou face au Soleil.

Voulait-il me mettre à l’épreuve ? Voulait-il savoir
combien de temps je le suivrais
avant de l’appeler,
de le prier de m’attendre ?
A la place de l’encordement que Liam m’imposait à Horse
Island chaque fois que nous abordions une voie d’escalade
nouvelle, c’était à présent cette distance grandissante
entre nous que je ressentais comme une démonstration,
un avertissement destiné à me rappeler cette évidence :
quel que fût le chemin où nous progressions,
que ce fut vers le haut ou vers le bas,
je demeurais tributaire de son expérience et de sa force.
[/i]

Christoph Ransmayr La Montagne volante ?
(ça c’est une idée de François…)

Je savais bien qu’on ne serait pas tranquille bien longtemps !

Effectivement!
J’ai quand même pu « jouer » deux heures!!! Youpi!!

Bien vu Catherine! (euh François :wink: )

Quel livre étonnant, envoûtant, presque oppressant parfois, et profondément marquant, que je vous conseille fortement (évidemment!), et dont l’originalité première est la forme d’écriture, qui impose au lecteur un rythme voulu par l’auteur, en le balançant ainsi continuellement dans des vagues de tailles variables.

L’auteur débute ainsi ce roman par cette « note en marge »:

Depuis que la plupart des poètes ont pris congé de la langue versifiée et recourent, à la place des vers, à des rythmes libres et à une phrase flottante articulée en strophes, le malentendu s’est fait jour ici et là, qui veut que tout texte constitué de phrases flottantes, donc de lignes d’inégales longueurs, relève de la poésie. C’est faux.
La phrase flottante –ou mieux : la phrase volante- est libre et n’appartient pas seulement aux poètes.

Merci Thierry pour cette belle découverte. :slight_smile:
Là, François est en train de potasser pour vous proposer quelque chose.

Euh… là, j’ai sommeil… je passe la main.

Alors je reprends la main (j’étais parti grimper :stuck_out_tongue: ) :

X revisite les mythes et démythifie les légendes. Il y a du sacrilège dans cette démarche et certains se laissent abuser par le profanateur. Dans le press book de X, vous trouverez cet entrefilet, souligné de traits fluorescents et qui parut dans un Alpirando de février 1991 : « Dérive… Tantôt on tartine l’exploit, tantôt on banalise dangereusement. Ainsi un guide célèbre a reçu une demande d’inscription pour le Cho Oyu, 8000 et quelques mètres au Népal, d’un monsieur de 66 ans n’ayant jamais fait de haute montagne mais convaincu par une petite phrase de X, ‹ Le Cho Oyu c’est de la marche ›. Réaction du guide : ‹ X est un c… › »

Erhard Loretan?

Tu parles de X ou de l’auteur du livre ?
J’aimerais un titre complet et un ou des auteurs :slight_smile:

Alors il me semble que le vieux avait entendu parler de l’ascension de Loretan comme d’un truc facile, une randonnée quoi…

Et sinon je dirais, les 8000 rugissants?

C’est bien ça : Les 8000 rugissants par Jean Ammann et Erhard Loretan
http://www.lasarine.ch/product.php?id_product=1286
Bravo :slight_smile:

Posté en tant qu’invité par Piolet-Cannes06:

Une autre ?

…il nous arrivait de nous perdre; cela doit se produire. Ce n’est pas un mal, au contraire, car perdre son chemin donne à celui qui se met dans cette situation une soudaine intensité: jusqu’alors, il était sur des rails et, d’un coup, il se découvre.

C’est un récit de randonnée ?

Posté en tant qu’invité par Piolet-Cannes06:

Non !

Cela se passe en Europe ?

Posté en tant qu’invité par Piolet-Cannes06:

Oui

l’auteur est-il français ?